Réfléchir : Mr Market et Dr Conjoncture : de l’Oeuvre au noir au satanisme

Étonnant !  Monsieur B. Berthez, est un homme sérieux et cultivé.  On ne peut pas le classer dans la colonne « alternative », pas plus que dans celle des complotistes présumés, même si ses analyses d’économiste sont souvent sans concessions. Une sorte d’électron libre du système. Pour les non-initiés de l’économie dont je suis, il est parfois difficile à suivre.. Il faut dire que c’est un domaine tellement spécifique et complexe que si l’on a aucune base, autant tenter de comprendre des lois mathématiques sans savoir réduire une fraction.

Un ami m’a fait parvenir ce lien, et j’ai été épatée par l’angle de vue choisi dans l’analyse.

Nous sommes nombreux, je crois, à percevoir le côté noir de l’excès de matière symbolisée par cet or (devenu virtuel donc d’une abondance sans limite)  corrupteur et qui rend fou.  B.B l’a vu également, et il le dit, courageusement.

C’est un peu long, mais les prises de consciences méritent un petit effort.

Je sais que je ne serai pas comprise par tout le monde. Mais quelle solution face à cette ombre qui emprisonne de façon toujours plus large, toujours plus pesante l’humanité et la réduit en esclavage ?

Résister, tous,  individuellement d’abord par plus d’esprit, plus d’amour, plus de lumière.

Nous somme les 99,9% et tous ensemble nous détenons tous les pouvoirs. C’est pour cela que sur l’ensemble de la planète nous sommes en permanence manipulés pour plus de  division, que nous sommes fractionnés,  dressés les uns contre les autres par les biais de la peur, de l’orgueil, de l’envie, de la jalousie de l’égoïsme. L’ombre se nourrit de notre haine.

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Nous aurions pu intituler notre texte sur « La nouvelle ère » : comment fabriquer un consensus.

Nous serions ainsi restés dans le registre accessible et banal de la Bourse. Nous ne l’avons pas fait car l’Œuvre qu’accomplissent les Maîtres du m C’estonde va au-delà de la Bourse, de la finance et de la monnaie, c’est une sorte d’ « Œuvre au noir » . Elle a un double côté alchimique et satanique.

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D’ailleurs pour bien assimiler ce que nous voulons faire sentir, il faut se replonger dans Yourcenar et Goethe. Encore que le premier film muet sur le mythe de Faust exprime encore mieux ce qui nous inspire.

 

L’action des Maîtres du monde pose, comme dans les grands mythes évoqués ci-dessus, la question du bien et du mal, la question du prix à payer, des contreparties à la toute-puissance, et la question de savoir à qui tout cela profite.

Nous voulions exposer l’aspect théorique, c’est à dire le cheminement par les découvertes de la théorie de la Communication, le formatage des opinions et des esprits.

La fabrication des consensus est trop proche encore des pratiques classiques de manipulation et de l’usage de la propagande alors que ce nous voulons faire toucher du doigt, c’est le saut radical dans la démarche des Maîtres du monde, ceux que nous appelons quelquefois « les démiurges ». Il ne s’agit plus de travestir la réalité comme dans le mensonge et la propagande, il s’agit de faire advenir un autre monde en agissant sur le sujet connaissant.

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Ils croient que les perceptions gouvernent tout et que la maîtrise des perceptions est possible grâce aux techniques quasi-militaires mais «  »soft » » de lavage de cerveau. La modernité, ce n’est pas le mensonge, lui il est éternel; la modernité c’est la l’instauration d’un monde ou les signes, les paroles et les discours peuvent être ni vrai ni faux et néanmoins être efficaces.

La modernité est fondée sur la disjonction. Comme nous le disons souvent, c’est l’ombre séparée du corps. C’est la création d’un monde parallèle, d’un imaginaire qui est un «  »ailleurs » », par la coupure qu’il instaure entre les signes censés représenter la réalité et la réalité elle-même. Et dans ce monde tout est possible, rien n’est impossible. Nous sommes dans la dissociation des Alchimistes et dans le mythe de Faust.

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Pour bien comprendre, il faut réfléchir sur le concept et la notion de « modèle ».

Un modèle est une représentation du monde qui « marche », qui donne des résultats, c’est une projection idéologique, spiritualiste, un produit du cerveau qui le conçoit. Le modèle évacue la notion de cause, il préfère celle de corrélation; son outil de prédilection, c’est la statistique.

Les modèles ont envahi la pensée politique et économique et ils remplacent la pensée classique fondée sur les catégories du vrai et du faux. Un modèle, cela marche ou cela ne marche pas. Il y a eu quelques réflexions intéressantes de Milton Friedman sur cette question… ce n’est pas un hasard quand on connaît la filiation de Bernanke ! Avec les modèles de Friedman en mains, Bernanke a pu s’écrier, parlant de la Grande crise «  plus jamais ça! ».

En fait ces pratiques modernes ont été préparées par les fameuses découvertes des prix Nobel qui ont articulé la théorie des marchés efficients, c’est à dire la théorie selon laquelle les marchés sont toujours à leur prix dès lors qu’ils intègrent toutes les informations. C’est cette théorie qui est à la base de la politique de transparence/pilotage maintenant pratiquée par presque toutes les Banques Centrales.

L’analyse financière n’a pas compris en quoi tout ceci est nouveau, en quoi cela crée un monde différent. De la même façon elle n’a pas compris les travaux de Nash sur la théorie des jeux et son application à l’univers financier. La finance n’est pas articulée au réel, nous ne sommes pas dans un monde binaire ou la finance reflète le réel, non, nous sommes dans un monde hautement complexe ou l’opérateur doit se poser la question « que dois-je faire sachant ce que je sais, sachant qu’ils savent ce que je sais ». Le rapport n’est pas un rapport à la réalité, mais un rapport aux autres participants et aux Maîtres.

Le père de l’analyse financière fondamentale, Benjamin Graham, l’ancêtre dont se réclame Warren Buffett, disait: « sur le court terme les marchés sont une machine à voter, mais sur le long terme, ce sont des machines à peser ». » C’est de Graham qu’est venue cette idée de Grande Réconciliation inévitable entre les perceptions des gens et le monde réel. Mais Graham n’avait pas prévu que les Maîtres du monde, les démiurges mettraient en place une théorie très sophistiquée qui permettrait de faire croire que le long terme n’existe pas et que le long terme n’est qu’une succession de courts termes comme l’a énoncé Bernanke en 2009.

Il n’imaginait pas que les apprentis sorciers auraient à leur disposition une «  »printing press » » illimitée, avec une monnaie libérée de toute contrainte d’émission et un crédit socialisé, c’est à dire ou le risque est assumé, payé par la collectivité mondiale.

Il n’imaginait pas que l’on puisse séparer l’ombre du corps radicalement.

Il n’imaginait pas que l’on puisse être cynique au point de repousser tous les ajustements et tous les rééquilibrages et que l’on puisse préférer aller jusqu’au bout du chaos.

Les Maîtres du monde inversent la formule que beaucoup reconnaîtront : « l’ordre jaillit du chaos », eux ils sont pour que « le chaos jaillissent de l’ordre ». Nous sommes dans le satanisme.

Le jeu satanique consiste à utiliser la confusion entre ‘ »information’ » et « ‘communication’ ».

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La communication n’a pas pour ancrage ou référent le vrai ou le faux, mais l’utile ou l’inutile.

Mais en évacuant la question centrale : utile pour qui, au service de qui, de quels intérêts ?

Certes pas au service des citoyens, ou de la masse d’entre eux, les classes moyennes, non, au service d’une infime minorité de 0,01%.

BRUNO BERTEZ Le 28 Mai 2015 

illustrations et mise en page by THE WOLF

http://leblogalupus.com/2015/05/28/la-nouvelle-ere-de-loeuvre-au-noir-au-satanisme-par-bruno-bertez/#comments

Si il vous reste un peu de temps, je vous recommande les commentaires du pseudo « Master » qui complètent parfaitement l’article.

Merci Jean-Michel.