Revenu de base, économie collaborative : un rapport sur le numérique et l’emploi remis aujourd’hui

Mercredi, un rapport sur « l’emploi et le travail à l’heure du numérique » est remis à la ministre du Travail, Myriam El Khomri. Parmi les pistes envisagées le cumul d’activité, une meilleure protection sociale des travailleurs « ubérisés » ou encore lancer une étude sur le bien-fondé d’un revenu universel

Commandé il y a un an, ce rapport du Conseil national du numérique (CNNum) formule, avec prudence, 20 recommandations destinées à alimenter les projets de loi de Myriam El Khomri sur le travail et d’Emmanuel Macron sur les « nouvelles opportunités économiques ». Fruit de 50 auditions de sociologues, syndicats, économistes, entreprises et collectivités, la réflexion porte principalement sur les métiers du futur, la place du travail et du salariat et l’encadrement de l’économie collaborative.

Face aux risques de paupérisation et de fracture sociale, le rapport recommande de s’appuyer sur les expériences actuellement menées en France et en Europe (Finlande, Pays-Bas) autour du « revenu de base ».

Ainsi, le rapport explique que face à l’impossibilité de « prédire » si l’automatisation créera plus d’emplois qu’elle n’en détruira, « les acteurs publics doivent anticiper l’éventualité d’un chômage structurel persistant et d’une montée des inégalités » en trouvant « une nouvelle manière de penser la relation entre le travail et la distribution des richesses », soulignent les auteurs. De plus, l’automatisation doit être développée « en soutien plutôt qu’en remplacement du travail humain », écrivent-ils.

Le groupe de travail propose aussi de faire « évoluer le droit commun » pour « assurer une protection effective pour les travailleurs indépendants mais économiquement dépendants ». La définition du « lien de subordination doit changer », « l’employeur doit avoir des devoirs en matière de protection sociale », explique à l’AFP Nathalie Andrieux, membre du Conseil national du CNNum, qui a piloté le groupe de travail.

Le rapport prône également de « valoriser l’alternance entre les différentes formes d’emploi » en favorisant « le travail en temps partagé » et la pluriactivité, qui, selon l’Insee, concerne 2,5 millions de personnes.

Suite ici :

Boursorama
avec AFP le 06/01/2016

ET AUSSI :

Et si on instaurait un revenu de base universel en France ?

Avec vidéo en fin d’article :

http://www.europe1.fr/economie/et-si-on-instaurait-un-revenu-de-base-universel-en-france-2645439

Et si vous souhaitez creuser le sujet :

http://revenudebase.info/comprendre-le-revenu-de-base/

IMAGE A LA UNE : revenudebase.tumblr.com

Gabriel dit :

7 janvier 2016 à 14 h 00 min

Toute idée qui aurait l’air bienfaitrice à l’egard des citoyens est suspecte. …dans ce cas, on pourrait parler de maintenir le peuple sans ressources dans une limite juste ce qu’il faut pour que son quotidien soit une prison au confort juste aménagé pour ne pas venir perturber le racket organisé du reste de la population qui financera à 100% l’hypnose permanente des tentés de la révolte. Enfin, bref, vous voyez ce que je veux dire….

galadriel dit :

7 janvier 2016 à 19 h 18 min

Oui, Gabriel, je vois très bien.. J’y ai pensé également 🙂 Cela dit ne sommes nous pas déjà dépendants de la Sécu, de la Caf, de la retraite ? L’idée que chacun ait de quoi vivre quoi qu’il arrive (pb de santé, de capacité mentale, chomage de longue durée,choix de vie en marge,que l’on soit faible ou fort) n’est pas inintéressante. D’un autre coté comme vous le dites, c’est un levier de chantage terrible sur le « troupeau » et surtout, je vois bien les entreprises en profiter pour rogner sur les salaires et faire encore plus de bénéfices. Il serait juste que les très riches participent au-delà d’un plafond (confortable) de revenus. Mais nous le savons : Ils préfèrent les paradis fiscaux.
Dans un système sain, raisonnable et humain c’est idéal.. Mais nous n’en sommes pas là ! De plus, que faire de tous ces employés qui travaillent dans les organisations citée plus haut ? Ils se retrouveraient au chômage ! Pas simple.. Je crois comme vous que si ça se fait, c’est que la classe dirigeante y trouve son compte et leur compte n’a généralement rien à voir avec le bien être des citoyens.
run-f dit :

8 janvier 2016 à 0 h 14 min

Mouais.
Sans garantie inconditionnelle de besoins fondamentaux (air, eau, nourriture, vêture, habitat sains, voire transport doux – je suis cycliste : ) -) et partant d’un état des lieux profondément inégalitaire, c’est une porte ouverte à toutes les dérives (genre émergence d’une sous-classe d’administrés en regard de citoyens actifs, possédants, etc.).

Que faire d’un revenu sans espace pour créer, inventer, vivre ?
Dépendants, indépendants … Interdépendants nous sommes. Quoiqu’il arrive. Au delà de cette réflexion voire cette inquiétude concernant l’économie collaborative, qu’il s’agit « d’encadrer » (car c’est un vecteur d’autonomie n’est-ce pas ?), se pose la question de l’instauration de la dominance (dites-moi que nous n’allons pas vers un contrôle sociétal de plus en plus marqué, que la technologie ne prend pas ce cap, qu’il n’y a pas de tentation dans ce sens chez les gouvernants) , qui vient se substituer à la gouvernance.

Car la dominance ne peut-être partielle, ni même majoritaire pour la simple et bonne raison que plus elle se manifeste, plus elle met en relief son antagoniste complémentaire (un peu à la manière du village d’Astérix et Obélix au sein de l’Empire romain) : son horizon (cet espace-temps où elle devient la seule façon de vivre) fuit.

Comment mettre en place un revenu universel au sein d’un univers incontrôlable ? Certainement pas dans un système ouvert.
Et pourtant, c’est dans cet « au-delà » présent, que réside notre humanité.
Cela promet des jours étranges : )
Cordialement.