Christine Lagarde : « Plus le monde va mal, mieux c’est pour le FMI »
Si vous ne l’avez pas lu, n’en perdez pas une miette. Cet interview vous donne tout le programme des années passées, présente et futures. C’est d’une froideur glaçante.
Voici la transcription d’une interview donnée en 2012 par Christine Lagarde à la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie, où l’on entend la présidente du FMI admettre que le Fonds monétaire international prospère dans les périodes où le monde « va mal » et que pour considérer l’action du FMI comme soutenable, ce fonds se devait d’être très proche de sa clientèle de base. »
Elle a ajouté que « lorsque le monde va bien et qu’il y a des années de croissance » comme cela est advenu en 2006 – 2007, ces années-là sont dures pour le FMI, « financièrement, mais pas seulement. »
Il va de soi que la seule prérogative de Christine Lagarde, en tant que Directrice générale du Fonds monétaire international, est de s’assurer que « le FMI aille bien ».
L’interview se conclut sur ces mots : « Nous devons être en mesure d’inventer et de nous réinventer de plusieurs façons. » Et il se trouve que l’une de ces façons de se « réinventer » face à « un client » a été enregistrée par vidéo. En voici la partie la plus intéressante :
Ch. Lagarde : C’est assez compliqué. Je crois que c’est une chose importante… que c’est ma toute première préoccupation. Voyez-vous, cette institution est vraiment fascinante, car elle est complètement à contre-courant : « Quand le monde qui tourne autour du FMI va mal, nous, nous allons bien. C’est dans ces périodes que nous commençons à devenir particulièrement actifs, car nous prêtons de l’argent et nous gagnons sur les intérêts, et toutes les autres charges, et c’est là que notre institution prospère, qu’elle se porte bien.
À l’inverse, lorsque les choses vont bien dans le monde, et il y a comme cela des années de croissance comme cela s’est produit dans les années 2006 – 2007, là les choses vont moins bien pour le FMI, et pas seulement du point de vue financier.
Cette institution est un mélange fascinant réunissant presque tous les pays du monde, et elle doit – pour perdurer – avoir comme objectif de transcender toutes les politiques et stratégies nationales particulières et d’être extrêmement adaptative (« agile »), en restant toujours au contact des pays adhérents, la base de sa clientèle, si on peut l’appeler ainsi. Et comme je l’expliquais au sujet de passer d’une surveillance bilatérale à une surveillance multilatérale, et d’une vision étriquée à une plus large, c’est exactement ce qui est en jeu ici. »
Lundi 4 avril 2016
Traduction Christophe pour ilFattoQuotidiano.fr