ET L’UKRAINE ? Aucun « chevalier blanc » occidental ne viendra à son secours

Intéressante analyse sur un sujet qui reste brûlant mais dont les médias se sont momentanément détournés.

Un article paru dans Forbes reconnaît que les dirigeants occidentaux ne courront pas au secours de l’Ukraine dans un conflit où la Russie a toutes les cartes en main

 

Tandis que la crise politique continue à Kiev, Forbes vient de publier une des analyses les plus franchement brutales et réalistes du conflit ukrainien, à paraître dans les médias occidentaux.

(Voir ci-dessous, en fin d’article, la traduction de l’analyse de Forbes)

Qu’un tel article apparaisse dans un magazine américain, qui s’adresse surtout aux hommes d’affaires, n’est pas une surprise. Le degré d’alignement idéologique en Europe aujourd’hui est tel, qu’il est toutefois difficile d’imaginer un papier de ce genre dans l’un des journaux majeurs d’Allemagne, de France ou de Grande-Bretagne.

Cet article au fond, ne fait que reprendre l’analyse que nous avons toujours faite : dans le cas d’un affrontement géopolitique en Ukraine, entre Occident et Russie, ce sera toujours la Russie qui l’emportera en dernier ressort, car c’est la Russie qui conserve toutes les cartes majeures en main.

L'Ukraine entre l'ours russe et lesOccidentaux (caricature)Tout simplement parce que de profonds liens géographiques, économiques, culturels, religieux, linguistiques et historiques, font que l’Ukraine compte bien davantage pour la Russie que pour les Occidentaux, et que la Russie peut agir et agira effectivement pour défendre ses intérêts de telle manière qu’aucun État occidental – pas même les États-Unis – ne le fera jamais.

Ceci a désormais été admis par le Président Obama lui-même. Voici comment le périodique The Atlantic rapporte ce point de vue : «La théorie d’Obama est simple : l’Ukraine est un enjeu vital pour la Russie mais pas pour les USA ; par conséquent la Russie dominera toujours l’affrontement et sa montée en puissance.»

Et d’ajouter : «Le fait est que l’Ukraine, qui n’est pas un pays membre de l’Otan, sera toujours vulnérable à une domination militaire russe, quoi que nous fassions.»

Ceci recoupe et confirme l’analyse de Forbes. C’est aussi celle que nous avons faite nous-même. Non seulement un Donald Trump dit la même chose – sans en souffrir politiquement – mais comme Forbes le dit justement : le conflit ukrainien a à peine effleuré les débats de la campagne présidentielle, montrant ainsi le peu d’intérêt porté par le public américain à ce sujet.

Bien qu’aucun dirigeant européen n’ait souhaité dire la même chose ouvertement, les points de vue énoncés par l’article de Forbes rencontrent discrètement un consensus croissant en Europe, dont les dirigeants se trouvent de plus en plus exaspérés par l’intransigeance ukrainienne (voir notre discussion ici et le même débat dans un autre article dans Forbes).

En effet, il est clair depuis quelques temps que c’est uniquement l’implication personnelle d’Angela Merkel dans la politique des sanctions, qui a permis à celles-ci de durer. Les craintes croissantes des milieux néoconservateurs et anti-russes face à la montée des pressions politiques exercées sur Merkel – illustrées par l’allégation que Poutine inonderait l’Europe de réfugiés afin de miner Merkel – montrent combien la politique des sanctions dépend d’elle.

 

SUITE ICI : http://lesakerfrancophone.fr/aucun-chevalier-blanc-occidental-ne-viendra-au-secours-de-lukraine

Par Alexander Mercouris – Le 28 mars 2016 – Source Russia Insider

 

IMAGE A LA UNE : http://fr.radiovaticana.va/news/2016/04/05/qu%C3%AAte_pour_lukraine_la_population_souffre_des_combats_et_de_la_corruption/1220285

Photo EPA