Coeur : Il se bat pour que nos animaux vieillissent dans la dignité
Ils sont vieux, moches, cabossés, ou caractériels. Ils n’ont plus de maîtres et personne n’en veut. Quand nos « amis les bêtes » deviennent encombrants, et voués à une euthanasie certaine, le vétérinaire praticien et comportementaliste Thierry Bedossa, grâce à son association AVA (Aide aux Vieux Animaux), propose une alternative qui fait chaud au cœur : un refuge où chiens, chats, vaches, chevaux, etc., ont droit à une fin de vie joyeuse. Focus sur un homme qui fait du bien à l’humanité.
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Il était une fois un couple, Maxime et Lenny Légier, qui, en 1986, indignés de savoir que certains refuges euthanasient les chats (c’est, hélas, toujours le cas !), transforme une ferme de 75 hectares, en Normandie, en lieu de liberté et d’accueil pour tous ces animaux dont plus personne ne veut.
Pour eux, les bêtes sont des personnes. Avis partagé par le vétérinaire praticien et comportementaliste Thierry Bedossa, émerveillé par l’incroyable capacité d’amour des Légier.
« Grâce à eux, précise celui qui dirige désormais le lieu, après y avoir travaillé pendant 10 ans, j’ai pu mener ma carrière de vétérinaire en euthanasiant les bêtes seulement quand il y avait une raison médicale. Et c’est ce qui m’a poussé à poursuivre leur mission. Pour pouvoir toujours proposer cette alternative à ceux qui, à la clinique, me demandent d’endormir leur animal. »
Personne ne veut des moches, des vieux…
Selon le docteur Bedossa, tout est lié : bien traiter le vivant, les femmes, les enfants, les personnes vulnérables, les vieux, les animaux, la nature… Et c’est sans doute ce qui a séduit des marraines de luxe : l’actrice Kristin Scott Thomas et la danseuse étoile Sylvie Guillem, qui soutiennent l’association AVA. Aujourd’hui, la Ferme du Quesnoy abrite 600 bêtes (des chiens et des chats, mais également des daims, des équidés, des bovins, des pigeons, etc.), entourées quotidiennement par une équipe très performante d’une quinzaine de personnes.
« On cherche toujours à placer les animaux qui peuvent l’être, glisse le vétérinaire, mais personne ne veut d’un moche ou d’un vieux, personne ne veut d’un malade, encore moins quand l’animal n’est pas de race et qu’on ne peut pas en être fier, parce qu’il est beau et que les autres nous envient ! »
Le véto rêvé pour tous les amoureux des animaux
Aujourd’hui courtisé par le Tout-Paris, enseignant à Maison Alfort, auteur, intervenant sur M6 (Happy dog), Thierry Bedossa dit avoir été sensibilisé au vivant et aux besoins des bêtes par une grand-mère paysanne et sage-femme. Il a toujours su qu’il serait vétérinaire. Et s’est accroché à son rêve. Même si certaines pratiques ont écœuré le jeune praticien. Dès le début de ses études, en se rendant dans les abattoirs et les élevages industriels, la souffrance que l’on inflige aux animaux le choque (« Si tous les vétos s’entendaient pour ne plus signer les ordonnances, les élevages industriels disparaitraient et on aurait beaucoup d’autres solutions pour nourrir les 7 milliards d’humains d’aujourd’hui et les 9 milliards dans 30 ou 40 ans », affirme-t-il. Si seulement il pouvait être entendu…).
On l’a compris, pas question pour le jeune véto de cautionner pareil système, alors il se spécialise dans les chats et les chiens. Il part en Amérique du Nord.
« A mon retour, quand je me suis établi en France, la plupart des vétérinaires mettaient sous psychotropes les animaux qui se comportaient de manière gênante. Ça m’a mis en colère car c’est, selon moi, une fumisterie. L’approche doit être plus complexe. Et passe d’abord par un diagnostic médical. Certaines bêtes souffrent de maladies neurologiques ou métaboliques d’expression comportementale. La plupart ont également besoin d’un environnement qui leur soit plus adapté et qui devra souvent subir des aménagements, qu’on les aide à réaliser de nouveaux apprentissages en modifiant notre communication et notre façon d’agir avec elles. Il arrive aussi que ces problèmes viennent d’un état de souffrance directement lié, en fait, à nos états personnels et nos propres comportements. Selon mon expérience, les anxiolytiques semblent mieux profiter aux chats, notamment ceux qu’on ne laisse pas sortir.».
Thierry Bedossa se forme aux 4 coins du monde. Et commence donc, à la quarantaine, à pratiquer la médecine du comportement.
« On ne mesure pas à quel point nos animaux sont bien plus attentifs et observateurs que nous le sommes. »
Dernièrement, des scientifiques ayant réussi à dresser des chiens pour qu’ils acceptent de subir une IRM sans anesthésie, ont rendu un rapport très instructif.
« Quand l’animal voit son maître par exemple, explique le docteur Bedossa, ce sont les mêmes zones du cerveau qui s’activent que quand une maman voit ses enfants. »
Dont acte
SOURCE : Geneviève Cloup
Gala
jeu., 28 avr. 2016 12:49 UTC
VIA : https://fr.sott.net/article/28117-Le-veterinaire-qui-se-bat-pour-que-nos-betes-vieillissent-dans-la-dignite