Économie : Le piège de l’assurance-vie

Assurance-vie, retraites, prenez vos précautions. Ce sont deux domaines ciblés comme dangereux depuis un certain temps déjà par les économistes et cela continue :

Philippe Herlin: “le piège de l’assurance-vie va bientôt se refermer !”

Sur le premier trimestre, l’assurance-vie en France affiche une belle progression puisque l’encours total a augmenté de 7,8 milliards d’euros, pour atteindre le chiffre de 1.588,6 milliards d’euros. Cet afflux provient surtout du Livret A, qui offre une piètre rémunération de 0,75% tandis que, sur 2015, l’assurance-vie a affiché un rendement moyen de 2,3%, nettement au-dessus de l’inflation. Alors voici le nouvel eldorado, le placement idéal pour les années qui viennent ?

Pas si vite. D’où vient cet attrayant rendement de 2,3% ? D’un passé désormais révolu. Les sociétés d’assurance détiennent en permanence un stock de bons du Trésor, et ceux émis il y a plusieurs années offraient des taux d’intérêts significatifs. Mais au fur et à mesure qu’il faut renouveler ce stock afin de remplacer les bons venant à échéance, que voient les assureurs ? Des obligations souveraines, en France ou ailleurs en Europe, qui offrent des taux nuls, négatifs ou très faiblement positifs. La France emprunte jusqu’à 7 ans à des taux négatifs, et acquérir une obligation émise sur 15 ans ne rapportera que 1% l’an, soit tout juste de quoi payer les salaires et les frais de structure de l’assureur, et de verser un euro symbolique aux souscripteurs.

Voici le résultat de la politique d’argent facile de la Banque Centrale Européenne, qui a mis son taux directeur à zéro et qui fait tourner la planche à billets à hauteur de 80 milliards d’euros par mois, pour racheter des obligations souveraines. Cet afflux de liquidités écrase la courbe des taux sur toutes les échéances. La BCE souhaite ainsi relancer l’activité économique par un crédit bon marché, sans comprendre que ce sont d’abord les débouchés qui incitent une entreprise à investir. Au Japon, aux États-Unis, en Europe, les banques centrales persistent dans la même erreur, mais remonter les taux ferait éclater la bulle obligataire et provoquerait une crise pire que celle de 2008. Le demi-tour est impossible, les taux zéro et négatifs sont là pour longtemps…

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