Emploi et chômage : Ce à quoi vous pouvez vous attendre
Pas besoin de faire un dessin. Les tours de vis continuent… C’est moins violent et brutal qu’en Grèce, mais pas à pas, mois après mois, la démolition du Code du Travail continue en faveur du patronat, tandis que les malheureux qui se retrouvent sur le pavé, sont de plus en plus fliqués, contrôlés, montrés du doigt.. Que sont-ils sinon les victimes d’un marché du travail déficient produit par le système lui-même !
Et on va faire quoi des millions de chômeurs supplémentaires que vont produire l’automatisation des outils de production ??? On ne leur paiera leur prestation que contre des heures gratuites de travail ? Ne voyez-vous pas que l’on vous conduit vers la forme d’un réel esclavage moderne et que ce n’est pas une image ?
Assurance-chômage : les pistes chocs des grandes entreprises
EXCLUSIF + DOCUMENT – L’Afep dévoile ses préconisations pour réformer les règles de l’Unédic. Au menu : forte dégressivité des allocations et moins de droits entre 50 et 55 ans.
Plus question de reculer devant l’obstacle. A l’aube de l’ouverture de la négociation sur l’Unédic, lundi prochain, la puissante Association française des entreprises privées (Afep), qui regroupe les plus importants groupes, appelle à une profonde refonte des règles d’assurance-chômage pour répondre à une « double urgence » : « économique », avec 10,6 % de chômeurs, et « financière », avec une dette cumulée de 30 milliards d’euros qui « met en jeu la soutenabilité du système ». « Il faut redresser l’Unédic en instaurant une dynamique incitant au retour à l’emploi », insiste Pierre Pringuet, le président de l’Afep. Celui-ci exclut, au nom de « la politique globale de compétitivité qu’il faut poursuivre », une hausse des cotisations, « déjà les plus élevées d’Europe ».
Une « dégressivité forte » des allocations
Dans ce contexte, les pistes de l’Afep pour redresser les comptes du régime, que dévoilent « Les Echos », ne reposent que sur une baisse des droits des chômeurs, jugés parmi les plus généreux d’Europe. Première mesure choc : instaurer, pour les nouveaux entrants, une « dégressivité forte » des allocations, avec « un nombre limité de marches mais de taille importante ».
> Unedic : l’Etat met la pression en listant des pistes d’économies
> Allocations chômage : le gouvernement ouvre la porte à la dégressivité
Le dispositif, qui aurait le mérite d’« inciter au retour à l’emploi » et d’avoir un « fort rendement » : une baisse de 25 % à la moitié des droits, avec un minimum de six mois à taux plein, générerait plus de 2 milliards d’euros d’économies. L’Afep appelle aussi à « renforcer » les équipes dédiées depuis l’an passé au contrôle des chômeurs (200 contrôleurs pour… 2,5 millions d’allocataires) en « ciblant mieux » les contrôles, aujourd’hui en partie aléatoires.
Cibler les seniors
L’Afep ne formalise pas d’objectif chiffré d’économies mais vise incontestablement haut. D’où sa volonté de compléter l’effort par d’autres mesures fortes, en particulier sur les seniors. En octroyant jusqu’à trente-six mois d’indemnisation aux plus de 50 ans (contre vingt-quatre mois pour les autres), l’Unédic « n’encourage pas à la reprise d’activité ». L’Afep recommande dès lors de relever ce seuil à 55 ans, ce qui économiserait 450 millions d’euros. Cette piste, recommandée par tout le patronat, par la Cour des comptes et « non taboue » pour la CFDT, sera clairement au menu des futures négociations. Plus que les droits dégressifs, dont le Medef se sert en réalité comme d’un chiffon rouge.
A défaut, l’Afep évoque d’autres pistes plus paramétriques d’économies, comme un abaissement de vingt-quatre à dix-huit mois de la durée maximale d’indemnisation. Mais, analyse-t-elle, cela risque d’engendrer « des effets de report budgétaire sur les dépenses de solidarité financées par l’Etat » (ASS et RSA). Pour cette raison, l’Afep penche plus pour un coup de rabot général, en passant à un ratio « 1 jour cotisé donne droit à 0,9 jour indemnisé », contre 1 pour 1 actuellement et éventuellement en ramenant de quatre à six mois la durée minimale d’affiliation à l’Unédic.
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/economie-france/social/021701947626-assurance-chomage-les-pistes-chocs-des-grandes-entreprises-1200678.php?k2yDcAyerHjWOuTw.99
Projet de loi : l’Etat s’attaque aux 35 heures
EXCLUSIF. Durée maximale de travail, forfaits jour, accords compétitivité-emploi : le projet de loi El Khomri sur la négociation collective, le travail et l’emploi donne la main aux entreprises.
Pas touche aux 35 heures… En théorie seulement ! François Hollande a beau marteler depuis plusieurs mois qu’il ne compte pas toucher à ce dernier grand totem de la gauche, il n’empêche, la « véritable révolution » promise par Manuel Valls est bel et bien en marche : le projet de loi El Khomri sur la réforme du travail et de l’emploi, présenté le 9 mars prochain en Conseil des ministres mais qui doit d’abord passer devant le Conseil d’Etat, donne beaucoup plus de souplesse aux entreprises que l’exécutif ne l’avait laissé penser.
A la lecture du document de travail que nous nous sommes procuré, il y a largement de quoi faire bondir une partie de la majorité et des syndicats. Ce texte de 105 pages et de 47 articles, élaboré après deux rapports commandés à Robert Badinter et Jean-Denis Combrexelle sur la simplification du Code du travail, donne un coup de grâce aux derniers garde-fous qui entourent les 35 heures. Un travail d’orfèvre en matière de réécriture dans lequel bien évidemment le diable (ou le Bon Dieu) se cache dans les détails. Car au premier abord rien à dire : le grand principe est gravé dans le marbre. La durée légale à 35 heures est préservée, car le seuil de déclenchement de la rémunération des heures supplémentaires est toujours fixé à la 36e heure.
Tout sera bientôt négociable ?
Mais au-delà, en regardant dans les détails des alinéas, la palette des assouplissements proposés est considérable. Du jamais-vu pour les employeurs ! Car ce toilettage subtil du gouvernement conduit juridiquement et formellement à faire sauter un maximum de verrous pour que demain les décisions sur le temps de travail se prennent au niveau des entreprises, et non plus seulement dans les branches ou par la loi. Une vraie révolution car tout ou presque dans l’organisation du temps de travail des salariés va pouvoir ainsi se décider entre les employeurs et les syndicats de la société : durées maximales au-delà des 35 heures, astreintes, congés payés, jours fériés, forfaits jours…
Comme le réclamait depuis longtemps le patronat, tout ou presque pourra ainsi se négocier à la hausse ou à la baisse — bien évidement dans les limites qui seront néanmoins fixées par la loi — avec comme unique rempart côté salariés : les syndicats.