Ça nous a échappé ! Un résumé percutant des manipulations à la télé, contre les manifestations

C’est un must sur ce qui a tourné sur le petit écran pendant les grèves et les manifestations contre la Loi Travail qui doit absolument nous faire réfléchir. Le pouvoir est en guerre contre nous !

N’ayant plus la télé depuis près d’une décennie, je n’ai pas eu l’occasion d’en juger par moi même. En lisant cet article, rédigé sur un ton ironique, presque drôle si ce n’était pas si sinistre sur le fond,   je suis tombée des nues. Il donne une très bonne idée de la qualité d’information, pardon, de la propagande distillée en boucle sur le petit écran durant la période de contestation populaire de la loi El Khomery. L’article date de mai dernier, mais c’est un bon repère de ce qui s’est passé sur les ondes ce printemps.

Pas un gramme d’humanisme, une tentative de monter les français les uns contre les autres, rien sur le fond, des propos menaçants… C’est du lavage de cerveau.

Que les énormités que vous allez lire vous servent de leçon pour nos futurs

combats citoyens, ces gens n’ont aucune limite. Des chiens enragés.

N’écoutez plus les infos sur les MMS. Protégez-vous de cette pollution !

Galadriel

(Pour une lecture plus aisée, je vous ai souligné les propos de l’auteur en vert, afin qu’il n’y ait pas de confusion).

BFMTV endigue l’esprit anti-police, France 2 prône la réduction des allocations chômage

« A la une ce soir, les cortèges contre la loi travail à nouveau perturbés par des violences, annonce Ruth Elkrief à 19 heures sur BFMTV. On y revient avec le préfet de police de Paris, qui sera notre invité à 19h40. » Également au programme, « comment la CFDT envisage la suite de la loi travail ? Réponse avec son secrétaire général, Laurent Berger, il est notre invité à 19h10. » Il succède à Céline Berthon, du Syndicat des commissaires de police Unsa, invitée juste avant 19 heures…

Je vois que le SMS du cabinet de Manuel Valls a produit son effet. Le 10 mai dernier, un présentateur de BFMTV avertissait en direct avoir reçu un message lui reprochant de n’avoir invité que des opposants à la loi El Khomri.

L’équilibre est rétabli pour rendre compte de la mobilisation du 17 mai, avec trois adversaires de la loi travail pour une heure trente d’antenne entièrement consacrée aux « heurts » qui ont « marqué » les manifestations. L’image d’une des victimes tourne en boucle, preuve que les casseurs « utilisent tout ce qu’ils trouvent comme ces chaises d’un café saccagées ». Un autre reportage m’apprend que « les routiers de la CGT ont mené une trentaine d’actions, avec des barrages filtrants ». A l’écran, les routiers de la CGT se sont déguisés en militants FO :

 

« On va revenir sur les incidents une nouvelle fois dans les rues de Paris, Nantes et Rennes », reprend Alain Marshall, qui reproche à la secrétaire générale du Syndicat des commissaires (une habituée de C dans l’air) le laxisme et l’inefficacité des forces de l’ordre : « On nous explique qu’il y a 300 casseurs… Et on n’arrive pas à les mettre hors d’état de nuire ? » Mais que fait la police ?

« Est-ce que vous attrapez les bons ? Je cite les chiffres donnés par Bernard Cazeneuve : 1 300 interpellations depuis le début des manifestation mais seulement 51 comparutions immédiates et condamnations. On en attrape 1 300 et finalement il n’y en a que 51 qui sont les bons. » C’est incompréhensible. A moins que ce ne soit le produit du laxisme des juges. « La justice n’est pas assez dure ? En tout cas, elle n’est pas dissuasive puisque ça recommence à chaque fois. » La peine de mort pour les casseurs, voilà qui serait dissuasif. « Aujourd’hui, par exemple, il y avait moins de monde dans la rue. Et quand même toujours ces violences. On voit ces images… » Qui tournent en boucle depuis deux heures.

 

La secrétaire générale du Syndicat des commissaires établit le bilan « sur deux mois de mobilisation : d’un côté on a deux blessures sérieuses, un œil perdu dans des circonstances indéterminées [sans doute un coup de coude donné par un autre manifestant, ndlr] et un bras cassé. De l’autre côté, on a 300 policiers blessés. » « 300 policiers blessés ! », se récrie Olivier Marshall. « Plus de 300 policiers blessés pour des faits extrêmement graves. »

Deux victimes d’un côté contre plus de trois cents de l’autre : « Il y a plus de blessés chez les policiers que dans les rangs des manifestants », conclut logiquement le présentateur sur la foi de ces données indiscutables. Avant de compatir : « Vous faites un métier compliqué. » « C’est compliqué quand on est policier, confirme l’invitée, de se voir reprocher la responsabilité d’une vitrine qui tombe ou d’une gare qui est saccagée et d’un autre côté de se voir reprocher d’avoir tordu le petit doigt à quelqu’un qui a été interpellé au moment où il jetait une pierre sur un policier. »

Quand je pense que l’ONU elle-même évoque un « usage excessif de la force », tout ça pour une banale entorse de l’auriculaire…

 

« Depuis deux mois, les policiers ont été systématiquement mis en cause, médiatiquement », se désole Céline Berthon. « Par qui ? » Pas par BFMTV, quand même ? « Posons-nous la question », propose l’invitée, qui a la réponse : « Les syndicats ont entretenu ce climat extrêmement délétère depuis des semaines en jouant sur cette logique des violences policières. » « Vous pensez à la CGT et à ses affiches ? » « Oui, la CGT a fait le choix de la radicalisation. » Comme les islamistes ! « Elle a joué aux apprentis-sorciers, s’est acoquinée avec une partie de l’ultra-gauche. » Heureusement que Manuel Valls a annoncé la création de dizaines de centres de déradicalisation, on va pouvoir y enfermer les dirigeants de la CGT.

« La CGT a été irresponsable ? », déduit le présentateur. Pire, elle fait tout pour accroître le chômage, m’apprend Franz-Olivier Giesbert, invité du JT du Grand journal sur Canal+. Selon le directeur du Point, « c’est à se demander si une partie de la gauche ne souhaite pas que ça continue, le chômage. Parce que c’est un peu son fonds de commerce. Quand on entend la gauche de la gauche, les frondeurs, la CGT, on voit bien qu’ils se sentent menacés sur leur fonds de commerce. Ils ne veulent pas d’une France où les gens travailleraient. » C’est lumineux. « Il a une patate ! », apprécie Maïtena Biraben.

Tout s’explique ! Si la France retrouvait le plein emploi, la CGT et la gauche de la gauche de droite n’auraient plus aucune raison d’être. D’ailleurs, je me demande si nos millions de chômeurs ne sont pas des militants de la CGT déguisés en assistés.

 

« Y a une colère !, s’exclame Franz-Olivier Giesbert. Et c’est pas la colère de la gauche de la gauche qu’on entend à longueur de journée à la radio et à la télé et qui a des articles partout ! » Sauf dans Le Point, bien sûr. Je reviens sur BFMTV, un de ces médias où l’on entend la gauche de la gauche à longueur de journée, pour voir Ruth Elkrief prendre congé de Laurent Berger, de la CFDT : « Dernière question. Il y a encore une manifestation jeudi, il y en a encore qui sont prévues… » Ça n’en finit plus. « Vous avez l’impression que ça peut durer encore longtemps ? Pour les gens, leur vie quotidienne ? »

Je suis épaté par le souci de Ruth Elkrief pour la vie quotidienne des gens – et par sa parfaite connaissance des pensées de ses concitoyens. « Comme tous les Français, on se dit : mais pourquoi est-ce que vous n’arrivez pas à maîtriser la situation ? », reproche-t-elle au préfet de police de Paris.

 

Quand elle lui demande son sentiment à propos des « manifestations de policiers pour dénoncer la haine anti-flics », un bandeau reprend à son compte le mot d’ordre du syndicat Alliance en utilisant un langage plus soutenu : « ENDIGUER L’ESPRIT “ANTI-POLICE”. » BFMTV s’y emploie avez zèle. Les militants d’Alliance et de l’Unsa (à laquelle appartient Céline Berthon), qui d’habitude ont micro ouvert pour commenter les manifestations des autres syndicats, ont ce mercredi micro ouvert pour commenter leur propre rassemblement, place de la République. En contrepoint sont diffusées quelques interviews de responsables politiques affirmant leur soutien sans faille aux policiers.

Sur France 2, mardi soir, le titre d’un reportage du 20 heures déplore l’obstination des opposants à la loi travail, « Contestation : ils ne veulent pas céder ». Un envoyé spécial informe de « plusieurs centaines de camions à l’arrêt, bloqués par une poignée de syndicalistes. Mais tous les chauffeurs ne sont pas en grève, loin de là. » « Je vois pas pourquoi on m’empêche de travailler », dit l’un. Un autre explique ne pas pouvoir faire grève parce qu’il est en CDD. Un troisième reprend à sa manière l’argumentaire de Franz-Olivier Giesbert : « Moi, j’ai envie de travailler, j’ai pas besoin de syndicalistes. »

« Cette journée n’a pas fait exception, de nouveaux incidents ont éclaté en marge des défilés », enchaîne David Pujadas. « Une fois encore, le face-à-face a dégénéré », explique un reporter. « Hier, on évoquait les violences chroniques à Rennes. Comment s’est déroulée la journée ? » Un envoyé spécial fait la chronique des violences chroniques de la journée.

Pour clore le dossier, un reportage vante le modèle social britannique et son exemplaire traitement du chômage. Car, David Pujadas l’a décidé, « ce débat sera sans doute au cœur de la présidentielle l’an prochain : quelle indemnisation pour le chômage ? Voici l’exemple britannique. Londres possède le système d’assurance le plus dur d’Europe, six mois maximum d’indemnités et des conditions drastiques. »

 

Le reportage commence avec l’exemple d« une Française licenciée durant son congé maternité », ce que ne permet même pas notre code du travail archaïque. La chômeuse se félicite de sa très modique allocation (320 euros par mois) et de la surveillance qui va avec (pointage, enregistrement de sa navigation sur le site d’offres d’emplois). « On est un peu plus poussé à chercher quelques chose. Même si on prend un petit job de week-end, financièrement c’est mieux de travailler que de rester au chômage, ce qui n’est pas le cas en France. »

Ça permettrait pourtant de pourvoir les dizaines de milliers d’emplois de service à la personne que France 2 s’échine à célébrer.

« Au Royaume-Uni, explique le reporter, tout est conçu pour pousser un chômeur à ne pas le rester. » Mais pas en France, où la gauche de la gauche pousse les chômeurs à rester des assistés pour conserver son fonds de commerce. Le correspondant loue enfin l’exemplarité de la justice britannique. « Une chômeuse-globe-trotteuse qui avait effectué seize voyages à l’étranger [avec une allocation de 400 euros par mois maximum, elle est très douée, ndlr] a écopé de trois ans de prison ferme. » En voilà une idée : pour éradiquer le fonds de commerce de la CGT, envoyons les chômeurs en prison.

Emanuel Gontier
(dont les critiques TV sur Télérama sont souvent percutantes ndlr)

http://television.telerama.fr/television/bfmtv-endigue-l-esprit-anti-police-france-2-prone-la-reduction-des-allocations-chomage,142695.php

Vu sur : bastamag.net

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Pour vous aider à vous délivrer du petit écran :

9 raisons de balancer immédiatement votre téléviseur par la fenêtre

http://raccourci-minimaliste.com/9-raisons-de-detruire-immediatement-votre-televiseur/

 

Image à la une : agentsanssecret.blogspot.fr