Sharapova se serait dopée avec un produit qui… ne dope pas.
L’exemple qui va suivre et qui concerne la championne russe Sharapova pose de réelles question sur l’impartialité des contrôleurs de l’AMA (agence mondiale anti-dopage). En ce qui me concerne, je ne sais pas quelles substances ont été trouvée dans les échantillons des sportifs russes d’athlétisme incriminés qui seront privés de Jeux Olympiques,(1) mais pour Sharapova, on le sait : c’est du meldonium.
Déjà prétendre que seuls les athlètes russes sont dopés est pour le moins étrange. Tous les athlètes du monde sont blancs comme neige, propres comme des sous neufs. Les seuls vilains moches sont, comme par hasard, les Russes. C’est bête hein ? D’autant que, comme vous allez le lire, le produit qui a fait tombé Sharapova n’a aucun effet dopant prouvé sur l’organisme du sportif. Pire, selon son inventeur, ce serait plutôt le contraire…
Il semblerait que l’AMA range dans la catégorie des produits dopants ce qui lui plait, indépendamment d’études scientifiques probantes sur leur action. Vous noterez que c’est un vrai médicament, pas un produit sorti de quelque labo secret, et qu’il est exclusivement distribué dans les pays Baltes et en Russie. C’est plus simple, comme ça on cible tout de suite, il n’y a pas de temps perdu.
J’ignore ce qui a fait tomber les autres athlètes de l’équipe de Russie, mais si c’est du même tabac, c’est une humiliation supplémentaire pour le peuple Russe. Vous imaginez la bronca populaire si la France se voyait refuser les jeux à toute son équipe d’escrime ou de natation ?
Tous les coups sont permis dans ce russiebashing y compris les plus bas.
Maria Sharopova devait être blanchie pour pouvoir se présenter aux JO de Rio, mais la décision a été repoussée en septembre…
Voici des extraits de l’article du site médical Medscape qui s’est penché sur le cas de la joueuse.
Meldonium : le dopage qui a fait tomber Sharapova
Melbourne, Australie — En mars 2016, la joueuse de tennis russe, Maria Sharapov a, a annoncé que le contrôle antidopage, auquel elle s’est soumise lors de l’Open d’Australie, s’est révélé positif au meldonium. Or, cette substance est placée, depuis le 1er janvier 2016, sur la liste des produits prohibés par l’Agence mondiale antidopage (AMA). Depuis cette date, une centaine de sportifs professionnels ont été contrôlés positifs au meldonium, selon l’AMA.
Suspendue à titre provisoire, Maria Sharapova, s’est défendue en précisant, lors d’une conférence de presse, que le médicament lui était prescrit depuis dix ans par son médecin de famille pour « traiter des problèmes de santé récurrents, un déficit en magnésium, une arythmie cardiaque et des cas de diabète dans sa famille ».
De quel médicament s’agit-il ? L’éclairage du Dr Gayle Nicholas Scott (Virginia Commonwealth University- Medical Collège of Virginia, Etats-Unis), docteur en pharmacie.
Produit en Lettonie par la société pharmaceutique Grindeks, le meldonium est distribué uniquement dans les pays baltes et la Russie, sous le nom de Mildronate, en traitement préventif de l’infarctus du myocarde et de ses séquelles. Il n’est pas vendu en Europe occidentale, ni aux Etats-Unis. La molécule y est toutefois disponible sur le marché noir et sur internet, sous forme d’ampoule et de comprimés.
L’AMA classe le meldonium parmi les « modulateurs hormonaux et métaboliques ». Au 1er janvier 2016, après avoir constaté que le meldonium était utilisé par de nombreux sportifs, l’AMA l’a fait passer de la liste des produits à surveiller, à celle des produits interdits, en raison d’un effet supposé sur les performances sportives.
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Je vous passe les deux pages d’étude pharmacologique pour vous amener à la conclusion que je laisse à votre appréciation.
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En résumé, le meldonium développé par des chercheurs lettons semble présenter un intérêt médical. Selon les études publiées, il apparait efficace dans le traitement des maladies cardiovasculaire, tel que l’angor. Concernant ses effets indésirables, peu d’informations ont été publiées et sa sécurité à long terme n’est pas encore évaluée.
Enfin, même si aucune étude fiable ne permet d’établir un effet sur les performances sportives, cette substance est désormais interdite par l’agence mondiale antidopage.
Une décision incompréhensible, selon son inventeur Interrogé par le journal Le Monde après l’annonce de la joueuse de tennis russe, l’inventeur letton du meldonium, le Pr Invars Kalvins, a insisté sur l’absence de preuve scientifique démontrant la capacité du meldonium à améliorer les performances physiques [34].La décision de l’AMA lui apparait donc « incompréhensible ». Le chercheur souligne, par ailleurs, que les sportifs ne peuvent espérer de meilleures performances, même si le médicament peut donner l’impression d‘une meilleure récupération après l’effort.« D’un point de vue scientifique, il est même probable que le meldonium, utilisé lors d’épreuves sportives, réduise les facultés physiques car il ralentit l’oxydation des acides gras », a-t-il indiqué. Selon lui, « si des athlètes en prennent, ils ne doivent pas s’attendre à de meilleures performances. Par contre, ils seront protégés contre les dommages ischémiques des cellules ». |
Dr Gayle Nicholas Scott, traduction : Vincent Richeux
SOURCE DE L’ARTICLE ET REFERENCES (article abonné)
http://francais.medscape.com/voirarticle/3602295