Paul Craigh Roberts : « Washington est incapable d’empêcher l’Armageddon »
Ce discours est un bilan sinistre d’une lucidité cruelle. Et même si cet Armageddon n’a pas lieu, vers quoi allons-nous en troupeaux peureux et soumis ?
Est-ce vraiment ce que nous voulons pour nous mêmes pour nos enfants et les
générations à venir ?
NON
NON
NON
Armageddon : Ce mot est utilisé pour désigner des batailles catastrophiques, éventuellement d’ampleur planétaire, et, au sens de bataille finale, celle dont l’issue donnera la victoire définitive. Ainsi, à l’inverse du dicton « perdre une bataille mais pas la guerre », désigner une bataille à venir comme un Armageddon, c’est sous-entendre que perdre cette future bataille, c’est perdre la guerre. (wikipedia)
Discours de Paul Craig Roberts à la conférence sur la crise Europe / Russie à Delphes, Grèce, 20-21 juin 2015
Paul Craig Roberts, ancien Secrétaire Adjoint au Trésor des États-Unis à la politique économique, Rédacteur en chef adjoint au Wall Street Journal, Maitre de conférence à l’Université de Stanford, Président au William E. Simon en économie politique, Centre d’études stratégiques et internationales, Université de Georgetown à Washington, D.C.
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Les États-Unis ont poursuivi leur quête d’impérialisme depuis le début de leur histoire, mais c’est l’effondrement soviétique de 1991 qui a permis à Washington de comprendre que le monde lui appartient.
L’effondrement de l’Union Soviétique a entraîné la montée des néoconservateurs au pouvoir et de leur influence au sein du gouvernement américain. Les néoconservateurs ont interprété l’effondrement soviétique comme le choix de l’Histoire d’un « capitalisme démocratique américain » comme Nouvel Ordre Mondial.
Choisi par l’Histoire comme le pays exceptionnel et indispensable, Washington revendique le droit et la responsabilité d’imposer son hégémonie sur le monde. Les néoconservateurs considèrent leur plan comme trop important pour être contraint par des lois nationales et internationales ou par les intérêts des autres pays. En effet, en tant que Puissance Unique, Washington est requis par la doctrine néoconservatrice d’empêcher la montée d’autres pays qui pourraient restreindre la puissance américaine.
Paul Wolfowitz, un néoconservateur de premier plan, a écrit la doctrine Wolfowitz peu de temps après l’effondrement soviétique. Cette doctrine est la base de la politique étrangère et militaire des États-Unis.
La doctrine stipule :
« Notre premier objectif est d’empêcher la réémergence d’un nouveau rival, que ce soit sur le territoire de l’ancienne Union Soviétique ou ailleurs, qui constituerait une menace de l’ordre de celle posée auparavant par l’Union Soviétique. Ceci est une considération dominante qui sous-tend la nouvelle stratégie de défense régionale et exige que nous nous efforcions d’empêcher toute puissance hostile de dominer une région dont les ressources, sous contrôle consolidé, seraient suffisantes pour créer une puissance mondiale « .
Notez que le « premier objectif » de Washington n’est pas la paix, ni la prospérité, ni les droits de l’homme, ni la démocratie, ni la justice. Le « premier objectif » de Washington est l’hégémonie mondiale. Seul le très confiant révèle de manière aussi flagrante son objectif.
En tant qu’ancien membre du Comité de la Guerre Froide sur le Danger Présent, je peux expliquer ce que les mots de Wolfowitz signifient. La « menace posée précédemment par l’Union Soviétique » était la capacité de l’Union Soviétique à bloquer l’action américaine unilatérale dans certaines régions du monde. L’Union Soviétique était une contrainte sur l’action unilatérale des États-Unis, pas partout mais dans certains endroits. Toute contrainte sur Washington est considérée comme une menace.
Une « puissance hostile » est un pays avec une politique étrangère indépendante, comme les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) l’ont proclamé. L’Iran, la Bolivie, l’Équateur, le Venezuela, l’Argentine, Cuba et la Corée du Nord avancent également une politique étrangère indépendante.
Washington ne peut tolérer autant d’indépendance. Comme le président russe Vladimir Poutine l’a récemment déclaré, « Washington ne veut pas de partenaires. Washington veut des vassaux. »
La doctrine Wolfowitz exige de Washington qu’il se dispense ou qu’il renverse les gouvernements qui ne soumettent pas à sa volonté. Ceci est le « premier objectif. »
L’effondrement de l’Union Soviétique a amené à ce que Boris Eltsine devienne le président d’une Russie démembrée. Washington s’est habitué à la soumission de Eltsine et s’est lui-même absorbé dans ses guerres au Moyen-Orient, attendant de Vladimir Poutine qu’il perpétue la vassalité de la Russie.
Cependant, lors de la 43e Conférence de Munich sur la politique de sécurité, M. Poutine a déclaré: « je considère que le modèle unipolaire est non seulement inacceptable mais aussi impossible à tenir dans le monde d’aujourd’hui. »
Poutine a poursuivi en disant :
« Nous voyons un mépris croissant des principes fondamentaux du droit international, et les normes juridiques indépendantes sont, de fait, devenues de plus en plus proches des systèmes juridiques d’un État. Un Etat et, bien sûr, d’abord et avant tout les États-Unis, ont outrepassé leurs frontières nationales dans tous les sens du terme. Ceci est visible dans les mesures économiques, politiques, culturelles et éducatives qu’ils imposent aux autres nations. Eh bien, qui aime cela ? Qui est heureux avec cela ? »
Lorsque Poutine a publié ce défi fondamental à la Puissance Unique américaine, Washington était préoccupé par son manque de succès dans ses invasions de l’Afghanistan et de l’Irak. La mission n’était pas un succès.
En 2014, il était venu à l’attention de Washington, tandis qu’ils faisaient sauter mariages, funérailles, anciens du village et matchs de football des enfants au Moyen-Orient, que la Russie était devenue indépendante du contrôle de Washington et présentait un formidable défi pour la puissance unilatérale de Washington. Poutine a bloqué l’invasion de la Syrie planifiée par Obama et le bombardement de l’Iran.
- La montée indéniable de la Russie a recentré Washington du Moyen-Orient vers les vulnérabilités de la Russie.
L’Ukraine, longtemps un élément constitutif de la Russie et par la suite l’Union soviétique, a été séparée de la Russie dans le sillage de l’effondrement soviétique suite aux manœuvres de Washington. En 2004, Washington avait essayé de capturer l’Ukraine pendant la Révolution Orange, qui échoué à remettre l’Ukraine dans les mains de Washington. Par conséquent, selon la Secrétaire d’État Adjoint néocon Victoria Nuland, Washington a dépensé 5 milliards de dollars sur la décennie suivante pour le développement d’organisations non gouvernementales ukrainiennes (ONG) qui pourraient être appelées dans les rues de Kiev et pour la formation de leaders politiques ukrainiens prêts à représenter les intérêts de Washington.
Washington a lancé son coup d’Etat en Février 2014 avec des manifestations orchestrées qui, par l’ajout de violences, ont entraîné le renversement et la fuite du gouvernement démocratiquement élu de Victor Ianoukovitch. En d’autres termes, Washington a détruit la démocratie dans un nouveau pays par un coup d’état avant que la démocratie ne puisse prendre racine.
La démocratie ukrainienne ne signifiait rien pour Washington. Washington avait l’intention de se saisir de l’Ukraine afin de créer un problème de sécurité pour la Russie et aussi pour justifier les sanctions contre « l’agression russe » dans le but de rompre les relations économiques et politiques croissantes de la Russie avec l’Europe. Washington craignait que ces relations puissent saper la mainmise de Washington sur l’Europe.
Les sanctions sont contraires aux intérêts de l’Europe. Néanmoins les gouvernements européens ont satisfait aux intentions cachées de Washington. La raison m’a été expliquée il y a plusieurs décennies par le Docteur Président du comité de thèse, qui est devenu secrétaire adjoint à la Défense pour les affaires de sécurité internationale. J’ai eu l’occasion de lui demander comment Washington a réussi à faire agir des gouvernements étrangers dans l’intérêt de Washington plutôt que dans l’intérêt de leur propre pays. Il m’a répondu, « l’argent. » Je lui ai dit, « vous voulez dire aide étrangère? ». Il a répondu, « non, nous donnons des sacs remplis d’argent aux politiciens. Ils nous appartiennent. C’est de nous qu’ils répondent ».
Cela ne me surprend pas. La situation est identique aux États-Unis
- Alors que l’Europe devient un appendice de Washington, un ensemble d’états vassaux, l’Europe rend possible la quête hégémonique de Washington au point même d’être entraînée dans un conflit avec la Russie dans une « crise » qui est entièrement une création de propagande de Washington.
Les médias déguisent la réalité. Pendant le régime Clinton, six sociétés dites méga-médias ont été autorisées à acquérir 90% de la presse américaine, TV, radio, et de divertissement ; une concentration qui a détruit la diversité et l’indépendance. Aujourd’hui, les médias à travers le monde occidental servent de ministères de la propagande pour Washington. Les médias occidentaux sont le Ministère de la Vérité de Washington. Gerald Celente, le prévisionniste de tendances, appelle les médias occidentaux « presstitutes, » une combinaison de « prostituées » et de « presse ».
Aux États-Unis, la Russie et Poutine sont diabolisés 24h sur 24. Chaque émission nous alerte sur « la menace russe. » Même les expressions du visage de Poutine sont analysées psychologiquement. Poutine est le nouvel Hitler. Poutine nourrit l’ambition de recréer l’empire soviétique. Poutine a envahi l’Ukraine. Poutine va envahir les états baltes et la Pologne. Poutine est une menace du niveau d’Ebola et de l’État Islamique. Les experts américains de la Russie, tels que Stephen Cohen, déclarent que les faits sont rejetés car « apologistes de Poutine. » Tous ceux qui osent s’excuser de la propagande anti-Poutine et anti-russe sont accusés d’être des « apologistes de Poutine », à l’instar des sceptiques du 11 septembre qui ont été rejetés comme des « théoriciens du complot ». Dans le monde occidental, les chercheurs de vérité sont diabolisés avec Poutine et la Russie.
- Le monde devrait noter qu’aujourd’hui, en ce moment, la vérité est la présence la plus malvenue dans le monde occidental. Personne ne veut l’entendre à Washington, Londres, Tokyo, ou dans l’une des capitales politiques de l’empire de Washington.
La majorité de la population américaine a sombré dans la propagande anti-russe, tout comme ils ont cru aux « armes de destruction massive de Saddam Hussein », « l’utilisation d’armes chimiques par Assad contre son propre peuple, » les armes nucléaires iraniennes, « les mensonges sans fin à propos de Kadhafi », le 11 septembre, les chaussures explosives, les vestes piégées, les bombes dans les shampoings et les bouteilles d’eau. Il y a toujours un nouveau mensonge pour maintenir le facteur peur dans le camp des guerres sans fin de Washington et des mesures d’un état policier qui enrichit les riches et appauvrit les pauvres.
La crédulité du public a permis à Washington d’établir les bases d’une nouvelle guerre froide ou d’une frappe nucléaire préventive contre la Russie. Certains néoconservateurs préfèrent la dernière alternative. Ils pensent qu’une guerre nucléaire peut être gagnée, et ils demandent, « Quel est le but des armes nucléaires si elles ne peuvent pas être utilisés? ».
La Chine est l’autre puissance montante que la doctrine Wolfowitz exige de limiter. « Le pivot vers l’Asie » de Washington crée de nouvelles bases navales et aériennes pour contrôler la Chine et perpétuer l’hégémonie de Washington dans la mer de Chine méridionale.
Tout cela pour dire que la position de Washington est non négociable. Washington n’a aucun intérêt au compromis avec la Russie ou la Chine. Washington n’a aucun intérêt dans les faits. L’offre de Washington est la suivante: « Vous pouvez faire partie de notre nouvel ordre mondial comme nos vassaux, mais pas autrement. »
Les gouvernements européens et, bien sûr, le petit roquet qu’est le gouvernement britannique, sont complices dans cette déclaration de guerre implicite contre la Russie et la Chine. Si on en vient à la guerre, les Européens devront payer le prix ultime pour la trahison de leurs dirigeants comme Merkel, Cameron et Hollande, pendant que l’Europe cessera d’exister.
La guerre avec la Russie et la Chine est au-delà des capacités de Washington. Toutefois, si « l’ennemi » diabolisé ne succombe pas à la pression en acceptant le leadership de Washington, la guerre sera inévitable. Washington a lancé une attaque. Comment Washington peut reculer ? N’attendez pas d’entendre le régime américain dire « nous avons fait une erreur, trouvons une solution ». Tous les candidats annoncés pour la présidence américaine est engagé envers l’hégémonie américaine et la guerre.
Washington considère que la Russie peut être isolée de l’Occident et que cet isolement va motiver les éléments sécularisés et occidentalisés en Russie, qui désirent faire partie de l’Occident, dans une opposition plus active contre Poutine. Le Saker appelle ces Russes les « intégrationnistes atlantistes ».
Après deux décennies d’infiltration de la Russie par les ONG de la cinquième colonne de Washington, le gouvernement russe a enfin pris des mesures pour réglementer les centaines d’ONG financées par l’occident à l’intérieur de la Russie et qui composent la subversion de Washington du gouvernement russe. Cependant, Washington espère toujours utiliser les sanctions pour provoquer assez de perturbation de la vie économique en Russie pour être en mesure d’envoyer des manifestants dans les rues. Le changement de régime, comme en Ukraine, est l’un des outils de Washington. En Chine, les États-Unis ont organisé les émeutes « étudiantes » de Hong Kong, en espérant qu’elles se propagent en Chine, et Washington soutient l’indépendance de la population musulmane dans la province chinoise qui borde le Kazakhstan.
Le problème avec un gouvernement qui contrôle une idéologie est que l’idéologie et non la raison dirige l’action du gouvernement. Alors que la majorité des populations occidentales manquent d’intérêt à rechercher des explications indépendantes, les populations n’imposent pas de contrainte sur les gouvernements.
- Pour comprendre Washington, allez en ligne et lisez les documents néoconservateurs et leurs prises de position. Vous verrez un programme au-dessus de la loi, la morale, la compassion, et le sens commun. Vous verrez un programme du mal.
Qui est le secrétaire d’état adjoint de M. Obama dans la partie ukrainienne du monde ? C’est la néoconservatrice Victoria Nuland, qui a organisé le coup d’Etat ukrainien, qui a placé le nouveau gouvernement fantoche, qui est mariée à un néoconservateur encore plus extrême Robert Kagan.
Qui est le conseiller d’Obama à la sécurité nationale ? C’est Susan Rice, une néoconservatrice.
Qui est l’ambassadeur d’Obama à l’ONU? C’est Samantha Power, une néoconservatrice.
Maintenant, intéressons-nous vers les intérêts matériels. L’agenda néoconservateur de l’hégémonie mondiale sert le puissant complexe militaire / de sécurité dont le budget annuel d’un billion de dollars dépend de la guerre, chaude ou froide.
L’objectif caché de l’hégémonie américaine sert les intérêts de Wall Street et des méga-banques. L’impérialisme financier américain se propage à la mesure de la puissance et de l’influence de Washington. Il en va de même pour les sociétés pétrolières américaines et les sociétés agro-alimentaires américaines telles que Monsanto.
Le danger de l’idéologie néoconservatrice est qu’elle est en parfaite harmonie avec des intérêts économiques forts. Aux États-Unis la gauche s’est rendue impuissante. Elle croit tous les mensonges gouvernementaux fondamentaux qui ont donné à l’Amérique un état policier incapable de produire un leadership alternatif. La gauche américaine, pour le peu qu’il en reste, croit en la version gouvernementale du 11 septembre pour des raisons émotionnelles. La gauche anti-religieuse croit en la menace posée à la liberté de pensée par une Russie chrétienne. La gauche, convaincue que les Américains sont racistes, croit aux explications du gouvernement sur l’assassinat de Martin Luther King.
La gauche accepte la fable évidente du gouvernement sur le 11 septembre, car il est émotionnellement important pour la gauche américaine que les peuples opprimés ripostent. Pour la gauche américaine, il est émotionnellement satisfaisant que le Moyen-Orient, longtemps opprimé et exploité par les Français, les Britanniques et les Américains, ait frappé en retour et humilié la puissance unique dans l’attaque du 11 septembre.
Ce besoin émotionnel est si puissant pour la gauche qu’il les aveugle sur l’improbabilité que quelques Saoudiens, qui ne savaient même pas piloter des avions, aient pu déjouer non seulement le FBI, la CIA et la NSA, qui espionne le monde entier, mais aussi l’ensemble des 16 agences de renseignement américaines et les agences de renseignement des états vassaux américains de l’OTAN et du Mossad israélien, qui a infiltré toutes les organisations terroristes y compris celles créés par Washington lui-même.
- On ne sait comment, ces Saoudiens ont aussi réussi à déjouer le NORAD, la sécurité des aéroports, provoquant quatre échecs de sécurité en une heure le même jour. Ils ont réussi à empêcher, pour la première fois, l’US Air Force d’intercepter les avions détournés. Le contrôle du trafic aérien a, on ne sait comment, perdu sur son radar les avions de ligne détournés. Deux avions de ligne se sont écrasés, un dans la campagne de Pennsylvanie et l’autre sur le Pentagone, sans laisser de débris. Le passeport du responsable de l’attaque, Mohammed Atta, a été stipulé comme le seul élément intact retrouvé dans les débris des tours du World Trade Center. L’histoire du passeport était si absurde qu’elle a dû être modifiée.
Ce récit invraisemblable n’a pas fait soulever un seul sourcil dans les médias presse et TV occidentaux si bien dressés.
La droite est obsédé par l’immigration des peuples à peau foncée, et le 11 septembre est devenu un argument contre l’immigration. La gauche attend que les opprimés ripostent contre leurs oppresseurs. La fable du 11 septembre survit car elle sert les intérêts de la gauche autant que la droite.
Je peux vous dire avec certitude que si la sécurité nationale américaine avait totalement échoué comme présenté dans l’explication officielle du 11 septembre, la Maison Blanche, le Congrès, les médias auraient hurlé pour une enquête. Des têtes seraient tombées dans les agences qui ont permis un tel échec de la sécurité nationale de l’état. L’embarras qu’une superpuissance puisse si facilement être attaquée et humiliée par une poignée d’Arabes agissant indépendamment de toute agence de renseignement aurait créé un tel tollé qu’ils auraient du rendre des comptes.
Au lieu de cela, la Maison Blanche s’est opposée à toute enquête pendant un an. Sous la pression des familles qui ont perdu des membres de leur famille dans les tours du World Trade Center le 11 septembre, la Maison Blanche a créé une commission politique composée de politiciens contrôlés par la Maison Blanche. La commission s’est assise et a écouté le récit du gouvernement et l’a écrit. Cela n’est pas une enquête.
Aux États-Unis, la gauche se concentre à diaboliser Ronald Reagan, qui n’avait absolument rien à voir avec tout cela. La gauche déteste Reagan parce qu’il a dû utiliser une rhétorique anti-communiste afin de garder sa base électorale tandis qu’il cherchait à mettre fin à la guerre froide face à l’opposition du puissant complexe militaro / sécuritaire.
Est-ce que la gauche est plus efficace en Europe? Pas que je sache. Regardez la Grèce par exemple. Le peuple grec s’est fait enfoncer par l’UE, le FMI, les banques allemandes et néerlandaises, et les fonds spéculatifs de New York. Pourtant, lorsqu’il leur a été présenté un candidat promettant de résister au pillage de la Grèce, les électeurs grecs lui ont donné à peine 36% des voix, suffisamment pour former un gouvernement mais pas assez pour avoir une influence auprès des créanciers.
Après avoir paralysé leur gouvernement avec un si faible soutien électoral, le peuple grec enfonce encore l’impuissance de leur gouvernement en demandant à rester dans l’UE. Si quitter l’UE n’est pas une menace crédible, le gouvernement grec perd tout pouvoir de négociation.
De toute évidence, la population grecque a subi un lavage de cerveau si profond sur la nécessité de faire partie de l’UE qu’elle est prête à être économiquement dépossédée plutôt que de quitter l’UE. Ainsi, les Grecs ont perdu leur souveraineté et leur indépendance. Un pays sans sa propre devise n’est pas, et ne peut pas être, un pays indépendant.
Dès que les intellectuels européens ont apposé leur signature à l’UE, ils ont soumis les nations à la vassalité, à la fois aux bureaucrates de l’UE et à Washington. Par conséquent, les pays européens ne sont pas indépendants et ne peuvent pas exercer une politique étrangère indépendante.
Leur impuissance signifie que Washington peut les conduire à la guerre. Pour bien comprendre l’impuissance de l’Europe jetons à oeil à la France. Le seul leader en Europe digne de ce nom est Marine Le Pen. A peine prononcé, je suis immédiatement dénoncé par la gauche européenne comme un fasciste, un raciste, et ainsi de suite. Cela montre immédiatement la réponse conditionnée de la gauche européenne.
Ce n’est pas moi qui partage les vues de Le Pen sur l’immigration. C’est le peuple français. Le parti de Le Pen a remporté les dernières élections européennes. Le Pen est synonyme de l’indépendance française de l’UE. La majorité des Français se considèrent comme français et veulent rester français avec leurs propres lois et coutumes. Seule Le Pen parmi les politiciens européens a osé déclarer qu’à l’évidence: « Les Américains nous conduisent à la guerre ! ».
Malgré le désir français pour l’indépendance, les Français vont élire le parti de Le Pen à l’UE mais ne lui donneront pas les votes pour gouverner la France. Les Français renient leur propre indépendance parce qu’ils sont fortement conditionnés par le lavage de cerveau, en grande partie venu de la gauche, et ont honte d’être racistes, fascistes, et tout autre épithète attribué au parti politique de Le Pen, un parti qui prend position pour l’indépendance de la France.
La gauche européenne, jadis une force progressiste, même révolutionnaire, est devenue une force réactionnaire. Il en est de même aux États-Unis. Je dis cela comme l’un des contributeurs populaires de Counterpunch.
L’incapacité même d’intellectuels à reconnaître et à accepter la réalité signifie que les oppositions aux néoconservateurs ne sont présentes nulle part, sauf en Russie et en Chine. L’Occident est incapable d’empêcher l’Armageddon.
- Tout dépend de la Russie et de la Chine, car Washington a formulé le dilemme de telle manière que pour éviter l’Armageddon, la Russie et la Chine doivent accepter de devenir des vassaux.
Je ne crois pas que cela se produira. Pourquoi des gens qui se respectent ne soumettraient à un Occident corrompu?
L’espoir repose sur Washington pour qu’il provoque la rébellion chez ses vassaux européens en les poussant trop fort au conflit avec la Russie. L’espoir que les pays européens soient contraints à une politique étrangère indépendante semble aussi être la base de la stratégie du gouvernement russe.
Peut-être que les intellectuels peuvent aider à faire concrétiser cet espoir. Si les politiciens européens venaient à rompre avec l’hégémonie de Washington et au lieu de cela venaient à représenter les intérêts européens, Washington serait privé de couverture pour ses crimes de guerre. Les agressions de Washington seraient limitées par une politique étrangère européenne indépendante. La destruction du modèle néoconservateur de puissance unique serait alors visible, même à Washington, et le monde deviendrait un endroit plus beau et plus sûr.
L’opinion des moutons n’empêche pas les loups de dormir…
NDLR : Dans cette analyse, seul le FN est le parti nommé comme étant celui qui soutient le retour à la souveraineté de la France. Sans doute parce que M. Roberts ne connait de nos partis que ceux qui ont leurs entrées dans nos grands médias. Je rappelle ici pour ceux que ça intéresse, qu’il y a un autre parti montant, soigneusement barré par le pouvoir qui propose de quitter l’Europe et l’OTAN et de redonner son indépendance à la France : l’UPR. Je ne le mentionne pas pour en faire la promotion, mais pour dire que le FN n’est pas l’unique propriétaire de cette idée, contrairement à ce que l’on essaye de nous le faire croire et ce qui permet en même temps d’en ridiculiser et diaboliser l’idée.
Galadriel