Ah Ah ! Manuel Valls, se rebiffe à propos des travailleurs détachés
Tout à coup, alors que cette directive européenne sur les travailleurs détachés date de 1996, le gouvernement prend subitement conscience que celle-ci, je cite :
« est un dispositif européen qui fait des ravages majeurs, terribles, dans le monde des salariés, le monde ouvrier ».
Notre toréador national se cambre devant Bruxelles ? C’est nouveau ça vient de sortir !
La chasse aux voix est ouverte et c’est tellement criant que s’en est pitoyable !
Après les promesses de baisse d’impôts pour la classe moyenne, (qui ,si la droite passe aux présidentielles ne sera pas forcément appliquée), voilà qu’il se penche sur le bas peuple et que le gouvernement réalise 5 ans après son arrivée au pouvoir que cette directive européenne est un drame pour l’emploi national.
POURQUOI CELA NE LUI A-T-IL PAS SAUTE AU YEUX AVANT ?
Vous noterez comme moi l’hypocrisie : D’un côté, la Loi Travail (dont nous savons qu’elle est pilotée par Bruxelles), et de l’autre une soit-disant rébellion contre icelle, à propos des travailleurs détachés, juste au moment où il s’apprête à nous entuber avec un 49.3 !
Ce genre de déclaration ne l’engage pas à grand chose, c’est du théâtre ! Les pays de l’Est européen auxquels cette directive permet de procurer de l’emploi à ses habitants ne risquent pas de voter contre cette aberration européenne qui les sert, et l’on comprend pourquoi.
D’ailleurs, vu que ce sont essentiellement les multinationales, notamment du BTP qui en profitent largement, ce serait se dresser contre ceux qu’il protège honteusement par ailleurs à coup d’avantages fiscaux…
Monsieur Valls se souvient qu’il est socialiste quand ça l’arrange, quand il a besoin de redorer son blason rouillé et surtout quand il sait que ça ne l’engage pas vraiment.
Nous n’en avons pas fini avec les déclarations fracassantes en cette période de fin de règne. Restons vigilants !
Galadriel
Selon Le Monde :
La France est l’un des pays les plus concernés par le travail détaché au sein de l’Union européenne. Plus de 285 000 salariés y ont été déclarés à ce titre en 2015 (+ 25 % par rapport à 2014), selon le ministère du travail. Ils viennent principalement de Pologne (48 800 salariés), du Portugal (44 400), d’Espagne (35 200) et de Roumanie (30 600).
Le développement de cette pratique sur les vingt dernières années fait que la directive sur les travailleurs détachés est régulièrement accusée de dumping social, contre lequel elle est censée donner un cadre. Un rapport parlementaire de mai 2013 s’inquiétait des différents types de fraude à la loi :
- la non-déclaration des salariés ;
- le contournement des règles en vigueur (non-respect du salaire minimal, de la durée légale du travail…) ;
- l’apparition de montages pour contourner l’esprit de la loi, par exemple avec des entreprises « coquilles vides » ou « boîte aux lettres », qui n’exercent aucune activité réelle dans le pays d’origine, mais « détachent » des salariés à l’étranger.
Au-delà des cas de fraude en eux-mêmes, l’accusation de « dumping social » tient aussi aux conditions mêmes fixées par la directive. L’écart entre le niveau de cotisations sociales en France (autour de 45 %) et celui de pays comme la Roumanie (13 %) et la Slovénie (21 %) est tel que Manuel Valls estime aujourd’hui que la règle doit être modifiée :
« Le gouvernement français cherche aujourd’hui à convaincre – et beaucoup de pays sont d’accord avec lui – qu’il faut changer, qu’il doit y avoir une égalité de traitement, par le haut, pour lutter contre le dumping social, qu’on doit payer les cotisations sociales les plus élevées. »
« Si on ne nous entend pas, il faudra dire que la France n’applique plus cette directive »,
menace le premier ministre.
Cette position est en revanche loin de faire l’unanimité pour l’heure. En mai dernier, onze pays membres de l’UE, principalement de l’Est, ont protesté contre un projet de directive pour durcir le cadre des détachements.
Quelques vérités sur le sujet sur Insolentiae :