Comprendre notre société : De l’enfant roi à l’adulte tyran
L’enfant ne nait ni saint, ni démon. Cependant, son instinct primaire le porte plutôt vers l’égocentrisme et, si il se sent insécurisé, vers la violence. Il porte en lui les deux potentiels. Il se construit selon ce qu’il aura reçu comme attention, comme modèle, comme éducation, les expériences qu’il aura vécues et la possibilité qu’il aura eue de les analyser et de les comprendre dès que sa maturation l’y autorisera.
Il y a une différence profonde entre l’idée de respecter l’enfant et le fait de le laisser à ses instincts en tablant sur l’hypothèse rousseauiste que ses choix le porteront naturellement vers le beau, le bien, la vertu. Au nom de quoi un enfant dès son plus jeune âge s’auto-limiterait-il s’ il peut obtenir immédiatement la satisfaction de ses désirs ?
Sans une éducation attentive, sans un tutorat affectueux mais ferme pour le guider c’est le règne de l’enfant-roi qui produira ensuite l’adulte tyran.
Vous n’aurez aucun mal à les identifier : depuis celui qui vous marche sur les pieds dans le bus pour se jeter sur le siège libre, jusqu’au malotru qui farfouille dans ses pop-corn au cinéma, en passant par le conducteur qui stationne en double file devant la boulangerie sans se soucier de la circulation.
C’est ce que nous vivons en ce moment dans une société qui depuis cinq décennies applique dans l’éducation le : « Il est interdit d’interdire » qui fleurissait sur les murs de mai 68. Cette injonction fut soutenue par de nouveaux psychologues comme il y a eu de nouveaux philosophes, qui ont tenu le pavé de la pédagogie et contre lesquels il était très mal vu de s’opposer sous peine de bruler sur le bûcher de la pensée rétrograde.
A ceci, ajoutez le nihilisme ambiant d’une société dont nous voyons à la fois la permissivité et la fermeture à la réflexion personnelle, à la critique, l’interrogation, l’analyse, le débat (mais qui promeut le pugilat spectacle), la remise en cause. Si la philosophie qui apprend à questionner la vie n’a pas été totalement retirée des programmes, elle est supprimée dans certaines séries, tandis que les cours de « civisme » à la sauce du « Je suis Charlie » rentrera en vigueur cette année ! (1)
Le seul commentaire philosophique actuel se résume à « C’est cool, c’est pas cool. » Réfléchir c’est « prise de tête »… Quant à se remettre en cause : kékseksa ?? Une phrase dans un tweet, et on a fait œuvre d’opinion.
Pour toute explication du monde, il y a la télé.
La réponse de nos pouvoirs occidentaux qui commencent à mesurer avec panique les dérives qu’elle a elle-même créées (ou peut-être voulues ?) est un tri orienté dans l’enseignement de l’histoire humaine , le penser correct prémaché.
Cette soit-disant libération soixante-huitarde, qui généra d’intéressants progrès, certes, mais surtout créa une gigantesque illusion , ne fut au bout du compte qu’un asservissement aux désirs et aux pulsions. Elle a produit en masse des génération d’égo-centrés, d’inadaptés sociaux, frustrés, agressifs (les lecteurs enseignants me comprendront), et mène, directement, nous le constatons, au glissement de cette belle idée qu’est la démocratie vers la dictature.
Galadriel
De l’enfant roi à l’adulte tyran
Moi d’abord ! Ils sont de plus en plus nombreux à refuser sans remords les règles de la vie en collectivité. Qui sont donc ces mal-élevés pour qui l’autre n’existe pas ?
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