SIEVENS : Rémy Fraisse a été tué sans raison.

Rémi Fraisse avait les mains en l’air quand il a été tué par la grenade d’un gendarme

25 mars 2016 | Par Michel Deléan

De nouveaux témoins, interrogés récemment par les juges d’instruction, décrivent l’attitude pacifique de Rémi Fraisse lors des affrontements de Sivens, et mettent en cause le comportement des gendarmes mobiles la nuit où le jeune homme a été tué.

Les juges d’instruction Anissa Oumohand et Élodie Billot, du tribunal de grande instance de Toulouse, ont recueilli récemment les dépositions importantes de plusieurs témoins directs des derniers instants de Rémi Fraisse, tué par une grenade offensive lancée par un gendarme mobile, à 21 ans, dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014 sur le site du barrage de Sivens (Tarn).

C’est grâce à un appel à témoins lancé par les parents de Rémi Fraisse, et à la ténacité de leurs avocats (Claire Dujardin, Arié Alimi et Étienne Noël, ce dernier ayant remplacé Éric Dupond-Moretti), que ces protagonistes ont pu être retrouvés. La plupart d’entre eux n’avaient pas été interrogés par les gendarmes de la section des recherches (SR) de Toulouse, chargés de l’enquête – ils n’y tenaient d’ailleurs pas forcément –, mais ils ont accepté de parler à des juges indépendants.

Selon les documents auxquels Mediapart a eu accès, leurs dépositions sont très précieuses pour éclairer les circonstances exactes du décès de Rémi Fraisse, et elles diffèrent sur plusieurs points de celles des gendarmes mobiles qui étaient sur le site de Sivens cette nuit-là. Chacun de ces nouveaux témoins était, en effet, présent dans la zone d’affrontements au moment où Rémi Fraisse a été tué. Certains disent avoir tout vu, d’autres non, mais chacun a précisé sa position cette nuit-là sur un croquis remis aux juges.

Suite de l’article sur Médiapart (édition abonnés)

https://www.mediapart.fr/journal/france/250316/remi-fraisse-avait-les-mains-en-l-air-quand-il-ete-tue-par-la-grenade-dun-gendarme?utm_campaign=Alerte&utm_medium=email&utm_source=Emailvision&utm_content=20160325&xtor=EREC-83-[Alerte]-20160325

 

Je vais peut-être en choquer certains, je le sais.

Je compatis profondément à la douleur de la famille de Rémy et de son entourage. La perte d’un enfant est une horreur. Rémy a franchi le miroir et  ceux qui l’aiment sont à jamais profondément blessés.

Mais je pense aussi  au gendarme qui a assassiné ce jeune garçon qui ne lui avait rien fait. Si il possède une ombre de conscience, cette histoire creusera en lui un puits noir qu’il ne pourra sans doute jamais combler. En quelques minutes ce père de famille est devenu un assassin, sans l' »excuse » de la guerre.

Que justice se fasse. Mais n’oublions pas qu’il n’a été que le bras armé, aveugle, cruel et stupide de ceux qui ont donné les ordres. Il faut punir le lampiste mais ne pas oublier ceux qui sont derrière.

Nous sommes devant « La banalité du mal » décrite par la philosophe juive Hanna Harendt.

Galadriel

Image à la UNE : Rémi Fraisse © DR – Mediapart