Les Grecs apprécieront : L’Ukraine obtient la restructuration de sa dette !
Rien à voir, direz-vous, l’Ukraine ne fait pas partie officiellement de la communauté européenne et ne dépend donc pas de son diktat. Quoique, ça y ressemble...
Dirigé par le diplomate français Alain Le Roy, ancien ambassadeur de France en Italie, le SEAE (1 100 employés) mobilise sept de ses fonctionnaires sur le dossier Ukraine, avec une mission : « assister le pays sur les plans économiques et financiers face aux graves défis auxquels il est confronté ». Cette équipe Ukraine mobilise et ventile les 11 à 15 milliards d’euros apportés par l’Union européenne dans un programme ouvert dès 2004, dans le cadre de la politique européenne de voisinage pour garantir à l’Union des voisins « stables et démocratiques ». « Des subventions sont allouées pour aider les États à se transformer, sous un angle normatif et technocratique », explique Tatiana Kastouéva-Jean, responsable du pôle Russie-nouveaux États indépendants à l’Institut français des relations interna tionales (Ifri).
Le “partenariat oriental” lancé en 2009 avec d’anciennes républiques soviétiques a accéléré le processus. Malgré l’absence de cadre politique, les aides alimentées par l’argent du contribuable européen n’ont pas cessé d’augmenter, surtout en direction de l’Ukraine : 65 millions d’euros entre 2011 et 2015 pour l’aider à gérer ses frontières, 6 millions pour lutter contre le déboisement sauvage, 2,7 millions pour développer les économies d’énergie, 1,5 million pour amener la gendarmerie ukrainienne à des standards acceptables. (1)
Certes, il y a des différences notables entre le cas Ukrainien et le cas Grec, notamment l’aspect géo-politique : la Grèce n’est que voisine de la Turquie, elle n’a pas le malheur (ou la chance dans ce cas précis) d’être la voisine directe de l’ours Russe. Mais l’UE comme important créancier de l’Ukraine a tout de même signé, selon cet article, pour un réajustement d’1/5ème de l’ensemble de la dette, alors que la Grèce s’est vu opposer un NEIN sans négociation possible.
Si nous étions idiots, nous nous demanderions vraiment pourquoi ! Rien à voir bien sûr, avec les options politiques des dirigeants de ces deux pays : d’un côté, en Grèce, un parti qui revendique sa filiation au socialisme (?), de l’autre un gouvernement totalement acquis à l’UE, l’OTAN. Le fait qu’il y ait des nazis dans l’histoire ne présentant aucunement un problème.
Et pendant ce temps, au centre de ce cirque, les populations crèvent de misère ou de guerres, car il y a une chose dont nous pouvons être à peu près certains : ce ne sont pas eux qui profiteront de cette manne.
Ce monde est décidément magnifique !
Accord entre Kiev et ses créanciers sur la restructuration de la dette de l’Ukraine
Kiev – L’Ukraine a annoncé jeudi avoir trouvé avec ses créanciers au terme de cinq mois d’intenses négociations un accord historique sur la restructuration de la dette du pays, ravagé par la guerre et la crise économique.
L’accord, qui écarte la menace d’un défaut de paiement selon le gouvernement ukrainien, prévoit l’effacement de 20% de la dette, soit environ 3,6 milliards de dollars, ainsi qu’une légère hausse du taux d’intérêt, 7,75% contre une moyenne de 7,2% actuellement.
Il permet également un allongement de quatre ans de la période de remboursement, ont annoncé le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk et sa ministre des Finances Natalie Jaresko lors du Conseil des ministre jeudi.
C’est un succès historique pour l’Ukraine et pour les marchés émergents en général, a déclaré dans une interview à l’AFP Mme Jaresko, une Américaine naturalisée Ukrainienne, peu avant l’annonce officielle de l’accord.
Elle avait mené pendant cinq mois des négociations difficiles avec le fonds Franklin Templeton et trois autres institutions financières américaines, qui détiennent près de la moitié, soit 8,9 milliards de dollars, de la dette publique ukrainienne.
La semaine dernière, ces créanciers avaient rejeté la proposition de Kiev d’un effacement de 40% de sa dette. Ils ne proposaient en échange qu’un allègement de 5% à 10% soumis à de strictes conditions.
Le défaut de paiement tant attendu par nos ennemis n’a pas eu lieu, a lancé le Premier ministre Arseni Iatseniouk en ouvrant le Conseil des ministres au cours duquel l’accord a été annoncé.
Il a souligné que les conditions d’effacement obtenues par la ministre ukrainienne des Finances étaient sans précédent.
Aucun pays qui ne s’est pas déclaré en défaut de paiement n’a obtenu de telles conditions, s’est félicité M. Iatseniouk en précisant que le niveau moyen d’effacement pour ces pays était de 10%.
Le chef du gouvernement a par ailleurs prévenu que l’accord trouvé avec les créanciers occidentaux mettait l’Ukraine en position de force face à la Russie. L’Ukraine déclare officiellement que la Russie n’obtiendra jamais de meilleures conditions que les autres créanciers, a-t-il lancé.
Un allègement du fardeau de la dette, négocié par le gouvernement ukrainien depuis mars, permet à l’Ukraine, ravagée par une grave crise économique et par un conflit armé meurtrier avec les rebelles prorusses, d’éviter un défaut de paiement et de respecter les conditions posées par le Fonds monétaire international pour la poursuite de son aide financière à Kiev.
Suite et fin :
(1) http://www.valeursactuelles.com/lukraine-nous-coute-tres-cher-52559