De mangeur de Kebab à crudivore, il a testé
Intéressant témoignage dans la mesure où cette expérience n’a été due qu’a un concours de circonstances et non à cause d’un pré-supposé ou d’un désir motivé de changement. Le changement de régime s’est donc fait, en douceur, favorisé par le contexte qui a rendu cette expérience agréable : tout le monde n’a pas la possibilité de manger quotidiennement dans un restaurant vegan crudivore. ! Cela ne l’a pas rendu dogmatique pour autant. Il a trouvé ce qui lui semble être son équilibre personnel.
De mangeur de kebab à crudivore : j’ai testé le 100% cru. Des résultats impressionnants
Vincent T.
LE PLUS. Vincent est chef de produit au 42 degrés, restaurant parisien pionnier en matière de bistronomie crudivore. Pour s’intégrer, le jeune homme de 25 ans a troqué le fast-food pour la raw-food (nourriture crue). Pendant deux mois, il n’a rien avalé de cuit. Témoignage.
Édité par Barbara Krief
J’étais plutôt du genre kebab à emporter et ailerons de poulet au KFC avant de commencer à travailler dans un restaurant crudivore en janvier 2016.
Du jour au lendemain, j’ai lâché la malbouffe pour la nourriture crue. Au bout de quelques semaines seulement, j’ai senti d’énormes changements positifs sur ma santé. Après deux mois, j’ai commencé à réincorporer du cuit dans mon alimentation. Aujourd’hui, je mange à 80% cru. Un équilibre qui me convient.
Mon initiation au crudivorisme
À mon arrivée au 42 degrés – restaurant végétalien (aucun produit d’origine animal n’est utilisé) parisien qui ne cuit aucun de ses aliments mais en déshydrate certains – je ne prêtais pas spécialement attention à mon alimentation.
Curieux et motivé, je me suis simplement dit qu’il fallait bien que je teste moi-même la raw-food, ou crudivorisme, pour mieux connaître mes clients et mes produits. Manger de la pizza tout en travaillant dans ce restaurant me semblait aussi aberrant que de voir un « Genius » d’Apple avec un Dell sur les genoux.
C’est donc grâce à mon travail que je suis passé de l’autre côté, celui du cru. Seul, je pense que je n’aurais jamais eu l’idée ou la motivation de me tourner vers un tel régime alimentaire. J’estime que j’ai bénéficié des meilleures conditions pour devenir rawfoodiste à 100% pendant deux mois.
Comme beaucoup de personnes qui ne connaissent pas le crudivorisme, je pensais à tort que j’allais mourir de faim ou manger tous les jours la même chose. En réalité, c’est un régime riche et varié. Je n’ai ni souffert de la faim, ni de la monotonie alimentaire. Au contraire.
Ma journée 100% crue type
Lors d’une journée 100% crue, je commence par un jus de fruits et légumes avant d’avaler mon café. Certains crudivores vont jusqu’à ne pas en boire car il est torréfié, mais ce n’est pas mon cas. Je ne vois pas l’intérêt de me priver de manière si extrême.
Au déjeuner, je mange souvent des tagliatelles de légumes. J’aime particulièrement celles aux courgettes et à la patate douce. Pour les faire, je prends une mandoline. L’objet permet de découper des aliments crus facilement et de leur donner une forme de pâtes. Par-dessus, j’ajoute une sauce à l’aïoli, sans œuf bien sûr.
Dans l’après-midi, je me fais un deuxième jus pour patienter jusqu’à l’apéro. Et oui, les rawfoodistes aussi boivent du rosé en terrasse. Du moins, c’est mon cas. Pour accompagner le vin, je grignotte des chips de légumes déshydratées. Il y a plusieurs saveurs, je préfère celles à l’oignon et au kale (sorte de choux frisé).
Pour le dîner, je choisis un hamburger végétalien. Le pain est remplacé par un énorme champignon et le steak végétal est déshydraté.
Pour le dessert, il y a du « rawmage », comprenez du fromage cru. Au restaurant, je mange surtout le « rawmembert » (camembert cru). Il est fait avec des noix de cajou, de l’ail, du vinaigre de cidre et de l’eau filtrée. C’est franchement très agréable en bouche. Pour ce qui est des gâteaux, je mange surtout des cookies végétaliens (sans œufs ni lait) au cacao.
Au final, je me suis régalé pendant deux mois, et comme j’avais tout à portée de main, je n’ai jamais galéré pour manger cru. Bien sûr, pour ceux qui n’ont pas cette chance, ça peut demander un peu plus d’organisation.
6 kilos et des boutons en moins
Sur le plan physique, ma première semaine 100% crue fût la plus difficile. Pas parce que les kebabs me manquaient – un peu les premiers jours je dois l’avouer – mais plutôt parce que mon estomac n’était pas habitué. Le petit choc passé, tout est rentré dans l’ordre. Et même mieux qu’avant.
Je n’avais pas du tout faim entre les repas. Certains s’étonnent car l’apport calorique des produits crus, notamment des légumes, est souvent inférieur à celui des aliments cuits. Pourtant, c’est tout simple : il suffit d’augmenter les quantités. Au lieu de manger une petite assiette de carottes râpées en entrée par exemple, je mangeais un saladier entier.
Au fur et à mesure, j’ai remarqué que j’avais plus d’énergie et que ma légère acné disparaissait petit à petit. Au bout de deux mois, je n’avais plus aucune imperfection sur le visage et j’avais perdu presque 6 kilos superflus. J’étais en pleine forme.
Sur le plan social, je n’ai fait aucun sacrifice. Bien que je n’ai pas conquis un seul ami avec ma nouvelle passion culinaire – ils sont plus du genre McDonald’s que restaurant gastronomique – je n’ai pas eu de problème à garder une vie sociale active pendant ces deux mois. Mes proches étaient finalement plutôt indifférents face à ma démarche. Ils m’ont laissé faire mon expérience comme je le souhaitais. De mon côté, je n’ai jamais refusé une invitation sous prétexte que je ne pouvais plus manger de rôti de veau.
Le retour au cuit
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LA SUITE EST ICI : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1537157-de-mangeur-de-kebab-a-crudivore-j-ai-teste-le-100-cru-des-resultats-impressionnants.html
LE SAVIEZ-VOUS ?
[Tout d’abord, je voudrais ajouter mon témoignage à celui donné ci-dessus. Sans m’étendre sur mes problèmes, je suis atteinte d’une maladie orpheline qui m’a fait changer pas mal de choses dans ma vie, et notamment ma façon de me nourrir. Je suis à 80% crudivore. Je fais les choses relax, sans me prendre la tête, j’ai horreur des contraintes inutiles. Je me porte beaucoup mieux, ma peau a effectivement changé ainsi que mes cheveux et mes analyses biologiques sont celles d’une jeune fille. Voilà, je voulais juste dire que le témoignage ci-dessus est cohérent avec ma propre expérience.]
Après l’ingestion d’aliments cuits le corps produit une quantité anormale de leucocytes. Ce qui passe la barrière digestive sans avoir été dégradé par les enzymes est considéré comme un corps étranger. Cela s’appelle la leucocytose digestive. Le résultat en est, notamment, le fameux coup de barre post-prandial souvent attribué uniquement à l’alcool mais qui atteint tout le monde en réalité.
Il est donc très recommandé de commencer un repas avec des crudités afin de donner au corps les enzymes nécessaires à une bonne digestion, pour la suite, c’est vous qui voyez, il ne s’agit pas ici de prêcher pour une chapelle.