Cannabis : Contrôle des élèves consommateurs dans les écoles MAJ
Valérie Pécresse (LR) toute fraîche élue à la tête du Conseil Régional d’Ile de France fait déjà parler d’elle. Il faudrait effectuer des contrôles de salives sur les élèves des collèges et des lycées. Cette proposition, sans doute applaudie par les parents ne convainc pas du tout les professionnels en addictologie pour lesquels cette initiative serait contre-productive. N’y aurait-il pas un parfum électoraliste dans cette démarche ? Huuum…
MAJ : Essai thérapeutique à Rennes : « possible handicap « irréversible » pour trois des blessés »
Une personne est en état de mort cérébrale et 4 autres sont dans un état très grave après un essai thérapeutique conduit par un laboratoire à Rennes. Ils auraient testé, chez eux, une nouvelle molécule
Et vous savez quoi ? La molécule en question serait un antalgique à base de cannabinoïde !
Conclusion : La médecine par les plantes est moins dangereuse que les produits concoctés par Big Pharma !
Recette de grand-mère : Vous souffrez ? Une bonne tisane avec une tête bien infusée, un doigt de rhum, un jus de citron, et une lichette de miel ou de sirop de canne et hop ! plus de douleurs et gros dodo ! 🙂
Galadriel
SOURCE IMAGE : https://wendymccormick.com
EXPLICATION :
Cannabis : Valérie Pécresse agace les addictologues
La proposition de Valérie Pécresse de réaliser des tests de dépistage du cannabis dans les établissements scolaires suscite l’agacement parmi les addictologues, fermement opposés à cette mesure.
D’un côté, la politique et ses mesures « phare » ; de l’autre, la médecine et son pragmatisme. Sur la question du cannabis, les deux sciences peinent décidément à trouver des terrains d’entente. La récente actualité ne démentira pas ce constat.
Depuis que Valérie Pécresse, fraîchement élue à la tête du conseil régional d’Ile-de-France, a émis la proposition de réaliser des tests salivaires de dépistage du cannabis dans les collèges et lycées, les réactions fusent. Certains se réjouissent de voir la vis se resserrer, dans un pays où un jeune sur deux déclare consommer de la marijuana. Les autres déplorent une mesure prohibitive, nouveau symbole d’un Etat qui punit en se refusant à la prévention et à l’accompagnement.
Les addictologues, eux, ont tranché. Si beaucoup saluent la volonté de l’ancienne ministre de la Recherche de s’attaquer aux subtiles questions d’addiction, bon nombre jugent en revanche que la proposition relève d’une ineptie. Valérie Pécresse en a précisé les contours ce matin dans une interview sur France Info.
Une mesure inefficace sur le plan sanitaire
« Cette mesure n’a pas vocation à régler les problèmes d’addiction – par ailleurs réels – chez les jeunes, mais uniquement à rassurer les parents et les encadrants, estime ainsi le psychiatre Amine Benyamina, président de la Fédération Française d’Addictologie. Quelle aide propose-t-on ? Les dépistages n’ont aucun effet sur la prévalence de la consommation. Par contre, ils risquent de placer les adultes sur un mode inquisiteur, peu propice au dialogue avec les jeunes ».
De fait, l’efficacité des tests de dépistage dans les écoles est largement remise en cause. Dans les années 2000, le Groupe Pompidou, chargé des politiques liées à l’usage de drogues au sein du Conseil de l’Europe, s’est penché sur la question. Dans leurs conclusions, les experts jugent que « le dépistage ne préserve pas un jeune d’entrer un jour dans une situation d’abus de substances psychoactives » et s’inquiètent « du risque de stigmatisation et d’exclusion ».
Par ailleurs, ils rappellent que « l’enseignant est chargé d’une mission pédagogique, censée apporter connaissances et aide dans le processus de maturation de l’enfant. Il n’est pas censé exercer une fonction policière ». Ils concluent enfin que « le principe de précaution » ne peut pas justifier ce qu’ils estiment être « une atteinte à l’intégrité des élèves ».
Favoriser une stratégie globale
Parmi les spécialistes de l’addiction, le scepticisme l’emporte donc. D’autant plus que Valérie Pécresse n’a pas précisé les modalités pratiques de sa proposition, difficile à appliquer. Par ailleurs, elle a indiqué que ces tests auraient « une vocation épidémiologique ». « L’idée, c’est de savoir si, dans la classe, il y a des problèmes de drogue ou pas ».
« Si le conseil régional souhaite concurrencer les études de l’OFDT (Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies), pourquoi pas… Mais alors pourquoi s’embêter à acheter des tests ? s’interroge le psychologue clinicien Jean-Pierre Couteron, président de Fédération Addiction. Les instituts parviennent à établir ces données sans tests de dépistage ! »
A la place d’un dépistage organisé et obligatoire, les addictologues préconisent le recours à une stratégie globale contre l’addiction. « Elle ne doit pas se résumer au cannabis, mais à toutes les formes d’addiction – alcool, ecstasy, jeux vidéo, Internet, téléphone… C’est un peu facile d’agiter le chiffon rouge du cannabis », juge Amine Benyamina.
Du côté de la Fédération Addiction, on rappelle l’existence des Consultations Jeunes Consommateurs, qui commencent à ouvrir des permanences dans certains établissements. « On forme les infirmières et les soignants au repérage des addictions, explique Jean-Pierre Couteron. Et ce, pour préparer à l’étape d’après, puisque le repérage en soit ne sert à rien s’il n’est pas suivi d’une démarche de soins ou de réflexion, selon les circonstances. Si la région a de l’argent, mieux vaudrait qu’elle finance ce genre de dispositifs ».
Légalisation du cannabis
Tandis que la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse prône des contrôles de dépistage du cannabis dans les lycées et collèges, le Pr Bertrand Dautzenberg milite désormais ouvertement en faveur de la légalisation du cannabis. Une manière selon le pneumologue de limiter les risques pour les fumeurs mais aussi de faire reculer la consommation. Est-il temps de relancer le débat sur la légalisation du cannabis en France ?
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Cannabis : les joints d’herbe pure seraient moins nocifs
La fumette saine, c’est possible. Dans le pays d’Europe le plus prohibitif en matière d’usage du cannabis, des experts médicaux affichent régulièrement leur soutien à une législation plus souple. Dernière sortie en date : celle du Professeur Bertrand Dautzenberg, pneumologue à la Pitié-Salpêtrière.
Le médecin, célèbre notamment pour ses prises de position en faveur de la e-cigarette, a tenu une conférence de presse ce matin au cours de laquelle il a exposé ses propres recommandations pour limiter les risques liés au cannabis. Et alors qu’un jeune sur deux déclare en fumer, le constat du praticien est sans appel : « La France est vraiment le mauvais élève. Il y a un lien clair entre le type de législation et l’intensité de la consommation ! »
Privilégier les joints purs
De fait, la forte interdiction qui pèse sur le cannabis a généré la mise sur le marché en France de produits fortement dosés, coupés avec des substances toxiques. Pour contourner cette menace, Bertrand Dautzenberg conseille dans un premier temps aux usagers de privilégier l’herbe (la marijuana) à la résine (le haschisch), la première étant plus pure que le second.
Par ailleurs, pour réduire l’effet de dépendance, le pneumologue préconise de ne rouler que des joints sans tabac – soit avec de la marijuana, qui peut se consumer toute seule, soit en associant au haschisch (qui ne se consume pas) des plantes à fumer sans tabac. Ces dernières étaient vendues en pharmacies comme substitut nicotinique, avant leur interdiction il y a une dizaine d’années. Une liste de marques est disponible sur Internet.
Mais en réalité, le mieux serait encore de ne pas fumer le cannabis, mais bien de l’inhaler sous forme de vapeur. « Dans les Etats américains qui ont légalisé la marijuana, la vaporisation est devenue le premier mode de consommation chez les jeunes », souligne Bertrand Dautzenberg. En revanche, en l’absence de données fiables sur la toxicité des e-cigarettes à base de cannabinoïdes, le pneumologue ne suggère pas aux fumeurs de vapoter.