Afrique : Lutter contre la désinformation
Notre vision colonialiste de l’Afrique qui présente ses peuples comme des primitifs sortis de l’ignorance par les lumières de la civilisation fait long feu. L’Afrique est un immense continent et parler de l’Afrique comme d’une entité globale est une erreur profonde. C’est aussi faux que de mettre tous les pays européens dans un même sac. Qu’ont de commun un Bulgare et un Finlandais ?? Mais ce que l’on nous a implanté dans l’esprit, dès l’enfance – qui n’a pas lu Tintin au Congo ?-, est bien utile pour justifier l’occupation et le pillage des ressources de ce continent. Lorsque l’on voit que Mme Taubira, simplement parce qu’elle est noire a été traitée de singe,(1) l’on mesure l’étendue des dégâts et l’urgence qu’il y a à corriger cette vision dominatrice et méprisante du blanc civilisé et supérieur..
Il ne s’agit pas ici d’un débat sur les bienfaits ou méfaits de la colonisation. Simplement un peu de culture pour se débarrasser d’idées toutes faites et néfastes. Nous voulons l’amitié entre les peuples ? Commençons par nous déprogrammer.
Voici pour vous aider à remettre les pendules à l’heure :
10 choses hallucinantes à savoir sur l’éducation en Afrique avant l’arrivée des Européens
1: La connaissance africaine ne fut pas seulement transmise oralement
L’idée que l’éducation en Afrique antique fut uniquement orale et non écrite est un mythe. Dans son livre, Reversing Sail: A History of the African Diaspora, le Dr Michael Gomez, auteur et professeur d’histoire du Moyen-Orient et d’études islamiques à l’Université de New York, déclare qu’à partir de 300 avant JC, la civilisation de Méroé développa un système d’écriture propre.
2: Les Africains furent alphabétisés bien avant les Européens.
Gomez déclare qu’alors que du point de vue occidental l’intellect et l’éducation dates de l’époque de Socrate et de Platon, les populations d’Egypte et de Nubie développèrent « une civilisation alphabétisé, urbaine et technologiquement avancée » des siècles avant la création de Rome ou d’Athènes. En fait, dans son livre «Echoes of Ancient African Values» , le Dr Joseph Bailey, un chirurgien orthopédiste à la retraite, devenu expert en histoire africaine antique et en expériences afro-américaines, affirme que « les modifications de l’écriture égyptienne servirent de base pour les «nouvelles» écritures développées pour de nombreuses langues sémitiques comme le phénicien, l’hébreu, l’araméen, etc…»
3: L’Afrique a accueilli l’une des plus anciennes universités du monde.
Fondée en l’an 989 par l’érudit et juge en chef de Tombouctou, Al-Qadi Aqib ibn Mahmoud ibn Umar, La mosquée de Sankoré, ou l’Université de Sankoré, est l’une des plus anciennes écoles d’enseignement supérieur au monde. Une riche femme Mandika financa Sankoré, ce qui en fit un centre d’éducation de premier plan, selon Muslimheritage.com. K.C MacDonald, professeur d’archéologie africaine à University College of London’s Institute of Archaeology, écrit que l’Université de Tombouctou «n’avait pas d’administration centrale, de registres d’étudiants, ou de cours prescrits; mais qu’elle était plutôt, composé de plusieurs écoles ou collèges entièrement indépendants, chacun dirigé par un seul maître ou imam.» Cette université aurait produit plus de 700.000 manuscrits.
4: Les gens venaient de partout pour être enseignés par les Africains
Selon Gomez, dans les années 1100, les Africains d’al-Andalus, un Etat musulman médiéval, contribuèrent de manière significative à la « période intense de production intellectuelle et culturelle » qui dura 800 ans. L’intelligence africaine d’Ibérie servit de base à la Renaissance européenne qui débuta dans les années 1500 et qui dura jusqu’en 1800. En outre, on venait de partout dans le monde pour étudier dans les universités de Tombouctou à l’époque des empires du Mali et du Songhaï. En fait, les savants européens les plus illustres, comme Hérodote, partaient en Afrique afin d’obtenir des connaissances et des informations.
5: Traditionnellement, tout le monde participait au processus éducatif
Il faut un village pour élever un enfant. En ce qui concerne l’éducation en Afrique avant l’arrivée des Européens, chaque génération était impliquée. Dans son livre, «Histoire et développement de l’éducation en Tanzanie», le professeur AK Philémon Mushi, le premier directeur et fondateur de la Mkwawa University College of Education, confirme que l’éducation des autochtones en Afrique se caractérisée par le « processus de passage entre les membres de la tribu et d’une génération à l’autre de la connaissance , des compétences, des traditions culturelles, des normes et des valeurs de la tribu était héritée».
6: L’éducation en Afrique était sans fin
L’éducation africaine était un processus qui durait toute une vie. Dans son article, «L’histoire de l’éducation en Afrique de l’Est» , Sam Witerson, un enseignant de Dar es Salaam, en Tanzanie, affirme que «l’éducation des peuples autochtones africains était un processus continu d’apprentissage par lequel une personne passait par des étapes prédéterminées de la vie d’étudiant, du berceau à la tombe.» L’éducation est un voyage, non pas un tremplin vers un succès monétaire.
7: Kemet développa un système scolaire très complexe et très impressionnant
Le regretté George Granville Monah James était un auteur et historien Sud-américain. Dans son livre, «Stolen Legacy», il traite du système de l’école égyptienne des mystères. Dans les universités d’Égypte, la grammaire, la rhétorique et la logique supprimaient l’irrationalité. La géométrie et l’arithmétique abritaient les théories et les techniques dans lesquelles les individus supprimaient les problèmes, à la fois intérieurement et physiquement. Et l’astronomie donnait aux individus la possibilité d’acquérir des connaissances et d’examiner le destin. Enfin, la musique servait de « pratique vivante de la philosophie ».
8: Les Écoles des Mystères égyptiennes ont inspiré la philosophie grecque.
Dans «Stolen Legacy» , James découvre les cinq principaux éléments qui relient la philosophie grecque aux aux Écoles des Mystères égyptiens. Premièrement, de nombreux philosophes grecs ont trouvé qu’étudier les sciences était essentiel; c’était la condition pour adhérer au système des Mystères égyptiens. Deuxièmement, les quatre vertus cardinales de Platon ressemblent fortement aux 10 vertus du système des Mystères égyptiens. Troisièmement, les institutions religieuses de la Grèce portent une ressemblance frappante avec les temples d’Égypte; tout comme les palais religieux et temples d’Egypte, les institutions religieuses d’Occident sont souvent construites en pierre et caractérisées par des entrées bordées de statues, de grandes cours et des plafonds qui rappellent le ciel avec des peintures de nuages ou d’étoiles. Quatrièmement, le temple de Delphes, qui est souvent mentionné tout au long des légendes de la mythologie grecque, était entièrement égyptien. Et Cinquièmement, tandis que les anciens dirigeants de la Grèce se sont opposés à l’influence égyptienne, de nombreux philosophes de la Grèce antique ont imité le culte égyptien.
9: Dans l’Égypte antique le scribe était l’incarnation de l’intelligence.
Dans l’Egypte antique, l’éducation était réservée à la famille royale, aux riches et aux «gardiens» de la société; les scribes étaient ces gardiens. Dans son livre, «L’éloquence des scribes: un Mémoire sur les Sources et ressources de la littérature africaine» , Ayi Kwei Armah, une experte du Ghana, auteure et traductrice, explique que ces personnes avaient un «timbre de génie», ainsi que « des compétences organisationnelles si élevées que leur civilisation a duré des milliers d’années, plus que toute autre» , alors que la plupart des scribes étaient de la classe supérieure, les scribes pouvaient être membres d’une classe sociale plus basse, et, tandis que la plupart des scribes étaient des hommes, la preuve fut démontrée que des scribes femmes ont existé. Les scribes étaient responsables de multiples tâches, qui comprenait la préservation de l’histoire, la collecte des impôts et composer des souvenirs écrits de la vie quotidienne en Égypte. Avant de devenir un scribe, il fallait suivre une formation intense caractérisée par l’apprentissage.
10: L’éducation en Afrique a été enracinée dans le collectivisme par opposition à l’individualisme.
«(E)ducation or (e)ducation in Traditional African Societies? A Philosophical Insight» , un article écrit par Philip Amasa Ndofirepi et Elizabeth Spiwe Ndofirepi, véhicule l’idée qu’en ce qui concerne l’éducation, le communautarisme est « la responsabilité de la communauté de veiller à ce que les enfants soient élevés de manière appropriée et que, lorsqu’ils arrivent à l’âge adulte, ils subviennent aux besoins des membres les plus âgés de la communauté« . c’est l’objectif majeur de l’enseignement traditionnel en Afrique afin de produire un individu complet; celui qui est cultivé, respectueux, intégré, sensible et attentif aux besoins de la famille et des voisins.
Source : http://atlantablackstar.com
Traduit par la team Ojal
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