Grèce : De plus en plus mal et plus de souffrances exigées
L’horrible chantage continue, en pire, au vu d’une situation très dégradée : Vous pliez encore une fois ou vous partez. Une nouvelle exigence a été mise en place : « des fonds de prévoyance ! »
Les mâchoires du piège se referment inexorablement sur la population grecque. Chaque mois voit arriver un problème de liquidités pour rémunérer les retraites et les salaires de la fonction publique. Qu’attendent politiquement l’UE et le FMI en accentuant la pression ? Un renversement du gouvernement Tsypras en faveur d’un pouvoir libéral encore plus soumis ? Cherchent-ils le Grexit ?
A quand la révolution ?
Le FMI, l’UE et le gouvernement Syriza préparent plus d’austérité en Grèce
L’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) s’apprêtent à exiger de nouvelles mesures d’austérité au-delà de celles acceptées par le gouvernement Syriza en Grèce l’an dernier dans le cadre du plan de sauvetage de 86 milliards d’euros convenu l’été dernier.
Syriza (« coalition de la gauche radicale ») a accepté en juillet dernier d’imposer des mesures d’austérité massives, piétinant tant ses promesses électorales d’en finir avec l’austérité de l’UE que le « non » écrasant à l’austérité lors d’un référendum anti-austérité qu’il avait lui-même proposé. Dans un nouvel acte de trahison politique, Syriza prépare de nouvelles mesures austéritaires à hauteur de milliards d’euros contre la population grecque dans ses pourparlers avec le FMI et l’UE.
Alors que restent à débourser 60 milliards d’euros sur les 86 milliards du plan d’aide, le FMI et l’UE insistent sur une réduction permanente de 3 milliards d’euros des dépenses annuelles. Si la Grèce ne parvient pas à faire ces coupes soi-disant de « prévoyance », ils bloqueront les fonds restants, obligeant la Grèce à faire défaut sur 3,5 milliards d’euros de paiement de la dette arrivant à échéance cet été – un renouvellement de la menace, l’été dernier, de forcer la Grèce à faire défaut.
Les responsables américains ont appuyé la demande de l’UE que la Grèce mette en œuvre de nouvelles mesures d’austérité comme condition préalable à l’effacement d’une portion de la dette massive de la Grèce que des renflouements successifs ont porté au niveau gigantesque, non viable, de 177 pour cent du PIB.
Le porte-parole de la Maison-Blanche Josh Earnest a dit mercredi 27 avril, « Bien sûr, vous savez, nous sommes très favorables aux efforts que les membres de l’UE ont fait pour faire face aux défis financiers posés par les finances de la Grèce. Une partie de cet accord tenait à ce que la Grèce introduise un certain nombre de réformes structurelles. Et nous croyons fermement que la Grèce a la responsabilité de le faire. »
Interrogé par la Commission des services financiers du Congrès, le sous-secrétaire du ministre des Finances, Nathan Sheets, a confirmé que le FMI n’accepterait de débourser des fonds à la Grèce que si Syriza imposait de nouvelles et sévères coupes sociales. Il a également confirmé que c’était la position du gouvernement Obama et du ministère américain des Finances.
Sheets a dit au Comité du Congrès, « Le FMI a clairement indiqué qu’il ne s’engagerait dans un programme grec, dans le sens de fournir des ressources, que s’il est convaincu que le programme de réforme mis en avant est important et que les autorités grecques l’adoptent comme le leur … Laissez-moi encore dire que la position du FMI sur la nécessité d’un programme solide et d’une adhésion au programme à la seule condition qu’il y ait un allègement significatif de la dette, est fortement soutenu par le ministère [américain] des Finances. »
Les commentaires de Sheets et Earnest interviennent après que Syriza s’est opposé aux termes des coupes de « prévoyance » exigées par les fonctionnaires de l’UE et que le Premier ministre grec Alexis Tsipras a lancé un appel au président du Conseil européen Donald Tusk lui demandant de préparer une réunion des dirigeants de la zone euro pour discuter de la question. Mais Tusk a ignoré la demande de Syriza.
La porte-parole du gouvernement Syriza Olga Gerovasili a indiqué que les nouvelles demandes d’austérité violaient les termes du plan de sauvetage de juillet 2015 et a essayé de les présenter comme des exigences venant de Washington et sapant les positions de l’UE : « Le FMI fait des exigences qui vont au-delà ce qui était convenu. Ces exigences sapent les efforts à la fois du gouvernement grec et des institutions européennes. »
Mais Tusk a été clair sur le fait que l’UE est en fait d’ accord avec les exigences actuellement avancées surtout par Washington et le FMI, rejetant carrément la demande de Tsipras d’une réunion des premiers ministres qui pourrait théoriquement accepter de desserrer l’étau financier qui étrangle la Grèce. « Je suis convaincu qu’il y a encore du travail à faire par les ministres des Finances qui doivent éviter une situation d’incertitude pour la Grèce », a déclaré Tusk.
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Article original paru en anglais, WSWS, le 30 avril 2016