Spiritualité : Si tu veux arriver de l’autre côté, change de chemin.
Un des meilleurs conseils de vie que m’ait donné un lama tibétain alors que j’habitais dans le Périgord, riche en centres bouddhistes, fut celui-ci :
« Si tu vois que tu dois lutter en permanence contre les obstacles qui se lèvent pour aller vers ce quoi tu as choisi d’aller, soit le but n’est pas juste, soit le chemin n’est pas le bon. Imagine que tu sois dans une barque et que tu rames contre le fil de de l’eau. Tu t’épuises et n’avances pas. Si tu suis le fil de la rivière, la rivière de ta vie, les choses deviendront fluides tu n’auras plus à combattre, seulement à laisser aller et à tenir la barre. »
La mise en pratique de ce conseil, m’a beaucoup aidé et j’ai pu vérifier maintes fois sa justesse.
Cet article va dans le même sens. L’idée de cette réflexion est qu’il faut trouver sa juste place, quelle qu’elle soit. Ne pas hésiter à changer de voie, de façon de faire pour trouver et cultiver ce qui nous épanouit profondément, ce qui nous donne de la joie, nous équilibre et nous fait grandir. Tel est le but, et il est différent pour chacun. Plutôt que de s’épuiser à soulever chaque pierre du chemin tel un Sisyphe moderne, ce qui va forcément générer fatigues, frustrations, déceptions et tristesses sans cesses renouvelées, réfléchissons à l’opportunité de changer de route.
Lâcher l’ancien est un sujet actuel majeur non seulement individuellement mais collectivement dans un système qui pourrit et dont nous percevons tous les jours les dangereuses effluves de décomposition.
Votre chemin n’est pas d’améliorer, il est ce qui n’a pas encore existé
(Dialogues avec l’Ange – Gitta Masllasz – Edition Aubier)
La seule manière d’arriver de l’autre côté, c’est en changeant de chemin
Il n’y a pas de manière de trouver un chemin qui nous rend heureux sans commencer à apprendre comment gérer et dépasser les pierres qui dénaturent la trajectoire.
Ces obstacles se suivent et nous font trébucher plus d’une fois, même quand nous essayons de sortir d’où nous sommes et que nous voulons aller de l’autre côté.
Cela arrive car nous sommes obsédé par l’idée de retourner en arrière : nous sommes ancrés dans ce chemin qui nous a fait tant de mal, au lieu d’en prendre un autre qui nous permette d’avancer.
Cependant, la difficulté rencontrée paraît tout à fait logique car même la pluie la plus douce mouille.
Regarder derrière soi uniquement pour des répétitions futures
Cela nous coûte beaucoup d’obtenir que le passé soit uniquement un endroit que l’on regarde pour savoir que nous ne sommes plus les mêmes.
Cela nous coûte beaucoup de nous asseoir pour réfléchir et nous rendre compte que nous ne pouvons plus regarder ce qui a été depuis la perspective actuelle car le monde continue et nous devons continuer avec lui.
“Elle n’avait pas peur des difficultés : ce qui l’effrayait, c’était l’obligation de devoir choisir un chemin. Choisir un chemin signifiait en abandonner d’autres.”
-Paulo Coelho-
Il est théoriquement facile de dire à quelqu’un : tu n’as qu’à oublier et tourner la page. Dans la pratique, il est compliqué de se dire à soi-même ces mêmes mots : car c’est nous qui ressentons et nous savons ce que signifie laisser ce qui nous blesse dans un tiroir de souvenirs inusités.
Car la meilleure chose que nous pouvons faire, quand le chemin nous oppose des obstacles encore et encore, c’est laisser ces souvenirs au soin de la mémoire : pour qu’ils ne deviennent pas doubles, ou triples, pour que ce qui a fait mal ne se répète pas et si cela arrive, pour savoir comment sortir d’un tel cercle douloureux.
Le nouveau chemin ne se fait pas en un jour
Faire son chemin en marchant ou en chercher un nouveau. C’est un peu différent mais l’objectif du message est le même : il est important d’être courageux et d’aller de l’avant, mais cela nous demandera du temps selon l’intensité des expériences amères que nous avons vécues.
Laisser le passé de côté implique de guérir les blessures et les blessures ont aussi besoin de leur période de cicatrisation et de points de suture : les blocages émotionnels générés par elles nous obligent à nous stopper net et à apprendre à nous connaître à nouveau, car il n’y a que comme cela que nous serons capables de débuter de nouvelles relations et d’être heureux avec ce que nous faisons
Nous nous sentons alors nus comme des vers lorsque nous découvrons que nos vérités se modifient continuellement, et que tôt ou tard nous sommes obligés de perdre pour pouvoir continuer à gagner : avec du temps, et de la constance, petit à petit.
«Le chemin se fait en marchant
Et quand tu regardes en arrière
Tu vois le sentier que jamais
Tu ne dois à nouveau fouler»
-Antonio Machado-
La décision est entre vos mains
L’unique réalité, c’est que même si cela suppose tout un effort de changer de chemin, la décision se trouve entre nos mains, puisque personne d’autre ne le fera. Après un grand sacrifice, vous pourrez alors vous sentir libre et comblé :arriveront alors les nouveaux principes et vous serez prêts à vous y ouvrir.
Être préparé est sans aucun doute une semi-victoire et cela signifie qu’un jour nous serons capable de changer de côté : nous nous construirons de nouvelles émotions et si nous nous trompons ce faisant, nous pourrons nous rappeler que nous avons surmonté ce type de situations plus d’une fois.
Au final, resteront les traces de notre vie, c’est-à-dire ce que nous avons vécu, qui fait partie de nous et qui ne constitue plus d’obstacles. Le nouveau chemin sera la preuve que nous devons payer un prix pour le bien-être émotionnel, et parfois qu’il arrive sous forme de courbes prononcées et de mauvaises passes qu’il faut apprendre à gérer.
“Où il y a un arbre qui est à planter, plante-le.
Où il y a une erreur à corriger, corrige-la.
Où il y a un effort que tous esquivent, accepte-le.
Tu dois être celui qui écarte les pierres du chemin,
La haine des cœurs, les difficultés des problèmes.”
-Gabriela Mistral-
par Sarah Boucault
Source: http://nospensees.fr
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