Bruxelles : Comparez…

Saluons tout d’abord la réaction digne et courageuse du premier ministre Belge qui – à l’instar du  Premier ministre en poste à Oslo lors de l’affaire Breijvik avait déjà affirmé avec force que le massacre renforçait la foi de son pays dans les valeurs de tolérance, d’ouverture et de démocratie,  (1) – réaffirme la nécessité de tout mettre en oeuvre pour « sauvegarder les liberté fondamentales »

Puis, en comparaison, voyez la réaction immédiate du gouvernement français.

Il me semble que les uns refusent le piège tendu, alors que les autres y foncent tête baissée en bons petits soldats du NOM…

 

Les dirigeants belges ont-ils plus de jugeote que les dirigeants français ?

Là où le Président et le Premier ministre français disent : tremblez, nous sommes attaqués de toute part, le Premier ministre  belge appelle au calme et au sang-froid. Quand les dirigeants français cherchent à unir et à rassembler, c’est pour aller en guerre. Le premier ministre belge lui, veut rassembler pour la solidarité et veut montrer aux organisateurs des attentats qu’ils n’auront pas la réaction qu’ils attendaient. Enfin quand la France détruit des siècles de construction basée sur la sauvegarde des libertés fondamentales, la Belgique veut en profiter pour consolider ces libertés. Espérons simplement que le discours de Charles Michel ne soit pas que des mots. RI

La déclaration de Charles Michel

Quelques heures après les attentats de Bruxelles, cette remarquable déclaration du Premier ministre, Charles Michel,

« Mesdames et messieurs, ce que nous redoutions s’est réalisé : notre pays et nos concitoyens ont été frappés par des attentats aveugles, violents et lâches.

« Dans ce moment de tragédie, dans ce moment noir pour notre pays, plus que jamais je veux appeler chacun à faire preuve de calme, mais aussi de solidarité. Nous sommes confrontés à une épreuve, à une épreuve difficile, et je veux dire à ceux qui ont choisi de se porter en ennemis barbares que nous allons rester unis et rassemblés.

« Nous sommes déterminés à tout mettre en œuvre pour sauvegarder nos libertés fondamentales. La liberté a été frappée dans son cœur ce matin à Bruxelles. Comme elle l’avait été à Paris, Londres et Madrid. »

Gilles Devers  source: http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/

VIA : http://reseauinternational.net/les-dirigeants-belges-ont-ils-plus-de-jugeote-que-les-dirigeants-francais/

Maintenant, comparons avec la réaction  de notre ministre Cazeneuve :

« Ceux qui nous frappent utilisent le Darknet »

Par Guillaume Champeau – Numérama

Lors des questions au gouvernement, le ministre de l’Intérieur a affirmé que les terroristes utilisaient « le Darknet » et « des messages chiffrés ». Mais sans preuve.

Lors de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a bien sûr été invité à réagir aux attentats commis ce mardi matin à Bruxelles, qui confirment encore et toujours la réalité de le menace terroriste. Et le ministre de l’Intérieur d’accuser en partie Internet et la protection de la vie privée.

«  Ceux qui nous frappent utilisent le Darknet et des messages chiffrés », a ainsi affirmé Bernard Cazeneuve, sans apporter d’éléments concrets à l’appui d’une telle déclaration.

Or cette affirmation n’est pas étayée. Elle serait même contraire au contenu d’un rapport de 55 pages produit par le ministère de l’Intérieur lui-même, quelques semaines après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, relayé cette semaine par le New York Times. Selon le quotidien américain, le rapport indique que les enquêteurs n’ont trouvé trace d’aucune utilisation de messageries chiffrées, les organisateurs des attentats ayant plutôt adopter une méthode plus traditionnelle à base de téléphones jetables.

Des armes par Internet ?

Quant au Darknet, M. Cazeneuve affirme qu’il est utilisé pour se procurer des armes. C’est peut-être vrai, mais peu crédible. D’abord parce que se faire livrer une kalachnikov en colissimo n’est pas tout à fait discret. Ensuite parce qu’il est hélas de notoriété publique (et depuis longtemps) qu’il suffit d’avoir quelques contacts dans les milieux délinquants pour se procurer facilement des armes de guerre qui ont circulé dans toute l’Europe, en particulier après les guerres de Yougoslavie. La Belgique est aussi une place de marché bien connue pour des armes de guerre vendues sous le manteau.

Le fusil composite AKM d’Ayoub El Khazzani, le tireur du Thalys, et le fusil-mitrailleur Vz 58 d’Amedy Coulibaly venaient de Belgique. Par ailleurs, selon la presse belge, « la kalachnikov et le lance-roquettes utilisés par les frères Kouachi ont été achetés par Coulibaly aux alentours de la gare du Midi, à Bruxelles, pour moins de 5.000 euros ».

Jamais, jusqu’à présent, la piste d’un achat d’armes par internet ou même d’une mise en relation par internet ou par messages chiffrés n’a été évoquée de façon concrète et documentée. En revanche, l’utilisation de Tor ou de messageries chiffrées par des réseaux de délinquance et de criminalité de droit commun est une réalité. De là à dire que Bernard Cazeneuve évoque leur utilisation dans les affaires du terrorisme pour faire avancer son combat anti-chiffrement en matière de droit pénal ordinaire, il n’y a qu’un pas.
http://www.numerama.com/politique/154279-cazeneuve-frappent-utilisent-darknet.html

Un rappel des propositions sur lesquelles ce cher démocrate travaille : (sous le prétexte de nous protéger, bien sûr)

…/…Parmi ces mesures qui ne sont encore que des hypothèses de travail figure une série de nouvelles restrictions aux libertés sur Internet :

  • « Interdire les connexions Wi-Fi libres et partagées » et fermer toutes les connexions Wi-Fi publiques pendant l’état d’urgence, « sous peine de sanctions pénales ». Jusqu’à présent la loi impose par principe aux abonnés à internet de sécuriser leur connexion pour éviter qu’elle soit utilisée à des fins illicites, mais le seul risque que prennent les abonnés généreux et récalcitrants qui laissent leur Wi-Fi ouvert est de recevoir un avertissement Hadopi si quelqu’un l’utilise pour pirater des films ou de la musique. En obligeant à fermer toute connexion, la police s’assurerait d’avoir un identifiant précis pour chaque adresse IP, ou au moins de réduire la liste des suspects possibles dans un même foyer. C’est en tout cas l’idée.
  • « Interdire et bloquer les communications des réseaux TOR en France  » : Même à supposer que ça soit techniquement possible, ce serait une mesure totalement disproportionnée qui enverrait un très mauvais signe à l’international, alors que le réseau d’anonymisation TOR est utilisé par de très nombreux activistes et dissidents de pays autoritaires. L’un des premiers pays à avoir bloqué Tor était l’Iran.
  • « Identifier les applications de VoIP et obliger les éditeurs à communiquer aux forces de sécurité les clefs de chiffrement » : C’est la fameuse grande guerre du chiffrement à laquelle se prépare La Quadrature du Net, la France ayant sans aucun doute la volonté de se joindre à la Grande-Bretagne pour obtenir que les éditeurs de messagerie chiffrée fournissent des backdoors pour que les autorités puissent écouter les conversations interceptées.

Article entier : http://www.numerama.com/politique/133795-wi-fi-interdit-tor-bloque-nouvelles-idees-au-gouvernement.html

VIVE LA FRANCE, PHARE DE LA DÉMOCRATIE !

(1) http://tempsreel.nouvelobs.com/signatures/laurent-joffrin/20120419.OBS6617/breivik-le-precieux-exemple-norvegien.html

IMAGE A LA UNE : ©Plantu