Géo-Politique : L’Ukraine repartie pour un tour ?
Suite à l’attentat en Crimée, les MMS dégueulent de mauvaise foi et de mensonges (cf l’article sur les Crises et surtout les commentaires de lecteur qui les décortiquent avec justesse).
Nous savons que l’Ukraine comme la Syrie sont des un points géopolitiques chauds bouillants de la guerre « froide ». 🙂
Afin de vous donner une autre vision que celle que vous pouvez lire chez les atlantistes, je vous propose cette analyse du Grand Jeu :
L’Ukraine repartie pour un tour ?
Ces dernières années, un curieux balancier semblait être entré en action entre l’Ukraine et la Syrie : quand ça chauffait dans l’une, ça se calmait dans l’autre. La situation présente est inédite – tandis que la Syrie s’approche de l’heure de vérité et que les combats y font rage, la tension bondit en Crimée et dans le Donbass.
Le monde s’est réveillé avant-hier sur l’information selon laquelle des membres des services ukrainiens auraient tenté de perpétrer des attentats en Crimée. C’est suffisamment sérieux pour que Poutine l’évoque publiquement, qualifiant les actions de Kiev de « stupides et criminelles’, affirmant que les deux morts du côté des forces de sécurité russes ne resteront pas impunies et annulant les discussions dites du format Normandie devant avoir lieu en marge du sommet du G20 en Chine. Kiev dément toute implication, comme de bien entendu.
S’il est difficile pour le moment de savoir exactement ce qui s’est passé, l’inhabituelle réaction de Vladimirovitch semble indiquer que l’affaire est bien réelle. Qu’aurait-il à gagner à inventer une telle histoire ? Moscou est déjà suffisamment occupé avec la Syrie pour ne pas ouvrir un second front. De plus, l’Ukraine est en train de pourrir et le Kremlin n’aura bientôt plus qu’à se baisser pour y ramasser ce qu’il voudra. Moscou n’a aucun intérêt à réchauffer le front ukrainien, ce qui explique peut-être cet article étonnamment neutre de l’imMonde (décidément, après le Figaro qui reconnaît hier que les rebelles sont des djihadistes, c’est une épidémie, passagère malheureusement).
Conséquence : Kiev décrète l’état d’alerte maximal dans l’est du pays tandis que Moscou envoie des S-400 en Crimée, créant de fait une bulle de protection au-dessus de cette péninsule stratégique et plaçant l’OTAN face à un nouveau déni d’accès. Medvedev, lui, évoque l’éventualité d’une rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.
Alors pourquoi cette escalade qui avait déjà commencé, soulignons-le, quelques jours auparavant avec l’accroissement des forces armées ukrainiennes autour du Donbass ? Les prochains jours nous en diront plus mais l’invariable schéma vient immédiatement à l’esprit :
- Les vassaux européens de l’empire renâclent et remettent à nouveau en question les sanctions anti-russes qui coûtent beaucoup à l’Europe.
- Les Américains activent leur bras ukrainien pour torpiller le semblant de rapprochement russo-européen.
- Les sanctions seront renouvelées, en traînant des pieds, par les vassaux sous pression.
http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2016/08/l-ukraine-repartie-pour-un-tour.html