Amorce de mouvement dans le paysage politique ?

Une fronde « anti-euro », voilà semble-t-il ce qui est entrain de se former en réunissant des personnalités venues d’horizon divers…

Anti-euro, d’accord.. Mais anti-Europe ? S’il n’est pas possible de quitter l’euro sans quitter aussi l’Europe, comment se fait-il que ce soit si difficile à dire ? La peur de passer pour un sympathisant du FN ? ou la difficulté à renier cette Europe dans l’espoir vain, la Grèce nous l’a montré, de la changer de l’intérieur ?

A suivre, donc…

Remerciements

Les messages de soutien que j’ai reçus depuis une semaine sont bien trop nombreux pour que je puisse y répondre individuellement. Je présente donc mes remerciements à tous mes correspondants, que ces derniers m’aient contactés par message personnel sur tweeter, par messages facebook ou par le courriel.

Dans la masse de ces messages, et je suis évidemment particulièrement sensible aux anonymes, à toutes ces personnes que je ne connais pas et qui prennent la peine de m’adresser un message, il y en a eu un grand nombre qui m’ont été envoyés par des responsables d’organisations de gauche. Qu’il s’agisse de responsables locaux, régionaux, municipaux de parti (comme le Parti de Gauche, le PCF, et diverses organisations politiques) ou de responsables syndicaux (SUD, CGT et Force Ouvrière), leurs témoignages ont été nombreux (actuellement plus de 160). Venant de l’ensemble du territoires (et même des DOM et TOM), ces témoignages là dessinent une carte des fractures économiques et sociales de la France. Ils viennent en priorité du Nord (jusqu’à l’Oise), de l’Est (jusqu’à la région lyonnaise), mais aussi du Sud-Ouest. Il n’y a rien d’étonnant dans cela. Les militants de ces régions sont en première ligne face à la désindustrialisation de l’économie française.

On peut aussi y voir la reconnaissance de la pertinence de ce que j’ai dit. Ces témoignages de sympathie montrent que ce que j’ai dit et écrit a été compris et que l’on trouve légitime que s’ouvre un débat sur l’existence d’un « front » anti-Euro. Non que, parmi tous ceux qui m’ont écrit pour me soutenir, on partage entièrement mes opinions. Il est normal, il est légitime, il est sain qu’il y ait des divergences, des demandes d’éclaircissements, voire des points de désaccords. C’est cela avoir un débat. Et certains pointent les erreurs et les inconséquences de mes contradicteurs, comme le fait, par exemple, Alexandre Tzara dans sa réponse à Fréderic Lordon. Réponse à Frédéric Lordon par Alexandre Tzara

Mais, dans la totalité de ces témoignages se dégage l’idée que l’on ne peut plus camper sur les positions précédentes. La compréhension que la période est désormais différente est ici générale. L’unanimité sur ce point est le signe de la grande maturité politique dont a fait preuve  la masse des gens qui m’ont témoigné leur soutien.

Que des journalistes à gages (et je ne dit pas aux ordres car ils ne connaissent même pas l’abnégation qu’il y a à servir) aient déformé mes propos est bien entendu scandaleux. Mais, cela n’est nullement étonnant. Je laisse ici ces personnes stagner dans les eaux croupies de la calomnie. Que des politiciens aux abois, comme MM. Cambadélis et Valls viennent joindre leur voix à ces journalistes à gages ne fait que confirmer la logique de notre système où l’entre soi domine entre monde politique, monde des médias et monde de la finance. C’est un jour comme un autre en France !

Que des universitaires les imitent est, à priori, plus surprenant. Mais, certains se sont déjà de longue date acclimatés à l’air du temps. L’approximation tient lieu d’argument et l’invective de raisonnement. Qu’ils rejoignent donc les journalistes et politiciens dans leurs communs marigots.

Pour le reste, un débat est ouvert et les événements montrent que l’on avance. La réunion du 26 septembre entre Jean-Pierre Chevènement, Jean-Luc Mélenchon, Arnaud Montebourg et Nicolas Dupont-Aignan le confirme.

Elle sera la première concrétisation de ce qui n’est pas une alliance mais une conjonction de forces autour d’un objectif commun. Et peut-être est-ce justement cela qui met dans une telle rage ces dits politiciens et ces journalistes à gage pour que la bave de la calomnie leur vienne aux lèvres. Le « front » anti-Euro, ce « front de libération nationale » évoqué par Stefano Fassina, est en train de se mettre en place.

 

Rien ne sera facile, n’en doutons pas. Nous ne sommes qu’au début d’une longue évolution. Mais, des hommes politiques ont su trouver en eux la force de sortir de l’entre soi, de prendre la mesure de l’intérêt du plus grand nombre. Il convient de le souligner et il faut s’en réjouir.

http://russeurope.hypotheses.org/4252

Transmis par Jean-Michel