Astronomie : Proxima B, planète habitable ? Pas si sûr
Encore beaucoup de bruit pour rien ou pas grand chose. Proxima B qui a fait le tour des titres média comme étant une sorte de planète jumelle de la Terre n’est pas si habitable que ça comme vous allez le lire dans l’article. Déjà, pour y aller, notre technologie ne saurait y faire face : 4,2 années lumière, c’est pour le moment un rêve : Proxima du Centaure son étoile est en l’état actuel de nos connaissances en voyage intersidéral à 74928.9 ans . Ce n’est donc pas pour demain. (Si vous voulez savoir à combien de temps sont les planètes ou étoiles connues, voir ICI.) Ça calme..
Si il est vrai que la conquête spatiale peut faire rêver, ne serait-il pas plus productif d’abord d’investir pour éviter de faire de notre belle planète une véritable poubelle avant que d’imaginer aller essaimer nos mauvaises manières dans l’espace ?
Proxima b devient la planète potentiellement habitable la plus proche de la Terre
L’existence de l’exoplanète potentiellement habitable la plus proche de la Terre, baptisée Proxima b, vient d’être révélée mercredi dans un article de la revue Nature.
Nos voisins extraterrestres les plus proches se trouvent peut-être à 4,2 années-lumière de la Terre. C’est toujours bien trop loin pour aller y faire une visite de courtoisie dans l’immédiat, mais Promixa b, dont l’existence est révélée dans un article de la revue Nature du 24 août, est la planète potentiellement habitable la plus proche jamais observée.
Sa découverte avait été annoncée avec trompette, fanfare et une certaine exagération par le magazine allemand Der Spiegel, le 12 août, près de deux semaines avant l’annonce officielle. « Sensation scientifique : une possible deuxième Terre découverte dans notre voisinage », titrait alors le journal.
Zone habitable
La réalité est plus nuancée. Proxima b, qui se trouve autour de Proxima du Centaure, l’étoile la plus proche de notre soleil, n’est sûrement pas une jumelle de la Terre. Elle est une « nouvelle candidate au titre d’exoplanète habitable », précise Julien Morin, maître de conférence en astrophysique à l’Université de Montpellier, et coauteur de l’article dans Nature, contacté par France 24. Sa spécificité par rapport au 43 autres exoplanètes qui entrent dans la même catégorie est « qu’on n’en observera jamais de plus voisine de la Terre puisqu’elle est en orbite autour de l’étoile la plus proche de notre galaxie », explique le scientifique français.
Selon l’équipe de chercheurs européens qui en révèle aujourd’hui l’existence, après l’avoir étudiée pendant deux ans, elle possède deux conditions nécessaires pour être habitable par une forme de vie, humaine ou simplement bactérienne. Tout d’abord, elle a une taille légèrement supérieure à celle de la terre, ce qui implique qu’elle est très probablement rocheuse et non pas gazeuse, comme Jupiter par exemple.
Mais surtout, elle se trouve dans la « zone habitable » de sa galaxie. Proxima b se situe suffisament près de son « soleil » – c’est-à-dire l’étoile Proxima du Centaure – pour « recevoir un flux lumineux satisfaisant qui peut permettre à de l’eau d’y exister à l’état liquide », explique Julien Morin.
Nuit éternelle
Si ces deux conditions sont nécessaires pour trouver de la vie ou envisager de s’y installer, elles ne sont pas suffisantes. Cette nouvelle planète doit posséder une atmosphère qui lui permet d’être habitable. C’est le premier hic : « L’activité magnétique de son étoile, plus forte que celle de notre soleil, risque d’avoir érodé l’atmosphère autour de Proxima b », souligne le co-auteur de l’article dans Nature. D’après lui, le principal défi des recherches à venir sera de déterminer si cet astre a réussi à préserver son atmosphère.
Proxima b possède également une autre spécificité qui peut la rendre impropre à la vie. Contrairement à la Terre, elle ne montre probablement jamais qu’une seule face à son étoile… l’autre se retrouve, du coup, plongée dans une nuit éternelle. Proxima b doit réussir – d’une manière ou d’une autre – à redistribuer le flux lumineux de Proxima du Centaure, afin, par exemple, qu’il n’y ait pas trop de disparité climatique d’un côté à l’autre, ou que la totalité de l’eau ne se retrouve concentrée qu’à un endroit.
Autant d’éléments qui font que « l’environnement y est plus hostile que sur Terre et qu’il n’est donc pas juste de parler de planète jumelle », résume Julien Morin. Il existe, d’après lui, des candidats plus crédibles au titre de « Terre bis » (tels que Kepler 186f). Mais Proxima b sera probablement la première planète « potentiellement habitable » pour laquelle il sera possible d’être fixé. Les autres exoplanètes se trouvent en effet beaucoup plus loin.
Pour Julien Morin, la mise en route du télescope ELT (Extra Large Telescope), dans les années 2020, devrait permettre de savoir si Proxima b a bel et bien une gueule d’atmosphère.
Dernière modification : 24/08/2016
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