Actu médecine : Téléconsultation, Maladies neuro-dégénératives
Et savez-vous qui gère ce « service » ? LES ASSUREURS ! Ben voyons… Évidemment, la confidentialité des consultants sera garantie bla bla bla…
Je me demande tout de même, si lorsqu’on consulte plusieurs fois de suite pour interroger au sujet de troubles sérieux, ce que deviennent nos traces et si il n’est pas imaginable qu’elles puissent ressurgir, comme ça, au moment de la tarification d’une assurance-vie pour un emprunt, par exemple…
Je dis ça, c’est sûrement du mauvais esprit… « Ils » n’oseraient pas, n’est-ce pas ?
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La téléconsultation 24h/24, nouveau «service plus» des assureurs
Stéphanie Lavaud
Minnetonka, Etats-Unis, Paris, France – Fin avril, une assurance américaine, UnitedHealthcare, propose à ses bénéficiaires des consultations en ligne avec un médecin [1]. Une semaine plus tard, c’est au tour d’AXA France de lancer un service de téléconsultation médicale à l’attention de ses assurés [2]. Faut-il voir dans cette double annonce de services de télémédecine une solution à la pénurie de médecins et aux désert médicaux ou un pas de plus vers une approche consumériste de l’acte médical ?
Le service ne se substitue pas au médecin traitant, ni aux urgences
Obtenir une consultation sur un simple coup de fil, certains en ont rêvé, les assureurs l’ont fait.
UnitedHealthcare aux Etats-Unis et Axa en France ont annoncé que leurs adhérents (dans un premier temps ceux dont l’entreprise a souscrit des contrats de santé pour couvrir les salariés et leur famille) pourront bénéficier de téléconsultations en ligne 24h/24 et 7j/7 via un téléphone, une tablette ou un ordinateur. Le principe est simple. Une fois contacté par l’assuré, le médecin fait le point sur sa situation par objet connecté interposé – en mode audio et/ou vidéo – et établit un diagnostic.
La solution à tous les maux ? Non, répond l’assureur américain qui fixe d’emblée des limites du périmètre d’intervention aux situations médicales mineures comme les allergies, les infections urinaires ou des sinus, les bronchites et d’autres pathologies de cet ordre.
Côté français, on se borne juste à préciser que « l’assuré sera orienté vers un service d’urgence » si une situation d’urgence est détectée et que « le service ne se substitue pas aux urgences, ni à une consultation spécialisée, notamment psychologique, ni aux consultations nécessitant un examen clinique ou des examens complémentaires spécialisés ».
Bien sûr, aucun arrêt de travail, certificat médical ou renouvellement d’ordonnance ne pourra être délivré.
En revanche, si le médecin d’AXA Assistance le juge nécessaire, « une ordonnance peut être transmise au pharmacien choisi par l’assuré, avec son accord ».
Y-a-t-il un risque de voir le « télémédecin » se substituer au médecin de famille ? Que nenni. « Avec l’accord du patient, un compte rendu sera envoyé à son médecin traitant. Ce dernier reste ainsi au centre du parcours de soins » prévient l’assureur français pour parer à d’éventuelles critiques.
Pourquoi un tel service de consultation dématérialisée ? Didier Weckner , directeur général délégué d’AXA France, en charge des Assurances Collectives et de la Santé pour AXA France met en avant l’aspect pratique : « parce que dans certaines situations, il n’est pas toujours possible de joindre son médecin traitant ». Plus prosaïquement, on peut se rappeler qu’au 1er janvier 2016, l’ensemble des salariés du privé devra bénéficier d’une couverture santé au nom de la réforme de la généralisation de la complémentaire santé et que tout service innovant permet de se différencier de la concurrence. Côté américain, l’assureur évoque un moyen de faire face à la pénurie de médecins – chiffrée à 45 000 par l’American Association of Medical College – et aux déserts médicaux qui concerneraient 25% de la population vivant dans les zones rurales aux Etats-Unis [1]. L’assureur n’étant pas une entreprise à but non lucratif, il va sans dire que l’aspect économique du système entre en jeu. |
Plus abordable aux Etats-Unis, gratuit en France
Si les propositions américaine et française se ressemblent, elles ont pourtant une différence de taille. Alors que le service proposé par AxaFrance est gratuit pour les salariés – le numéro de téléphone dédié n’est pas surtaxé, et les traitements prescrits sont pris en charge par l’Assurance maladie et « le coût de la permanence se répercute sur le montant du contrat payé par l’entreprise, à hauteur, de 50 centimes d’euros par an et par adhérent » apprend-on dans Le Figaro [3], en revanche la consultation virtuelle à l’américaine est payante. Néanmoins, l’essentiel est financé par l’assureur, les assurés ne payant que le reste-à-charge habituel, soit bien moins que les 50$ facturé pour ce genre de consultation et une économie indéniable par rapport aux 80$ d’une visite chez le médecin, aux 160$ dans un service de soins urgents et aux 650$ que vaut un séjour aux Urgences hospitalières. L’autre différence tient au recrutement des médecins, 29 généralistes salariés par l’assureur français – et inscrits à l’Ordre des Médecins – précise le communiqué d’AXA. Aux Etats-Unis, UnitedHealthcare a préféré s’associer à 3 services Internet disposant déjà d’un savoir-faire dans la consultation en ligne (Doctor On Demand, Optum’s NowClinic et American Well’s Amwell) afin de couvrir 47 états et Washington DC.
Travailler depuis Hawaii Ces nouveaux modes de consultation ne sont pas sans implications pour les médecins, et certains pourront y trouver leur compte. Possibilité de travailler depuis la maison, dans un lieu de rêve, voire de villégiature, de mieux gérer son temps…Pour compenser, l’absence d’examen en bonne et due forme, une allergologue interrogée par NPR (radio) évoque la possibilité de « voir » les symptômes (rash) au moment où ils se manifestent, et non une semaine après ou encore celle de faire un « tour du propriétaire virtuel » de l’appartement à la recherche de « nids » d’acariens [4]. Au nombre des avantages, elle précise qu’elle a même obtenu de travailler à distance – à partir d’une chambre d’hôtel à Hawaii ! |
Pas la panacée
L’expérience d’AxaFrance va-t-elle booster la télémédecine qui peine à trouver ses marques – ou plutôt son mode de financement – dans l’hexagone ? Peut-être. Difficile cependant d’imaginer la téléconsultation être LA solution unique à l’engorgement des services d’urgence, à la baisse du nombre de médecins de garde, à la pénurie de médecins et aux déserts médicaux. Tout au plus peut-on y voir un moyen pratique et rassurant pour parents stressés et pressés, et un dépannage pour la bobologie. Mais quid de ce qui fait depuis des siècles la spécificité du colloque singulier médecins/patients ? L’avenir le dira.
Le Conseil de l’Ordre s’interroge et interpelle le gouvernementEt la Sécu dans tout ça ? C’est la question que se pose le Conseil de l’Ordre des médecins (Cnom) dans un communiqué posté sur son site et intitulé « L’ouverture de téléconsultations par un assureur privé marque-t-elle un retrait de la Sécurité sociale ? » en remarquant que « le salarié qui utilisera ce service ne paiera donc pas directement la téléconsultation, pas plus que l’entreprise » puisque ce service est « financé par le coût de l’adhésion annuelle à l’assurance santé qui, en général, est partagé par moitié entre l’entreprise et ses salariés. » Faut-il voir dans ce « progrès » la mort programmée de la Sécu et/ou la mise en place progressive d’un système à deux vitesses ?
Tout en reconnaissant que le dispositif est « conforme à la loi et aux règlements en vigueur », le Cnom a saisi le Ministère de la Santé, le 19 mars 2015 en mettant le doigt sur trois points sensibles : – la possible mise en place d’un système à double entrée (médecin traitant/sécu versus télémédecin/assureurs) ; – une inégalité d’accès aux soins quand l’avantage est donné à la téléconsultation prise en charge financièrement par l’assureur mais non remboursée par la Sécurité Sociale dans le système classique ; – l’interférence (voire la concurrence) d’une offre privée ouverte 7jours/7 et 24heures/24 avec les services d’urgence de l’Etat via le centre 15. La réponse du gouvernement est d’autant plus attendue que l’on peut imaginer que d’autres assureurs passent eux aussi très rapidement à la téléconsultation. |
REFERENCES :
- UnitedHealthcare. UnitedHealthcare Covers Virtual Care Physician Visits, Expanding Consumers’ Access to Affordable Health Care Options, 30 avril 2015.
- Lancement de la Téléconsultation médicale , communiqué AxaFrance du 4 mai 2015.
- Bartnik M. Axa propose des consultations médicales 24 heures sur 24, Le Figaro, 7 mai 2015.
- Shahani A. The Doctor Will Video Chat With You Now: Insurer Covers Virtual Visits, NPR, 30 avril 2015
http://www.medscape.fr/voirarticle/3601481?nlid=81307_2401
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Alzheimer, Parkinson… à qui profite l’explosion des maladies neurologiques ?
Un million de malades d’Alzheimer en France. Une « pandémie neurologique » dont les victimes sont de plus en plus jeunes. Et les causes parfaitement identifiées. Pourtant, les autorités sanitaires préfèrent regarder ailleurs, dénoncent la scientifique Marie Grosman et le philosophe Roger Lenglet. Dans les coulisses de la recherche et des décisions gouvernementales, ils ont enquêté sur les nombreux conflits d’intérêts qui paralysent toute politique de prévention. Entretien.
Basta ! : Quelle est l’ampleur des maladies qui assiègent nos cerveaux ?
Marie Grosman [1] : Le nombre de malades d’Alzheimer et d’autisme augmente de façon vertigineuse dans de nombreux pays, surtout les plus développés. De 300 000 malades d’Alzheimer en 1994 en France, on en compte environ un million aujourd’hui. Et, si l’on ne fait rien, ce chiffre doublera tous les 20 ans. Le nombre de personnes souffrant d’autisme a été multiplié en France par 17 au cours des cinquante dernières années. On constate également une très forte progression des tumeurs cérébrales chez les enfants (20 % de plus en dix ans). La maladie de Parkinson et la sclérose en plaques, qui concernent respectivement 100 000 et 80 000 personnes, sont aussi en progression. Cela devrait quand même inciter à agir sur les causes de ces maladies !
Roger Lenglet [2] : Toutes les données citées dans notre livre sont démontrées scientifiquement, ce ne sont pas des hypothèses. Nous sommes face à une pandémie neurologique qui ne cesse d’empirer. Les autorités trouvent toujours une explication rassurante à donner. Elles répètent que ces maladies n’ont pas de causes connues, hormis le vieillissement de la population. Mais l’âge est une condition de la maladie et non une cause. La maladie se produit souvent en fin de vie car c’est le temps nécessaire à son expression. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit de pathologies dont le temps de latence est important entre l’exposition aux toxiques et l’apparition des symptômes. Et de plus en plus de jeunes sont touchés par la maladie d’Alzheimer. Entre 30 000 et 50 000 personnes de 13 à 60 ans sont concernées.
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