Science et culture : Géologie et histoire de la terre

Des scientifiques confirment que la Terre a déjà connu six extinctions massives

<a href="https://flic.kr/p/cgk1Hj">Des fossiles à Agrigente (Italie)</a> par Irene Grassi <a href="https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/">licence by</a>

Des fossiles à Agrigente (Italie) par Irene Grassi licence by

Une étude portant sur une île à presque 1.000 km au nord de la Norvège confirme qu’un bouleversement géologique a eu lieu il y a 262 millions d’années.

Des scientifiques ont repéré une nouvelle extinction massive dans l’histoire géologique de notre planète. L’équipe internationale de géologues menée par David Bond de l’université de Hull (Grande-Bretagne), montre dans une étude parue le 14 avril dans le bulletin de la Société américaine de géologie que la Terre n’a pas connu cinq périodes de grandes disparitions d’espèces –comme le pensait la communauté scientifique jusqu’à présent– mais six.

Cette grande extinction aurait eu lieu il y a approximativement 262 millions d’années, d’après l’étude. Les géologues soulignent que de nombreuses espèces ont alors disparu:

«Nous démontrons qu’il y a eu deux importantes extinctions parmi les brachiopodes [animaux marins] au nord de la latitude boréale (à Spitzberg, [île située à presque 1.000 km au nord de la Norvège]) durant la période du Permien supérieur [période géologique]

Ces disparitions massives poussent l’équipe à demander à la communauté internationale que cette «crise du Capitanien», une des périodes du Permien qui s’est déroulé de 265 à 259 millions d’années avant JC d’après l’International Chronostatigraphic Chart, soit considérée comme une extinction massive. Elle intégrerait alors le groupe rassemblant les plus grandes disparitions connues par notre planète.

Une crise qui en précède une autre

D’autres études comme celle menée par David Bond lui-même en 2010 (ici en PDF), avaient déjà permis de trouver des traces d’extinctions massives autour de cette date, mais celles-ci se concentraient autour de la zone équatoriale, rapporte Sciences et avenir. Pour les scientifiques, la difficulté résidait dans le fait que la fin de l’ère du Permien n’a eu lieu que 252 millions d’années avant JC, rappelle la BBC, soit peu de temps après la crise du Capitanien. Or, la plus grande disparition d’espèce a eu lieu lors de cette transition entre le Permien et le Trias (subidivision de l’ère Mésozoïque) qui a débuté il y a 252 millions d’années.

Dissocier clairement ce grand bouleversement, qui a entraîné la disparition de 96% des espèces terrestres, de l’extinction du Capitanien, paraissait donc difficile. En trouvant un autre lieu où la Terre a connu des extinctions massives d’espèces et des mouvements géologiques importants, les scientifiques ont consolidé leur théorie.

Cette crise pourrait être due à l’éruption d’un volcan situé aujourd’hui dans le sud de la Chine: «un lien causal entre les deux phénomènes est possible, mais il est difficile de dire si cette crise régionale était aussi un évènement mondial», rapporte l’étude.

SOURCE : BBC – Sciences et Avenir via

http://www.slate.fr/story/100691/sixieme-extinction-terre#xtor=RSS-2