AUTRES REGARDS : Grèce et géo-politique mondiale

Quand un petit train peut en cacher un beaucoup plus gros…

 

Et si, obnubilés par un Grexit, et nos plans d’épargne, nous étions entrain de regarder le doigt au lieu de la lune ?

Essayons de comprendre la crise grecque en examinant les enjeux géo-politiques internationaux, au-delà de l’analyse purement économiste, de nos élans démocratiques et de nos petits bas de laine.

Glané sur le net :

L’affaire est de taille : Il s’agit ni plus ni moins

– de l’avenir du gaz Russe et de la répartition et le contrôle de la réserve de pétrole en Mer Egée (1) – pour laquelle les multinationales US ont les yeux de Chimène – et qui ferait de la Grèce un pays riche,

– de l’extension des bases armées de l’OTAN dans les pays de l’Est le long du trajet Eastring , aux portes de la Russie,

– de la mise en danger du projet de monde unipolaire et marchand du NOM. Selon Paul Craig Roberts il ne s’agit ni plus ni moins que d’éviter ou non un 3ème conflit mondial pour lequel certains néo-cons européens réclament une « préparation » (2)

Il est indispensable du point de vue occidental que les Grecs restent en Europe, dans la  zone euro, et surtout sous domination de l’OTAN. Les signes d’indépendance du nationaliste Erdogan en Turquie créent une zone de faiblesse dans la stratégie US au Moyen-Orient et une alliance politique actée entre Athènes et Moscou serait intolérable.

La marge est étroite et Siryza est en danger.  Il est évident qu’outre les difficultés économiques prévisibles, les US ne souhaitent pas politiquement un Grexit et encore moins une indépendance de la Grèce vis à vis de l’Europe !   Mais il  faut surtout éviter que la Grèce passe « à l’ennemi ». Outre la bataille pour la suprématie économique, par Grèce interposée c’est aussi une guerre politique entre bloc occidental et bloc russie/Chine qui est en jeu..

Vu sous cet angle, et selon le poids que les US sont capable de mettre dans la balance, il est bien possible que l’U.E. ne gesticule que pour la façade  et trouve des aménagements miraculeux pour garder la Grèce en son sein en concédant une demi-victoire à Syriza (dont elle pourrait bien songer à se débarrasser.. plus tard (2) – ce qui expliquerait  son retournement de veste vis à vis du référendum ce week-end. Il y a bien dans cette acceptation une explication autre que le haut sens de la démocratie bien connu de l’UE.

Celle-ci  ferait des concessions majeures à la Grèce*** qui, du coup, serait appelée à voter « oui ». C’est un hypothèse qui se tient. Le fameux « risque de contagion » agité comme un épouvantail ne serait qu’une façade,  Tout dans cette éventualité est probablement déjà prévu et verrouillé (ou, et cela n’engage que moi,  les politichiens européens sont des imbéciles). Si tel n’est pas le cas,  l’idée d’une guerre contre la Russie souhaitée par les faucons de l’OTAN et de l’Europe n’est pas impossible.

[*** Cet article paru au moment même où je rédigeais ce billet sans en avoir pris connaissance, irait bien dans le sens de cette démonstration : ]

Grèce: Juncker a proposé à Tsipras une solution de dernière minute

http://www.romandie.com/news/Grece-Juncker-a-propose-a-Tsipras-une-solution-de-derniere-minute/607695.rom

Ce que la Troïka lâcherait d’un côté (quelques milliards) est ridicule par rapport aux sommes colossales et le trou dans un maillage géo-politique du NOM en Europe qui sont en jeu pour le futur.

La misère du peuple grec, et des peuples en général, devant de tels intérêts n’est qu’un « point de détail ».

Galadriel

Voici plusieurs éclairages géopolitiques pour vous aider à comprendre :

Pour commencer, deux cartes pour deux trajets de pipe-line pour la livraison du gaz Russe à partir de 2019 : (L’article est en anglais en voici qqs extraits. Excuses pour la traduction un peu approximative. )

Article de Russia insider :

Le projet Eastring vs Balkans : La Bataille pour la Grèce

VISION EUROPE/OTAN

VISION RUSSE :

La Russie veut étendre le flux turque à travers la Grèce, la Macédoine, et la Serbie, à un projet que l’auteur a déjà étiqueté comme  » Balkan flux « , tandis que l’UE veut supprimer la route des Balkans centrale et le remplacer par un long des Balkans de l’Est via Bulgarie et la Roumanie, la ligne dite « Eastring ».

Bien que la crise de la dette était un problème bien avant la route des Balkans  a même été conceptualisé, il est maintenant devenu intimement liées dans le drame de l’énergie  et la nouvelle guerre froide qui se déroule dans les Balkans.

La troïka veut forcer Tsipras à capituler à une impopulaire accord sur la dette qui serait sûrement conduire à la fin rapide de son poste de premier ministre.

À l’heure actuelle, le principal facteur liant Balkans Stream à la Grèce est le gouvernement Tsipras, et du point de vue de la Russie il est du meilleur intérêt du monde multipolaire de le voir rester au pouvoir jusqu’à ce que le pipeline puissse physiquement être construit.

Toute modification soudaine et inattendue du leadership en Grèce pourrait facilement mettre en danger la viabilité politique des flux des Balkans et de peser sur la Russie en appuyant sur Eastring, et il est pour ces raisons pour lesquelles la Troïka veut forcer Tsipras dans un dilemme inextricable.

Si il accepte les conditions actuelles de la dette,  il va perdre le soutien de sa base et contraint probablement  à des élections anticipées ou être victime d’une révolte au sein de son propre parti. D’autre part, si il rejette la proposition et permet la Grèce faire défaut, alors la catastrophe économique qui en résulte pourrait tuer tout le soutien de la base pour lui et mettre fin prématurément à sa carrière politique.

Voilà pourquoi la décision de tenir un référendum national sur l’affaire de la dette était un tel mouvement de génie, car il garantit que Tsipras a une chance de survivre à la prochaine tempête politique-économique sur ses résultats démocratiquement obtenus (qui ressemblent à prédire un rejet de la dette et imminent défaut ).

Avec les gens de son côté (peu importe comment justesse), Tsipras pourrait continuer à présider la Grèce comme il se glisse dans une prochaine période incertaine et troublante. En outre, sa gestion continue du pays et de la chimie personnelle qu’il a avec les dirigeants du BRICS ( en particulier Vladimir Poutine ) pourrait conduire à les étendre certaine forme d’aide économique (probablement à travers le BRICS Bank $ 100000000000 Nouveau développement ou bien même pool de réserve importante de devises ) à la Grèce après leur prochain sommet à Ufa au début de Juillet, à condition qu’il puisse accrocher à la direction jusque-là.

Ainsi, l’avenir de la géopolitique de l’énergie des Balkans vient actuellement en panne à tout ce qui se passe en Grèce dans un avenir proche. Bien qu’il soit possible que le Premier ministre grec, autre que Tsipras pourrait continuer à avancer avec Stream Balkans, la probabilité est nettement moins élevée que si Tsipras est confirmé à son poste.

Créer les conditions pour son élimination est la façon indirecte dans laquelle les Etats-Unis et l’UE préférons influencer le cours des futures livraisons énergétiques russes à travers les Balkans, donc pourquoi une telle pression est appliquée sur Tsipras en ce moment.

Sa proposition de référendum tous a clairement pris par surprise, puisque la démocratie réelle est pratiquement inconnue en Europe de nos jours, et personne ne devrait lui à se référer directement à ses électeurs avant de prendre l’une des décisions les plus pivots du pays depuis des décennies. Grâce à ces moyens, il ne peut échapper à la Catch-22 piège que la Troïka a préparé pour lui, et, ce faisant, également sauver l’avenir de Balkan Stream.

http://russia-insider.com/en/politics/eastring-vs-balkan-stream-battle-greece/ri8379

http://www.euractiv.fr/sections/energie/slovaquie-hongrie-roumanie-et-bulgarie-lancent-un-nouveau-gazoduc-314804

 

Il n’ y aura pas de grexit!

Par Liliane Held-Khawam

(Extrait)

L’Union européenne est une pièce de la construction du futur Etat transnational. Elle en est même une pièce centrale. Aucun trou ne peut être toléré dans l’image globale de sa carte. Elle ne pourra d’autant moins tolérer la sortie de la Grèce de son échiquier que les peuples ont compris que leur avenir est mis en danger par une « élite » que certains académiciens appellent classe capitaliste transnationale…

Par conséquent, la Grèce NE PEUT TOUT SIMPLEMENT PAS QUITTER LA ZONE EURO OU L’UE. C’est simplement IMPOSSIBLE. Cela enverrait un message néfaste pour l’empire en construction.

C’est avec cette arrière-pensée qu’il faut évaluer les enjeux de la tragédie grecque. Analyser la Grèce sur la base exclusive des finances est une erreur fondamentale. La crise grecque n’est rien d’autre qu’une guerre lancée contre ce qu’il reste de souveraineté à cet État.

http://leblogalupus.com/2015/06/30/il-n-y-aura-pas-de-grexit-par-liliane-held-khawam/

De purement économique le dossier grec devient géopolitique !

…/…Pour le moment, c’est en tout point la stratégie appliquée par Tsipras. La question est jusqu’où ira-t-il ?

Car au moment où j’écris ces lignes, Tsipras et Varoufakis, qu’il est de bon ton de prendre pour des abrutis et des imbéciles, ont réussi à transformer le dossier grec qui était purement économique en un dossier totalement géopolitique en faisant rentrer la Russie et prochainement la Chine dans l’équation.

La diplomatie grecque n’est pas restée inactive et l’équipe de Tsipras, à défaut d’opter pour une stratégie qui sera forcément gagnante, a pour le moment réussi à réorienter l’avenir de la Grèce.

L’Europe peut-elle aller au clash avec la Grèce ? L’Europe préfère-t-elle prendre ses pertes ? L’un des problèmes est la sortie de la Grèce de la zone euro. En effet, si la Grèce sortait, cela serait la preuve que l’euro n’est pas irréversible et ce serait le début officiel de la monnaie unique. Alors finalement, dans tout cela, je me demande si au-delà des postures, la Grèce comme ses partenaires européens ne partagent pas un point d’accord essentiel à savoir, paradoxalement, la sauvegarde de l’euro.

Et pour les pays européens, sauver l’euro, combien ça vaut ? Si Paris valait bien une messe, l’euro vaut sans doute bien une Grèce…

ARTICLE INTÉGRAL : http://www.lecontrarien.com/la-strategie-secrete-de-la-grece-22-06-2015-edito

 

Paul Craig Roberts sur la Grèce et les enjeux réels :

« empêcher la 3ème guerre mondiale »

Alors qu’un nouvel ultimatum expirant samedi a été lancé à Alexis Tsipras, ce qui se trame actuellement en Grèce va bien plus loin que le défaut d’un pays de 10 millions d’habitants. Ce qui est en jeu, c’est l’avenir de l’Union européenne dans une moindre mesure de la puissance américaine dans le monde. C’est en tout cas ce qu’estime Paul Craig Roberts :

 Le peuple grec et son gouvernement disposent d’une opportunité unique d’empêcher la 3e guerre mondiale. Tout ce que le gouvernement grec doit faire s’il est soutenu par son peuple c’est de faire défaut, se retirer de l’Union européenne et de l’OTAN et d’accepter l’offre russe.

http://or-argent.eu/paul-craig-roberts-sur-la-grece-et-les-enjeux-reels/

 

(1) Un article de 2012 sur les enjeux énergétiques de la Mer Egée :

http://www.voltairenet.org/article174007.html

 

Trouvé sur le site pro européen Euractiv. (Ce site pro-européen est une mine !)

Tiens tiens !

http://www.euractiv.fr/sections/leurope-dans-le-monde/lue-tente-de-simpliquer-en-macedoine-un-pays-sur-le-point-dexploser

 

Des propos belliqueux ont animé une réunion organisée par le groupe de centre-droit PPE (Parti populaire européen) au Parlement européen le 21 avril. Les eurodéputés ont prévenu que la prochaine cible de la Russie serait les pays baltes et que la meilleure des dissuasions était d’être prêt à entrer en guerre.

PAUVRES FOUS AVEUGLES !  (élus par nous, les peuples ne l’oublions pas)

http://www.euractiv.fr/sections/leurope-dans-le-monde/des-eurodeputes-ppe-veulent-une-ue-prete-la-guerre-contre-la-russie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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