Loi Travail : Et si on commençait par les grands patrons ?

La France descend dans la rue et c’est justifié. Ces changements dans le Code du Travail ont pour origine selon les discours média  la nécessité de rendre les entreprises plus rentables, donc plus concurrentielles, sur le marché international, et donc, par un tour de passe passe magique, relancer l’emploi que l’on a détruit. 

Plus rentables pour qui ? Pour les fonds de pension ? Les exemples de manquent pas d’entreprises fermées en France alors que leur bilan était bénéficiaire pour des motifs tels que cessions-acquisition, délocalisation ou l’insatisfaction des actionnaires qui en dessous d’un plafond réclamé, retirent leurs billes et vont faire du profit ailleurs.

Mais si au lieu de vouloir toujours écraser la base, on écrêtait les sommets ?

Juste un petit coup d’oeil à l’infographie ci-dessous vous démontrera que ce que gagnent annuellement certains patrons, pourrait sauver bien des emplois et pèse  sur le bilan des entreprises : 

Salaire des patrons : légiférer à bon escient

Alors oui, les gens sont dans la rue. Ils en ont marre de faire des jobs de merde qui dévorent leurs vies, marre de voir que les quelques garde-fous grattés au capital sont entrain d’êtres démolis, alors qu’au plus hauts niveaux la collusion est totale entre pouvoir argent et politique et que ceux qui sont sensé les protéger sont en réalité leurs plus grands ennemis.

Le temps de la soumission est terminé. Il fut un temps ou les servants de Mammon arrosaient de quelques piécettes le bas peuple ébloui venu les adorer.

Ce temps est fini. Nous sommes dans une lutte pour la survie et la dignité.

Tous ces grands patrons de multinationales s’engraissent sur notre malheur à un point qui n’a plus aucun sens : Il n’auraient pas assez de dix vies pour dépenser ce qu’ils gagnent en 10 ans.. 

Et pour cela, pour alimenter ce système toutes les compromissions sont mises en œuvre, quel que soient les coûts humains :

Pollution, alimentation, santé, destruction du biotope, salaires minables lorsqu’il y en a un, servitude et humiliation : comment vivre équilibré dans un système comme celui-là ?

Comment aimer vivre quand la vie même devient un danger permanent ?

Alors, non, les salaires de ces grands patrons ne sont pas un sujet anecdotique : ils sont un pivot, un phare du système oligarchique. Il dit tout.

Alors oui, cette grogne de la rue est légitime, et même si cela nous dérange dans un contexte déjà difficile nous devons nous montrer solidaires. Apprendre à dire « non » à ce qui nous écrase c’est se libérer et grandir.

Galadriel

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Le salaire des patrons fait débat. Au point d’obliger bien du monde à prendre position. C’est un heureux changement à mettre au crédit de l’ambiance qui règne depuis la loi El Khomri et les « Nuits debout ». Mais le sujet mérite d’être traité autrement qu’avec des tirades qui, à force de bruit, finissent par n’avoir pas de sens réel. En premier lieu, parler des « patrons » comme d’une classe homogène est aussi creux que de parler de « paysans ». Entre l’agriculteur de base et Xavier Beulin, il y a la même distance qu’entre le plombier de mon quartier et le patron de Renault-Nissan. La moyenne du salaire patronal entre les gros nababs du CAC 40 et les petits patrons est de 5400 euros mensuel soit 5 fois le Smic.

Cette moyenne non plus ne veut pas dire grand-chose. Elle met dans un même sac les potentats des grandes firmes qui ne sauraient pas changer une lampe chez eux et la masse de ceux qui s’agitent à 70 heures par semaine font le comptable, l’administrateur et le chef d’équipe. Les patrons du CAC 40 se paient en moyenne 4,2 millions d’euros (salaires brut) soit 238 fois le smic ! Depuis l’arrivée des auto-entrepreneurs, la classe patronale est devenue un plus grand fourre-tout où, comme d’habitude, les gros sont cachés derrière la masse de petits qui leur sert de bouclier. Car selon la taille de l’entreprise, les écarts vont de un à quatre-vingt-deux ! Et selon le secteur d’activité, les écarts vont du simple au triple de l’hébergement-restauration aux activités financières. Ce n’est pas le réel qui sous-tend les débats actuels mais un mythe favorable au très grand patronat né de la période d’euphorie libérale.

La période de grande euphorie qui a suivi la chute du mur et le début de « la fin de l’histoire », bref, cette apothéose de l’ère Thatcher/Reagan, a permis des débauches salariales au sommet de la pyramide qui ont grisé leurs bénéficiaires au point de les rendre aveugle sur le changement d’époque qui est en train de se produire. Même Donald Trump se prononce pour les impôts sur les riches disant que lui milliardaire n’y voyait pas d’inconvénient car il dispose déjà d’assez d’argent. S’il le dit c’est que le fond de l’air a assez changé pour qu’il se rende compte qu’il faut lâcher du lest…

Cela n’a rien à voir avec la « morale » qu’invoque Hollande juste pour se faire une image dans le domaine. De quelle morale parle-t-il ? Qu’est-ce qu’un niveau de salaire « moral » ? Il se garde bien de le dire ! On pourrait aussi évoquer le bon sens commun. On peut démontrer qu’il est absurde de vouloir un deuxième milliard quand on en possède déjà un. Mais là encore, demander à une activité individuelle d’être rationnelle est mal connaître le cœur humain…

Suite et fin de l’article

http://melenchon.fr/2016/05/20/salaire-patrons-legiferer-a-escient/

IMAGE A LA UNE : HickingArtist.com  VIA