Impérialisme, violence, ce cauchemar américain devenu nôtre
Ce long propos est une réflexion sur des faits dont il urge de prendre conscience.
Il pointe la façon dont nous sommes conduits à une pensée corrompue au profit de l’État le plus puissant et dangereux du monde et ce n’est pas de l’anti-américanisme primaire. Comme nous le soulignons, c’est un état de faits, une synthèse pour réfléchir sur un monde qui atteint des degrés de folie et de cruauté insane dans le sillage d’une politique qui semble maintenant échapper à ceux-là mêmes qui l’ont appliquée sans relâche depuis des décennie avec le soutien d’autres États complices qui, pour des raisons d’idéologie, d’inconscience, d’intérêts plus ou moins à courte-vue l’ont appuyé et continuent à le faire sans réserve.
La population américaine n’est pas mieux lotie que nous. Elle subit les même pressions, les mêmes mensonges, les mêmes manipulations et nous n’avons pas le droit d’exiger d’elle une lucidité que nous avons été et sommes incapables d’avoir. Elle a largement sa part de cauchemar même si elle semble protégée par les deux océans qui l’encadrent.
Vous trouverez en illustration de ce propos des extraits de l’article du blog très sérieux d’analyses géo-politique De Defensa. Il fait partie d’une série d’autres billets qui s’alarment de la folie ambiante, et des sommets de barbarie que nous atteignons actuellement.
Il y a un stade où l’esprit se protège de l’insupportable : il zappe, il shunte, se replie, invente une autre histoire ou adhère aux habillages de la vérité créés par la matrice pour obtenir, sinon notre consentement, du moins notre silence.
Les faits morcelés se recouvrent à un rythme qui évacue la réflexion au profit de l’émotion et les narratives de la communication média tenue de main de fer par les pouvoirs ne pointent toujours que sur les conséquences, non sur les responsabilités originelles de la barbarie exposée.
Nous sommes soumis à une telle propagande à de telles déviations et manipulation du sens profond des mots que nous avons atteint un seuil ou l’intolérable a perdu son universalité pour ne retrouver sa signification que lorsque nous sommes personnellement touchés. Et là encore la machine à banaliser l’inacceptable se met en route : On nous sert de l’impuissance à toutes les sauces médias, y compris le pouvoir qui ose affirmer : « Ce n’est pas fini, il va falloir vivre avec » ! Une réflexion de lâche, de collabo, de vaincu. Taisez-vous, esclaves. Bien sûr, on s’agite, on s’échauffe, on déclare, on vote dans les assemblées avec l’inefficacité que nous savons. Des remède à la Diafoirus ,seule réponse face au drames : la saignée du semblant de démocratie que l’on nous fait croire que nous vivons pour nous bâillonner un peu plus.
Manipulés comme des marionnettes, le cerveau embrumé, nous nous taisons, nous fuyons devant une vérité qu’un peu de recul sur les faits et l’histoire nous permettrait d’appréhender. Pourtant cette flambée de barbarie a une histoire et sa montée en puissance une origine.
L’on pourrait remonter plus loin, mais n’examinons que les deux dernières décennies : La désastreuse guerre du Kosovo (qui a installé cette idée lumineuse de « droit d’ingérence » dans les esprits) était à peine terminée que 2001 déclenchait un nouvel enfer planétaire qui n’a plus cessé. Le foyer principal a été allumé au Moyen-Orient mais les flammèches attisées par le vent de la haine se sont maintenant répandues sur le monde entier. Il aurait été raisonnable d’étouffer ces feux en rassemblant toutes les bonnes volontés internationales et en abandonnant, même momentanément, les dissensions et les divisions entre États. Mais ce n’a pas été fait pour de sombres raisons d’intérêts à un niveau auquel nous sommes étrangers. Le maître du grand jeu géo-politique occidental a dit non. En conséquence, nous subissons maintenant directement cette violence qui nous atteint tous, excitant les cerveaux malades. Derrière ce brasier éparpillé devenu immaîtrisable, derrière ces monceaux de cadavres et ces ruines qui ne sont rien d’autre que du terrorisme d’état, il y a des raisons complexes mais surtout une idéologie.
Alors, oui, on nous présente des explications qui justifient et rationalisent les faits et les normalisent insidieusement. [Ce n’est pas nouveau : L’atrocité des bombardement d’Hiroshima et Nagazaki sont un exemple patent de manipulation de l’opinion publique mondiale et de l’histoire réécrite par les vainqueurs (1)]
Tout en évitant soigneusement de pointer l’origine, la source des responsabilités, on nous crée de toute pièce un ennemi, la guerre pour l’énergie est présentée comme vitale et ce système économique prédateur qui exploite, ruine, empoisonne, tue devient incontournable. La menace est agitée : si nous ne soutenons pas ce système il explosera et nous seront balayés avec. Et ça marche. Sans nous en rendre vraiment compte, nous acceptons cette politique de la déraison comme une fatalité et vivons à genoux.
Le mal, c’est pour notre bien, un mal présenté et imposé comme modèle. Circulez, il n’y a rien à voir ni à comprendre d’autre, et les quelques voix qui s’élèvent sont immédiatement sous-classées, marginalisées, ridiculisées faute d’être encore empêchées. La parole est donnée aux clowns, aux collabos paramétrés, aux idéologues, aux superficiels, aux soumis, aux profiteurs aux titres ronflant de « philosophes » ou de « spécialistes » qui hantent les plateaux télé. Et pour faire passer la pilule, on veille à remplir à peu près convenablement les assiettes et à distraire l’esprit, au sens pascalien du terme, avec des jeux en dessous du niveau zéro de l’intelligence ou des compétitions de sports triés et promus en fonction des milliards qu’ils brassent. Adieu le gratuit, l’authentique, le plaisir pur. La corruption et la manipulation, y compris politique, règnent à tous les étages et le bon peuple applaudit. Du pain et des jeux.
Certes, nous avons gagné en longévité, les niveaux de vie se sont élevés, la technologie nous a permis de gagner un confort dont n’auraient pas rêvé seulement les générations du siècle dernier. Mais à quel prix ? Au prix d’une prédation de notre milieu de vie, d’une domination sans pitié du plus fort sur le plus faible, d’ingérences politiques et économiques insupportables dans les affaires de pays qui ne nous ont rien demandé ni rien fait, de conflits incessants qui sont des guerres lâches à coup de machines pilotées à distances qui répandent l’humiliation, la mort et la ruine. Le tout à un niveau jamais atteint jusqu’alors.
Ce bien-être de notre civilisation occidentale a un prix et il est très lourd. Poussé à son paroxysme ce système ne peut plus qu’aller au bout de ses limites ou mourir. Il mourra de toutes façons car les lois universelle de la physique qui régissent la matière s’appliquent également au vivant. (2) Nous sommes appelés à évoluer ou disparaître.
La déliquescence de toute raison que nous sommes entrain d’expérimenter est une agonie, agonie jusqu’à la folie d’un mécanisme pensé et mis en place au profit essentiel des élites d’une grande nation, mécanisme mourant dont les soubresauts nous ébranlent maintenant jusqu’au seuil de nos portes.
L’article qui suit pointe la responsabilité des Maître du monde que sont les US et sa puissance, encore inégalée pour le moment, depuis la décomposition de l’URSS. Mais les équilibres sont entrain de se modifier à nouveau, l’empire tangue sur ses bases. Nous qui vivons sous le régime consentant d’une oligarchie qui collabore et entretient cet affreux cauchemar,nous écroulerons avec lui et serons jugés sur le même plan par l’histoire.
L’on parle de mondialisation, mais il faut bien entendre ce que recouvre le mot. Une mondialisation pourrait sous entendre un échange équilibré de ressources et de cultures qui s’interpénètreraient. Si nous regardons bien les faits, il ne s’agit pas de ça. La mondialisation que nous vivons n’est principalement que l’expansion mondiale d’une source unique. Que ce soit par le fer et le feu, l’économie ou la culture, l’empire américain a apposé son sceau jusque sur la lune où il a planté son drapeau. Il n’y a quasiment pas de pays sur cette planète où l’on ne trouve des MacDo, ou les enfants qui ne portent pas de tee-shirt à l’emblème de marques ou d’universités américaines ou ne dansent sur la musique anglo-saxonne en basket et casquettes façon rappeurs US. Leur culture ancestrale devient ringarde pour eux et se délite lentement. L’anglais est devenu une langue quasi universelle jusqu’au fin fond de pays touristiques lointains ou pour sortir de la misère, et trouver un travail dans cette industrie il faut savoir la parler.
Lorsque l’on parle d’empire, ce n’est pas un vain mot. Ce que cet État n’a pas dominé militairement ou par soumission consentie, (appelée pudiquement alliance) il l’a envahi culturellement ou économiquement – via l’incontournabilité du roi dollar. Prononcez le mot « dollar » il sera compris n’importe où sur la planète, de l’Alaska au Boutan, du Cap de Bon Espérance au Sahara, de la Chine à l’Amazonie.
Cette domination est un fait indiscutable . L’Amérique est le plus puissant des États et ses habitants en sont fiers. Fiers mais ignorants pour la plupart des coûts humains et environnementaux exorbitants que cela représente. Ce n’est peut-être pas non plus ce qu’ils cherchent à savoir, bien que cela soit entrain de changer. C’est sur cette ignorance et cet orgueil entretenus que se sont appuyé les pouvoirs modernes successifs et leurs atroces dérives pour obtenir le consentement populaire et continuer depuis des décennies la politique démente d’un système néo-libéral violent, phagocytaire, habillé du doux nom de « rêve américain » dont nous payons le prix. Ce modèle présenté comme démocratique et progressiste s’est imposé de gré ou de force à un monde qui a dû et doit l’accepter sous peine d’être écrasé, éparpillé réduit au chaos et ce, sur tous les continents.
Ce système, à l’avis général des plus lucides, atteint ses limites, se fissure gravement et la question qui se pose maintenant est celle des extrémités auxquelles les tenants de cette véritable théologie comme seule référence acceptable de civilisation sont prêts à aller pour continuer à le maintenir alors qu’il tourne au cauchemar. Pour que ce système perdure, l’expansionnisme est une nécessité, mais il a déjà atteint un tel degré d’obésité écrasante – disons plutôt d’obscénité – qu’il risque de s’écrouler sous son propre poids, tel une étoile qui meurt en s’effondrant sur elle-même. Pour certains le terme n’est pas très éloigné.
Les États-Unis traversent une période de turbulences interne grave. Turbulences qui résonnent en un écho sinistre sur toute la planète. Vers quoi allons-nous tous, nous qui dépendons des décisions de ce pays ? Que va faire le nouveau pouvoir américain ? Changer de cap, ou au contraire continuer aveuglément dans le même sens ? Bien malin celui qui peut le prédire aujourd’hui et pas plus une Hillary Clinton dont l’on connait historiquement les positions géo-politiques et les liens avec le complexe militaro-industriel qu’un Donald Trump dont les déclarations, à priori plus rassurantes, ne s’appuient sur aucune expérience réelle, ne vont vraiment dans le sens d’un progrès vers la raison et la paix mondiale.
Courage, exigeons de retrouver notre souveraineté, et fuyons !
Galadriel
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“Mes chers concitoyens, nous sommes fous”
Il est bon, de temps en temps mais en temps utile, de revenir à ce qu’ils nomment “les fondamentaux”. Ici, – avec l’article de Margot Kidder que nous publions ci-dessous, – il s’agit de ce “fondamental” qu’est la barbarie-pure jusqu’à la folie que représente notre contre-civilisation, essentiellement dans le chef des USA, de son comportement, de son arrogance, de son mépris de la vie comme transcendance du monde, de sa volonté de destruction de tout ce qui est haut, de tout ce qui est estimable, de tout ce qui est harmonie, ordre et équilibre. Ce retour à ce “fondamental”-là, qui est la folie d’une époque qui mériterait absolument d’être la Fin des Temps que nous espérons qu’elle soit ; qui a tout pour cela, qui porterait cette marque de la Chute comme les médailles en chocolat qu’elle distribue à ses “guerriers” dont l’“héroïsme” se mesure à l’efficacité du massacre automatisé, loin de l’“ennemi”, si possible un innocent inconscient du sort qui le menace. Et c’est nous qui dénonçons le terrorisme !
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Quoi qu’il en soit de ce cas personnel, il reste qu’effectivement l’activité des USA, et du reste qui suit mais dans une mesure tellement moindre, tellement moins efficace, l’activité des USA depuis 9/11 très particulièrement, relève autant dans l’acte que dans l’esprit d’une barbarie dont on n’a jamais vu une semblable dans la durée, dans la minutie, dans l’universalité, dans l’inconscience ou plutôt dans la conscience absolument pure que leur donnent ces caractères qu’on pourrait pour le compte juger comme “diaboliques” de leurs psychologie (l’inculpabilité et l’indéfectibilité). La perfection du cas appelle sans aucun doute des références qui sortent du standard et des séries, et qui sollicitent effectivement les hypothèses extra-terrestres. Il est effectivement étrange de vivre une telle époque dans un tel tintamarre de bons sentiments, de certitude de soi et de sa vertu, entrecoupés de période de geignements et de gémissements pour les terribles épreuves que nous fait subir quelque devil extérieur et exotique, d’ailleurs tout droit sorti des studios hollywoodiens avec leurs conseillers attitrés de la CIA.
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Voilà certaines des réflexion que méritent, à notre sens, les actes et les pensées courantes de cette contre-civilisation, essentiellement dans le chef des USA qui ont poussé ces pratiques à un sommet inégalé. Maintenant, place à une dame en colère, Margot Kidder, via Off-Guardian.org le 2 août 2016.
My Fellow Americans: We Are Fools
ARTICLE COMPLET ICI :
dedefensa.org
(1) Hiroshima : un crime qui paie encore, mais gare au jugement de l’histoire
(2) Je vous recommande chaleureusement cette conférence intitulée : « Thermodynamique de l’évolution : du Big Bang aux sciences humaines par François Rodier.
Contrairement à ce que son titre laisse penser, si le propos est scientifique, il n’est pas pour autant inaccessible aux non-initiés. Les propos sont clairs, illustrés, chaque mot un peu complexe est explicité. Passionnant.