Tambora : L’explosion volcanique la plus puissante de tous les temps

Voilà ce que peut faire l’explosion d’un volcan….

L’explosion du volcan Tambora qui fut la  plus grosse explosion volcanique enregistrée de l’histoire s’est déroulée en 1815 : Il explosa en déployant une énergie de près de 1000 Mégatonnes, soit l’équivalent de 60 000 bombes d’Hiroshima. Ses conséquences furent dramatiques dans son environnement immédiat et jusqu’en Europe ou les particules drainées par les jetstreams modifièrent le climat en provoquant des famines. On estime à plusieurs centaines de milliers les victimes collatérales en plus des 110 000 victimes directes. 

Le tambora: la plus grande éruption de notre Histoire

Il y a de cela 200 ans, la plus grande éruption volcanique se produisit sur l’île de Sumbawa en Indonésie. Le Tambora provoqua alors de nombreux morts. Néanmoins, la tragédie ne s’arrêta pas là, puisque seulement un an plus tard, un froid glacial vint étreindre l’hémisphère Nord et engendra une crise alimentaire extrêmement meurtrière.
Face au court intervalle temporel entre ces deux événements, nous sommes en droit de nous demander s’il n’existerait pas un lien entre ceux-ci. Nous allons donc, au travers de ce reportage, tenter de déterminer si un fil conducteur ne pourrait pas être dégagé entre ces deux phénomènes.

Aujourd’hui, les traces de l’éruption qui eut lieu en 1815 sont encore visibles. En effet, lors de cet événement, l’explosion de la montagne créa le plus grand cratère existant sur Terre.
Pourtant, malgré l’ampleur de la catastrophe, aucun reste humain ne fut retrouvé. Il est donc primordial de comprendre les circonstances de leur mort pour mieux appréhender la plus grande éruption de toute notre histoire.
L’analyse des archives permet fort heureusement de donner un aperçu de ce qui s’est réellement passé. En effet, elles permettent de nous apprendre qu’environ 90% des habitants de l’île périrent suite à la catastrophe. D’autre part, le récit d’un témoin situé sur une île, à 600km du Tambora, nous permet de nous rendre davantage compte de l’ampleur de la catastrophe. Ainsi, il raconte que durant trois jours, le ciel au-dessus de lui s’était tellement obscurcit que la luminosité en plein milieu de la journée équivalait à une véritable nuit noire.

Par ailleurs, pour se rendre compte de l’aspect du ciel lors de l’été 1816, des spécialistes ont analysé les peintures réalisées par William Turner cette année-là. Ils se sont ainsi rendus compte que les nuages avaient une étrange teinte rougeâtre sur l’ensemble des toiles.

Lorsque nous nous rendons en Suisse, qui fut le pays le plus touché par les températures hivernales, nous apprenons que l’été 1816 fut le plus grand froid enregistré par le pays depuis 500 ans.
Le récit d’un voyageur suisse de l’époque nous permet d’ailleurs de réellement nous rendre compte du calvaire enduré par les habitants qui subissaient alors une vaste famine engendrée par le fait que les cultures ne pouvaient pas arriver à maturité du fait du grand froid.
On estime ainsi, sur l’ensemble de l’Europe, le nombre de victimes à plus de 200 000…

Cette famine engendra d’ailleurs de nombreuses révoltes, notamment en France où les pillages étaient monnaie courante et où certaines régions étaient littéralement au bord de l’anarchie.

Pour en revenir plus précisément aux habitants de l’île de Sumbawa, les fouilles ont permis de déterminer qu’il s’agissait d’une civilisation extrêmement prospère qui vivait principalement de l’élevage des chevaux.
Sur l’un des versants du volcan, des habitants réussirent à survivre à la catastrophe et le chef d’un de ces villages raconta à un officiel britannique, via un document aujourd’hui toujours conservé, ce qui s’était passé ce triste jour de 1815. Ce témoignage est capital, puisqu’il permet de réellement mieux comprendre l’ampleur du phénomène.

Par ailleurs, pour en revenir à notre lien entre l’éruption et la baisse importante des températures, les scientifiques en ont conclu qu’au vu de l’importance de la catastrophe, de nombreuses particules de dioxyde de souffre se sont réparties sur l’ensemble de la stratosphère de l’hémisphère nord, ce qui a empêché l’arrivée des rayons solaires jusqu’au sol.
D’autre part, l’analyse des relevés météorologiques effectués par un navire commercial britannique a permis d’estimer la baisse de la température moyenne sur Terre à 1,1°C. Néanmoins, dans certains endroits, la température est descendue jusqu’à 5,5°C en dessous de la normale.

Pour conclure, nous avons pu voir comment une éruption de ce type peut avoir un impact considérable sur l’ensemble de l’environnement. L’étude des modifications météorologiques permettront d’ailleurs à terme de pouvoir mieux distinguer les différences liées entre le réchauffement climatique lié à l’Homme et celui engendré par des phénomènes naturels. Enfin, bien que nous pouvons penser qu’un tel événement soit rarissime, il est bon de rappeler que le Tambora est encore un volcan actif et qu’une éruption de ce type se reproduira irrémédiablement un jour…

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