TURQUIE: LES MANŒUVRES TROUBLES DU SULTAN ERDOGAN
1°Pourquoi cet afflux de migrants en novembre ?
C’est la question que nous nous posions au moment de l’explosion de l' »affaire des migrants ». Et bien, voilà un début de réponse. Maintenant, savoir qui tire les ficelles – si ficelles il y a – dans les coulisses, c’est une autre question !
BRUXELLES (Reuters) – Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé en novembre dernier d’inonder l’Europe de migrants si l’Union européenne n’aidait pas mieux Ankara à affronter la crise migratoire, affirme lundi le site internet grec euro2day.gr
Ce site d’informations financières publie ce qu’il présente comme les minutes, en anglais, d’une réunion très tendue entre Erdogan, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et celui du Conseil européen Donald Tusk, probablement le 16 novembre à Antalya après un sommet du G20.
« Nous pouvons à tout moment ouvrir nos portes vers la Grèce et la Bulgarie et mettre les réfugiés dans des cars (…) Que ferez-vous alors de ces réfugiés s’il n’y a pas d’accord ? Vous allez les tuer ? »,
lance aux responsables européens le président turc qui réclame six milliards d’euros sur deux ans.
Quand Juncker répond que l’UE ne peut proposer que trois milliards, Erdogan affirme que de toute façon la Turquie n’a pas besoin de cet argent.
Lors de cet échange animé, le président turc interrompt souvent les deux hommes, accusant l’UE de chercher à tromper son pays et Juncker, en particulier, de lui manquer de respect.
« Le Luxembourg, ça correspond à peine à une petite ville de Turquie », lance-t-il à l’ancien Premier ministre luxembourgeois.
L’UE et Ankara ont finalement conclu le 29 novembre un accord mais samedi dernier le commissaire européen Johannes Hahn a jugé que la Turquie devait vite démontrer qu’elle est bien capable de réduire fortement le nombre de migrants qui arrivent en Grèce, sans quoi les pressions en faveur du rétablissement des frontières européennes ne vont cesser de croître.
Dans un communiqué, l’eurodéputé grec Miltos Kyrkos, du parti centriste To Potami (la rivière), a réclamé que la Commission européenne confirme ou infirme ces propos rapportés.
« Si ce dialogue entre des dirigeants de l’UE et le président turc est vrai, il semble que des aspects de l’accord entre Ankara et l’UE aient été tus à dessein », écrit-il.
« Nous voulons une réponse immédiate pour savoir si ces révélations sont vraies. »
(Michele Kambas à Athènes, Orhan Coskun à Ankara et Gabriela Baczynska à Bruxelles; Guy Kerivel pour le service français)
SOURCE DE L’ARTICLE : http://www.latribune.fr/depeches/reuters/KCN0VH249/erdogan-aurait-menace-en-novembre-d-inonder-l-ue-de-migrants.html
2° GEO-POLITIQUE FRICTION :Le camp du Bien en panique ! (Extrait)
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Surtout, Turcs et Saoudiens seraient prêts à entrer en guerre en Syrie, sous couvert de combattre leur bébé daéchique (éternel prétexte) ; si ça se confirme, cela signifie qu’ils considèrent la situation comme vraiment mauvaise. Si une intervention saoudienne relève de la farce, les pitres wahhabites étant incapables depuis plusieurs mois de venir à bout de quelques rebelles déguenillés au Yémen, une intervention ottomane est à prendre beaucoup plus au sérieux. Mais elle interroge…
Reprenons l’article qui résume bien la situation de ces derniers jours :
« Nous avons de sérieuses raisons de soupçonner une préparation intensive de la Turquie pour une intervention militaire sur le territoire d’un État souverain : la Syrie », a indiqué, le 4 février, le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense,
« L’armée russe observe un nombre croissant de signes d’une préparation secrète des forces armées turques afin de mener des opérations sur le territoire syrien », a ajouté l’officier, faisant état de « l’accumulation en de nombreux points de la frontière turco-syrienne d’équipement du génie servant à préparer une intervention militaire, ainsi que de soldats et d’engins militaires ».
« Ce type de dispositif est utilisé pour permettre des mouvements rapides de colonnes militaires avec armes et munitions en zone de guerre, ainsi que le transfert et l’évacuation du personnel », a souligné le général Igor Konachenkov. « Si quelqu’un à Ankara pense que l’interdiction d’un vol de reconnaissance russe permettra de cacher quoi que ce soit, il n’est pas professionnel », a-t-il poursuivi.
Pour l’instant, les autorités turques ont refusé de faire tout commentaire face à ces accusations russes, se contentant de confirmer « l’interdiction pour raisons de sécurité » d’un vol russe de reconnaissance prévu du 1e au 5 février dans le cadre du traité Ciel ouvert dont les deux pays sont signataires. Ce traité prévoit des survols pour contrôler les installations militaires et d’armements, afin d’entretenir la confiance mutuelle.
Scénarios possibles :
- Intox russe. Peu probable. Les Russes parlent rarement pour ne rien dire et ne sont pas adeptes, au contraire des Américains, des déclarations grandiloquentes.
- Intox turque. Eventuellement. Déjà lancé dans une dangereuse fuite en avant sur le plan intérieur, Erdogan cherche peut-être à sauver la face en montrant ses muscles.
- Les Turcs s’en vont réellement en guerre avec l’appui de l’OTAN, c’est-à-dire des Etats-Unis. Peu probable. Je peux me tromper mais je vois difficilement les Américains risquer une confrontation ouverte avec la Russie, surtout au moment où l’opinion publique US est en train de tourner et devient de plus en plus excédée des alliés islamistes de Washington.
- Les Turcs s’en vont en guerre tout seuls. Eh bien, bonne chance à eux… Les Russes et les Kurdes n’attendent que ça ! Ces colonnes militaires sans appui aérien (car barré par les S-400 russes) risquent de se faire dégommer en quelques minutes. Sans compter qu’en cas de conflit ouvert entre Moscou et Ankara, Gazprom coupe le robinet, ce qui mettra la Turquie dans une situation très difficile.
En attendant, Washington reste étrangement silencieuse tandis que les Sukhoi 35 sont en état d’alerte pour les prochaines 24 heures…
Djihadistes en pleurs, cheikhs en sueur, sultan mort de peur
6 Février 2016 , Rédigé par Observatus geopoliticus
Le château de cartes djihadiste semble en voie de désintégration sur plusieurs points du territoire syrien. Pas une heure ne passe sans que l’on n’apprenne la prise d’une nouvelle ville ou d’un carrefour stratégique. Dans le nord, dans le sud, à l’ouest… partout les positions rebelles s’écroulent.
A Deraa, les troupes loyalistes lancent une grande offensive après avoir pris Al Naymah. Dans la banlieue de Damas, Darayya, point stratégique de la Ghouta tenu par Al Nosra, est totalement encerclé. Au nord d’Homs, les avions russes ont pilonné durant 36 heures consécutives les défenses islamistes afin d’ouvrir la voie à l’armée syrienne. A Deir ez-Zoor, le bataillon qui résiste assez héroïquement à Daech depuis deux ans s’est même permis une petite attaque et a pris un tunnel et une cache d’armes aux hommes en noir.
Mais c’est surtout dans le nord, autour d’Alep, que les terroristes modérés prennent une monumentale fessée : villes et villages tombent littéralement les uns après les autres. La situation change d’heure en heure et il serait trop long de détailler les avancées de l’armée syrienne, du Hezbollah ou des milices chiites (pour ceux que ça intéresse : ici, ici ou ici rien que pour aujourd’hui). Les combats sont meurtriers et les djihadistes se défendent avec l’énergie du désespoir, mais le sort d’Alep est scellé.
La ville qui devait devenir la capitale de la rébellion islamiste alimentée par la Turquie voisine est désormais coupée de tout. Si hier encore, les parrains saoudiens et turcs pouvaient éventuellement nourrir l’espoir de voir rouvrir l’autoroute qui mène aux armes ottomanes, ils ont été froidement douchés : Hezbollah et armée syrienne ont définitivement barré le passage.
Grosse cerise sur le gâteau, les Kurdes ont également commencé à bouger !
Profitant des victoires du régime, les YPG d’Afrin ont repris, avec l’appui de l’aviation russe, quelques villages à Al Nosra et Ahrar al-Cham, scellant encore un peu plus le sort d’Alep. Il sembleque les YPG ne vont pas s’arrêter là… Nous sommes vraisemblablement au début du mouvement de jonction que nous prévoyions entre Afrin et Kobané, réunissant en une longue bande de terre tous les Kurdes syriens, coupant définitivement par la même occasion les communications entre Daech et son parrain turc.
On imagine les nuits sans sommeil du sultan en son vaste palais d’Ankara… L’intervention russe a pulvérisé ses plans syriens : ses petits protégés terroristes sont coupés de maman Turquie tandis que son cauchemar se réalise avec la constitution d’un Kurdistan autonome syrien à la frontière turque, contrôlé par ses ennemis du PYD et arrière-base du mouvement insurrectionnel du PKK dans le Kurdistan turc. Le boomerang est revenu en pleine poire, Erdo-gollum est châtié par là où il a péché.
Est-il assez fou pour intervenir militairement ? Sans doute pas… Damas peut plastronner, par la voix de son ministre des Affaires étrangères : « Que personne ne songe à envahir la Syrie car nous renverrons les agresseurs chez eux dans des cercueils en bois ». Il sait bien que la Turquie n’osera pas risquer d’ajouter l’humiliation militaire aux revers diplomatiques et stratégiques.
Et Poutine d’enfoncer le clou où ça fait mal. Les Kurdes syriens ouvriront prochainement une représentation diplomatique à Moscou ! Une nouvelle baffe pour Erdogan. Ah sultan, tu vas longtemps regretter ton immense bourde du 24 novembre…
POUR L’ARTICLE EN ENTIER, C’EST ICI :
Géopolitique Friction : Le camp du Bien en panique !