Coulisses de la géo-politique : Les USA vendus à la Chine

Allez y comprendre quelque-chose : Tandis que les relations internationales se tendent entre la Chine et l’Empire sans doute pour nourrir l’insatiable monstre qu’est le complexe militaro-industriel, d’un autre côté, les États font leurs petites affaires, et cela ne va apparemment pas dans le même sens.. A moins que ?

Cette analyse n’engage que son auteur, mais elle m’a paru intéressante. Quoi qu’il en soit, il ne s’agit bien au bout du compte que de fric et rien d’autre. Tout le baratin autour de la démocratie, du droit des peuples, du choc des civilisations  sont là pour justifier les ventes d’armes et annexer des richesses supplémentaires. Mais ce n’est qu’un côté de l’histoire. Parallèlement, les multi-milliardaires continuent leur business sans âme, indépendamment du bla-bla politique. C’est quand ça les arrange.

La Chine rachète les États-Unis

Les 110 milliards de dollars que les Chinois ont investi dans l’immobilier américain entre 2010 et 2015, c’est quelque chose d’incroyable, tout d’abord, parce qu’ils sont passés en tête, devant les Canadiens, les Indiens, les Mexicains et les Britanniques.

C’est une bonne raison pour observer la façon dont les changements géopolitiques dans notre monde se passent réellement, c’est-à-dire à quoi ressemble le « who’s who ».

Rien de personnel, rien que du business

Tout d’abord, quelques petits mais intéressants détails – agréables pour ceux qui détestent la domination américaine (son «leadership»). Une maison privée moyenne aux États-Unis coûte  256000 $ . Un acheteur chinois moyen choisit une maison de 832800 $. C’est ce que rapporte Rosen Consulting Group, une société immobilière internationale, en collaboration avec le Centre de recherche asiatique des Etats-Unis, qui mentionnent également d’autres informations relatives aux achats chinois en Amérique.

Les investisseurs chinois achètent aussi des hôtels et des bureaux, mais cela ne représente que 17 milliards $ pour la période mentionnée. Une autre information parle de zones résidentielles, notamment en Californie. Quoi qu’il en soit, selon le rapport, le phénomène va atteindre 218 milliards $ en 2020, date à laquelle la courbe montera encore plus vite.

Bien sûr, Les Etats-Unis achètent également des biens mobiliers et immobiliers en Chine, mais l’année dernière les investissements chinois aux Etats-Unis ont, pour la première fois, dépassé celles des Américains en Chine.

Les médias chinois ne rapportent pas le phénomène comme quelque chose d’excitant ou de malheureux, mais seulement dans le cadre du business, n’ayant rien de personnel,  alors que certains commentateurs américains mettent l’accent sur la poussée chinoise. (Nous ne parlons même pas de Donald Trump, qui continue à fustiger les Chinois, les accusant de «sucer le sang» de l’économie américaine.) Voici  les informations  du Washington Post qui dit que, outre le fait que les Chinois ont privé les habitants du Maine de milliers d’emplois, ils se sont également accaparé (ou tout simplement dévoré) les célèbres homards du Maine.

Bien sûr, ils paient, en donnant aux habitants du Maine une chance de gagner de l’argent. Mais, ils ont nos homards ! Pour les Chinois ! Des histoires comme celle-ci sont des cas classiques du nationalisme économique, sur lequel Trump positionne son offre. Quand l’argent vient dans le pays, c’est une bonne chose. Mais quand une villa historique, un hôtel ou une entreprise est acheté par les descendants de l’empereur Qin Shi Huang, les sentiments entrent en jeu.

La question est, qui est le plus fort – les sentiments ou le profit, et ce que le système politique américain – et de la civilisation – vont faire ensuite.

Monsieur Milliard 

En fait, le rapport met en évidence un chiffre très étrange – 200 000 emplois américains ont été créés par les Chinois en remerciement pour leurs investissements dans les biens immobiliers, en particulier dans le secteur commercial. Trump ne sait probablement pas comment utiliser cette information dans sa campagne électorale.

Un autre type d’activité d’investissement est indirectement lié aux biens immobiliers. Le Trésor américain est profondément endetté vis-à-vis de la Chine, qui achète le passif du gouvernement US. Ce qui est moins connu, c’est que la Chine est également le premier détenteur étranger du passif des États-Unis, tels que les titres adossés à des créances émises par des sociétés comme Fannie Mae et Freddie Mac, qui sont devenus des parasites, qui doivent à la Chine jusqu’à 207,9 milliards $. Ces engagements sont couverts par des propriétés. Si ces entreprises ne parviennent pas à rembourser les prêts, les financiers chinois récupèreront les propriétés.

Fannie Mae et Freddie Mac sont un symbole typique de la crise financière de 2008 qui a commencé avec la fusion de deux phénomènes (ils ont fait faillite et ont été achetés par le gouvernement). La Chine a sauvé l’économie américaine dans cette crise, et maintenant elle est en train de la sauver à nouveau.

En général, nous voyons une dépendance croissante des première et deuxième puissances mondiales, qui représente la stratégie géopolitique de la Chine et oblige l’Amérique à la prudence. Les États-Unis ont derrière eux une liste des pays dont la survie économique dépend de la Chine. Pour certains Etats, en particulier en Asie, la survie dépend presque entièrement des Chinois. Et, ce qui est tout à fait logique, le nationalisme existe à côté de cette réalité. Alors, qui est le maître du monde dans l’ombre ?

On pense que ce sont les milliardaires, les administrateurs de sociétés, les back-office mondiaux et d’autres. Voici un récent  rapport  de l’organisation caritative Oxfam. Il dit que 62 personnes les plus riches du monde possèdent les mêmes ressources que la moitié de la population mondiale – 3,5 milliards de personnes.

Cela est très étrange, étant donné que, depuis 1981, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté absolue a diminué de 650 millions de personnes, en premier lieu grâce à la politique chinoise. Il y a beaucoup de chiffres montrant que ces dernières années, et surtout après la crise de 2008, l’inégalité mondiale a augmenté.

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Mais revenons à la liste des 62 personnes. La moitié d’entre elles sont aux États-Unis. Huit viennent de Chine et trois sont de Hong Kong, qui est en fait aussi en Chine. Dix-sept maîtres de l’univers sont originaires d’Europe et d’autres endroits.

Est-ce que cela signifie que la Chine et les Chinois vont créer leurs propres « back-office mondial» et «gouvernement de l’ombre », ou vont-ils simplement rejoindre les structures existantes?

Enfin, cinquante ans se sont écoulés depuis l’époque de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne en Chine, avec ses atrocités ultragauches, égalité communiste dans la pauvreté, etc. La date a été ignorée en Chine elle-même, ainsi que dans d’autres pays.

Il y a seulement 50 ans. Comme le monde change vite!

Dmitry Kosyrev – L’auteur est un chroniqueur pour l’agence de nouvelles internationales Rossiya Segodnya. Sous le nom de plume de Maître Cheng, il écrit aussi des best-sellers sous forme de thrillers politiques qui se déroulent en Asie du Sud-Est.

http://www.presstv.ir/DetailFr/2016/05/23/466944/La-Chine-rachte-les-EtatsUnis

SOURCE DE L’ARTICLE :
http://www.jacques-tourtaux.com/