L’Assemblée nationale française se prononce pour la fin des sanctions contre la Russie
Allez, les gars, encore un petit effort : Non au Linky, définitivement non au TAFTA, à Monsanto et aux OGM, non au gaz de schiste, non à NDDL, non à l’intégration de la Turquie et à l’Ukraine non à la vente d’armes à l’Arabie Saoudite, non à l’OTAN et ses manoeuvres, non à la réforme El Khomery ,non au nucléaire, non à la toute puissance de l’UE et on commencera à avoir (un peu) confiance en vous…
Jeudi 28 avril, l’Assemblée nationale française a adopté une résolution sur la levée des sanctions économiques imposées à la Russie, contre l’avis du gouvernement.
Le projet de résolution, proposé par le député Les Républicains des Français de l’étranger Thierry Mariani, insiste sur l’impact « dangereux » des sanctions sur l’économie française, notamment marqué par une baisse de 12,1 % en 2015 des exportations françaises vers la Russie, une amplification « puissance 10 » de la crise du porc en France et l’annulation du contrat des Mistral.
Le document évoque également, comme dernier argument en faveur de la levée des sanctions, un « objectif commun » entre la Russie et la France : la lutte contre le terrorisme. « On ne peut demander à la Russie d’être partenaire dans le combat contre Daech et en même temps réclamer des sanctions à son encontre », écrivent les députés.
Le texte a été adopté par 55 voix pour contre 44 et deux abstentions. Les partisans de la résolution sont principalement les députés du parti Les Républicains (45 voix), à l’origine du projet, rejoints par une poignée de députés du parti socialiste, du groupe centriste UDI, du Front de gauche et du Front national. Le « Non » a été pour sa part soutenu par le PS (40 voix) et le groupe écologiste. A noter que seuls 101 députés sur 577 était présents lors du vote.
Qualifié de « surprise » par la presse française, le résultat du vote, qui ne jouit que d’une valeur symbolique, ne surprend guère Thierry Mariani, qui voit dans ce scrutin le reflet d’une opinion largement répandue dans la classe politique française. « Il existe cette fausse opinion rampante qui voudrait que tout le monde soit pour les sanctions et contre la Russie, alors que personne n’avait jamais posé la question au Parlement. Et quand on lui demande, on se rend compte qu’il estime que ces sanctions ne servent à rien, au grand dam des médias français qui s’attendaient à un vote négatif massif », a expliqué au Courrier de Russie le député.
Aucune « surprise » non plus côté participation, continue M.Mariani, démentant les arguments selon lesquels le faible nombre de députés présents a joué en la faveur des Républicains. « Premièrement, l’audience était habituelle pour un jeudi matin. Deuxièmement, cette séance était annoncée depuis un mois. Et troisièmement, il y a ceux qui ont voté avec les mains et ceux qui ont voté avec les pieds. J’entends par là de nombreux députés socialistes qui ont préféré ne pas venir pour ne pas afficher leur soutien publiquement risquant de froisser une partie de leurs électeurs », indique-t-il.
Enfin, Thierry Mariani espère que le Sénat suivra le vote de l’Assemblée et que cette résolution remontera jusqu’au chef de l’État. « La France passe son temps à parler de liberté de pensée et j’attends du gouvernement qu’il écoute le choix du Parlement », conclut le député.
En amont du scrutin, plusieurs représentants politiques français avaient appelé l’Assemblée à refuser de voter ce texte, parmi lesquels le secrétaire d’État aux affaires européennes, Harlem Désir. « Le sens de ces régimes de sanctions est de disposer d’un levier pour revenir à la négociation. Nous souhaitons la levée des sanctions en lien avec le règlement de la crise dans le Donbass. Si les accords de Minsk sont respectés, les sanctions seront levées», avait-il déclaré.
C’est la première fois que le Parlement français se prononce sur le non renouvellement des sanctions économiques à l’égard de la Russie.
Rappelons que les sanctions économiques ont été adoptées en mars 2014 suite au rattachement de la Crimée à la Russie et en réponse à la « déstabilisation délibérée » de la situation en Ukraine par Moscou. Alors qu’elles devaient expirer fin juillet 2015, ces mesures restrictives ont été prolongées une première fois le 22 juin 2015, avant d’être reconduites en décembre 2015, les portant ainsi jusqu’en juillet 2016.