Comprendre : Petite leçon d’économie pour les nuls
Pour commencer avec humour, une explication lapidaire, très simplifiée, et limpide :
Soyons plus sérieux : Utile pour comprendre des analyses sous l’angle économique, publiées sur certains blogs . L’économie touche à tous les domaines de nos vies : vie sociale, décisions politiques, jeux géo-politiques mondiaux. Il est donc utile de savoir de quoi l’on parle. L’économie est une science compliquée, mais voici la notion de « dérégulation » expliquée simplement :
Le capitalisme dérégulé expliqué aux sans dents
La majeure partie de la population ne possède aucune connaissance de base dans le domaine de l’économie. Les élites au pouvoir, uniquement préoccupées d’objectifs électoraux, surfent avec un grand mépris sur cette ignorance pour manipuler les cerveaux et les bulletins de vote.
Afin de lutter contre la pensée dominante, il est nécessaire de mettre en évidence les véritables enjeux du système capitaliste, ses mécanismes fondamentaux ainsi que les effets de sa dérégulation.
LES BASES DU SYSTÈME CAPITALISTE
Le capitalisme est un système économique basé sur la propriété privée des moyens de production, ces moyens sont centrés sur la notion d’entreprise.
Au sein de l’entreprise, 3 acteurs interviennent :
l’actionnaire (qui possède le capital)
le chef d’entreprise (qui fait fonctionner cette dernière)
le salarié (qui crée la valeur ajoutée de l’entreprise)
Un 4ième acteur pourrait être ajouté à cette liste, le robot ou le logiciel qui crée de la valeur mais qui détruit également des emplois humains. Il fait partie intégrante du capital mais se pose la question de savoir à qui devrait profiter la valeur créée par ce dernier.
Répartition ou concentration des richesses ?
L’éternelle problématique du système capitaliste a toujours été de déterminer la répartition des richesses produites.
Comment cette répartition se décide t’elle ?
La répartition des richesses est tout simplement le résultat des rapports de force entre les 3 acteurs (Jorion), ces derniers étaient autrefois appelés « classes ».
Ce processus sera analysé en détail plus loin.
En fonction des époques, les rapports de forces ont parfois été du coté salariés mais la plupart du temps, ils ont été favorables aux actionnaires. C’est d’ailleurs la situation actuelle.
Dans tous les cas de figure, le capitalisme a tendance à induire plus ou moins rapidement un phénomène de concentration des richesses.
Cette dernière résulte de plusieurs mécanismes :
propriété privée
aliénation du travail
héritage
prêts de capitaux avec intérêts
spéculation
etc.
La notion de concentration des richesses n’est pas un concept abstrait, il s’agit bien d’une faible minorité de personnes physiques qui possèdent à eux seuls une proportion importante des richesses, en général sous la forme de capitaux.
Cette minorité est donc une sorte de caste qui domine le reste de la population.
A titre d’exemple, il est considéré à l’heure actuelle qu’environ 1% de la population mondiale possède à elle seule près de la moitié des richesses de la planète.
Pour le cas français, un premier élément à noter concerne le contexte de la seconde guerre mondiale. A l’époque, les grandes entreprises nationales ont largement collaboré avec l’occupant nazi ; à la fin du conflit, elles devaient en conséquence se faire oublier.
C’est pourquoi le programme du CNR (*) qui mit en place une redistribution sociale pour toute la population a été mis en œuvre sans résistance (si l’on peut dire !).
Durant une quarantaine d’années, le système capitaliste a donc été régulé par l’état, limitant ainsi en France le syndrome de concentration des richesses.
Il s’agit du modèle de capitalisme d’état à la française.
Dans le modèle anglo-saxon dérégulé depuis les années Reagan-Thatcher, la concentration des richesses a atteint en une vingtaine d’années un niveau à peine croyable (voir graphique ci-dessous).
Inégalités de patrimoine France et USA (Source).
(*) Conseil National de la Résistance
L’état seul peut corriger les déséquilibres
N’en déplaise aux libertariens tels Von Mises ou Hayek de l’école autrichienne et autres Milton Friedman, le concept de main invisible ou d’autorégulation du marché qui préserverait les intérêts de toutes les parties est une chimère largement démontrée par l’expérience.
En conséquence, nonobstant les rapports de force déjà cités, pour compenser le phénomène de concentration et introduire de la justice dans le système, la seule solution passe par une intervention de l’état.
Le modèle démocratique est basé sur le suffrage universel, l’ensemble des citoyens d’une nation élit ses représentants par le vote. Ces derniers ont pour mission première -c’est un truisme- de défendre les intérêts des électeurs.
Les exigences légitimes de la population sont à minima basées sur un partage de la richesse pour permettre à chacun d’avoir une vie décente (nourriture, toit, santé).
Dans un capitalisme régulé, une redistribution efficace vers la population est alors effectuée à travers les prélèvements sociaux, les impôts étant quant à eux plutôt réservés au fonctionnement de l’état.
La démocratie est l’ennemie du capitalisme
Il apparait donc d’une manière évidente que la démocratie est incompatible avec les intérêts de la minorité qui possède les capitaux. En effet, la redistribution sociale se fait au détriment de cette minorité.
Cette dernière n’est bien entendu jamais restée inactive, elle a en effet pris des mesures sur le long terme afin d’imposer la défense de ses intérêts aux décideurs politiques.
Cependant, dans les démocraties, ces décideurs sont élus par le peuple.
On peut citer à nouveau l’un des chantres de l’école autrichienne ultra-libérale d’extrême droite, Friedrich Hayek, qui déclara qu’une dictature de type Pinochet est préférable à la démocratie si elle est associée à un régime économique ultra-libéral.
Pour la minorité qui possède la plus grande partie des capitaux, la question est donc, dans les démocraties, de déterminer les moyens pour inciter les populations à voter contre leurs propres intérêts.
L’objectif de cette minorité étant de contrôler le pouvoir, il s’agit donc d’une oligarchie.
L’oligarchie a mis en œuvre plusieurs stratégies pour atteindre ses objectifs :
financement des campagnes électorales et corruption
jeu de chaises musicales entre public et privé
contrôle des médias de masse
culture de l’individualisme
indice NAIRU
immigration de travailleurs pauvres
mondialisation
LA PRISE DE CONTRÔLE PAR L’OLIGARCHIE
Financement des campagnes électorales et autres conflits d’intérêts
Grâce à ses moyens financiers quasi illimités, l’oligarchie favorise le financement des campagnes de ceux qui défendront ses intérêts après leur élection.
La corruption est également un moyen d’influence très efficace, même si le problème est assez peu médiatisé en France.
Une autre procédure consiste à réaliser un jeu de chaises musicales en termes d’emplois public/privé.
Un responsable élu par le peuple n’a qu’une durée de mandat limitée. Pour « assouplir » la position politique de tel ou tel décideur public, il est possible de faire miroiter à ce dernier un futur emploi grassement rémunéré dans le privé.
Lors des campagnes électorales, une conséquence qui s’est exacerbée depuis une quinzaine d’années finit par devenir visible.
En effet, lorsqu’un candidat prétend à des responsabilités dirigeantes à haut niveau, ce dernier est obligé de faire des promesses à ses électeurs pour se faire élire.
Ces promesses ne peuvent bien entendu pas être tenues. Lorsque le candidat arrive au pouvoir, une politique inverse aux engagements est alors appliquée.
Il s’agit d’une preuve empirique supplémentaire qui démontre que les intérêts de l’oligarchie et ceux de la population sont incompatibles.
Quelques exemples :
« Si je suis élu Président de la République, je ferai voter dès l’été 2007 une loi qui interdira la pratique détestable des golden parachutes parce que c’est contraire aux valeurs qui sont les miennes » (N. Sarkozy – 2007)
> résultat : en 2012, les golden parachutes existent toujours !
« Mon ennemi, c’est la finance » (F. Hollande – 2012)
> Résultat : après 2 ans de mandat, aucune mesure de régulation à part une réforme bidon qui filialise 0.5% (!) des activités spéculatives des banques.
Pour masquer ces tromperies, le système tente d’appliquer le principe d’une information qui chasse l’autre afin de faire oublier les engagements initiaux.
Rachat des médias de masse par l’oligarchie
La plus grande partie de la population est non politisée et ne comprend pas les mécanismes de base de l’économie.
En conséquence, les études montrent qu’en général, les peuples votent pour ceux qui sont le plus représentés en volume et en durées d’antenne dans les médias mainstream (*).
L’oligarchie a très bien compris que celui qui possède les médias contrôle les cerveaux ! Elle a donc pris des participations majoritaires dans les médias, une poignée de gros actionnaires concentre la plus grande partie de ces derniers.
Elle peut ainsi influencer fortement les choix des électeurs à son propre avantage grâce aux techniques classiques de manipulations des masses, répétitions des mêmes discours, débats entre intervenants dont l’opinion ne diverge que sur des points de détail, etc…
(*) Cette manipulation ne fonctionne cependant pas dans 100% des cas comme le montre l’exemple du référendum de 2005 sur la ratification de la constitution européenne.
La culture de l’individualisme
On peut se demander comment une petite minorité peut dicter sa volonté à la plus grande masse qui devrait à l’inverse s’imposer grâce à la force du nombre.
Dans le passé, la classe dominée avait réussi à s’unir et obtenir ainsi un partage plus équitable des richesses par basculement du rapport de force.
Deux facteurs ont cependant brisé cet élan :
. la chute du régime d’Union Soviétique qui fut instrumentalisée pour démontrer que le capitalisme libéral n’a pas d’alternative viable
. la culture anglo-saxonne de l’individualisme, relayée en particulier dans l’enseignement supérieur et présente ad nauseam dans les médias
L’indice NAIRU ou le maintient d’un taux de chômage minimum
Lors de certaines périodes de forte croissance, le sort de la population (salariés) peut s’améliorer, il s’agit de périodes de plein emploi.
Le salarié est alors en position de force par rapport à l’entreprise et il arrive à négocier une compensation financière significative pour la valeur ajoutée qu’il fournit à cette dernière.
Cette situation étant insupportable pour l’oligarchie, elle a découvert l’indice NAIRU (*) pour reprendre l’avantage et capter à son profit la plus grande partie de la valeur ajoutée par les salariés de l’entreprise.
Qu’est ce que le NAIRU ?
Il s’agit d’une corrélation fondamentale découverte entre un taux d’inflation bas et un taux de chômage élevé.
L’idée est donc de maintenir l’inflation la plus basse possible afin de conserver un taux de chômage minimum.
Le salarié se retrouvera donc en position d’infériorité lors des négociations concernant le partage des gains, explication ici.
En effet, il existe souvent un chômeur à la porte, moins exigeant, prêt à prendre la place du salarié récalcitrant.
Le second avantage d’un taux d’inflation bas concerne la conservation du capital. En effet, une inflation élevée érode ce dernier (la fameuse euthanasie des rentiers).
L’immigration massive de populations pauvres a ensuite complété ce dispositif.
(*) Non-Accelerating Inflation Rate of Unemployment
L’immigration de travailleurs pauvres
En France, la dernière occurrence d’immigration massive de populations non qualifiées fut décidée au début des années 1970 sous l’influence du patronat.
Karl Marx avait déjà commencé à théoriser dès le 19e siècle l’influence d’un chômage de masse sur une tendance à la baisse des salaires, il s’agit de la fameuse notion d' »armée de réserve du capitalisme« .
Dans une première phase, l’arrivée d’immigrés bien moins gourmands en terme de salaires fait pression à la baisse sur ces derniers.
La seconde phase a lieu lorsque le plein emploi est atteint, il suffit de poursuivre l’immigration massive pour cette fois augmenter artificiellement le chômage.
On tombe alors dans le processus de l’indice NAIRU qui arrive à contenir les salaires et l’inflation.
L’immigration des années 70 fut par ailleurs un échec partiel en terme d’intégration (*). De nombreuses données sociologiques en témoignent et la preuve ultime en fut donnée avec les attentats endogènes du 07 janvier dernier.
(*) Ce sont les gouvernements Pompidou et Giscard qui ont décidé de l’immigration massive des années 70. Ils auraient pu résumer la situation en déclarant : « L’immigration est notre décision et l’intégration des immigrés est votre problème ».
La mondialisation, l’estocade aux salariés et aux états
La mondialisation fut une autre invention qui en est à sa seconde tentative. La première mondialisation, lancée à la fin du 19e siècle sous hégémonie britannique -la grande puissance maritime de l’époque- s’est soldée par la crise de 1929 et 2 guerres mondiales.
La mondialisation actuelle (v2.0) a permis :
de positionner en concurrence les salariés au niveau mondial et donc de niveler les salaires vers le bas
de mettre les bénéfices à l’abri des impôts dans les pays laxistes appelés aussi paradis fiscaux
de menacer les états de délocalisations supplémentaires en cas de prises de mesures défavorables aux multinationales
Elle eu pour conséquences :
la baisse des revenus des états
la baisse des salaires dans les pays développés
Et en corolaire :
l’augmentation des déficits et de l’endettement des états
une accélération de la concentration des richesses par les actionnaires
-> L’évasion fiscale des multinationales est la cause majeure des déficits publics, voir cet article ici.
Les actionnaires ont thésaurisé des surplus pharaoniques en grande partie grâce à l’évasion fiscale. Mise à part la spéculation, que pouvaient-ils faire de toutes ces richesses ?
Une solution très élégante fut de prêter ces surplus aux états pour financer leurs déficits !
Ensuite, conséquence remarquable, les contribuables paient une dime à la finance pour rémunérer les intérêts de la dette de l’état.
-> Rappelons à ce sujet qu’en France, l’intégralité de l’impôt sur le revenu sert à payer les intérêts de la dette. Vos impôts vont donc directement dans la poche de la grande finance…
La finance, dans sa grande sollicitude, ne manque pas de donner des conseils aux états en leur recommandant de diminuer leurs dépenses ! Dit autrement, la redistribution doit cesser…
Elle oublie cependant, entre autres, de mentionner que les cadeaux fiscaux faits aux entreprises depuis plus de 20 ans n’ont créé aucun emploi mais qu’ils ont par contre arithmétiquement fait baisser les revenus des états.
En corolaire, les déficits ont explosé car les états ont oublié une règle évidente qui est la suivante :
si l’on supprime ou diminue un impôt, il faut soit le remplacer par un autre impôt, soit baisser les dépenses.
-> Après deux échecs successifs, on continue à tenter de nous démontrer le caractère apodictique des bienfaits de la mondialisation.
Une oligarchie psychopathe au pouvoir
Ces stratégies ont parfaitement fonctionné car le résultat est en effet visible, le véritable pouvoir est aujourd’hui détenu par les très riches. Ce contexte correspond parfaitement à la définition d’une oligarchie de fait.
La grande force de cette dernière est qu’elle n’apparait pas frontalement, elle se contente de tirer les ficelles.
A noter cependant pour ceux qui pourraient crier à « la théorie du complot », que l’oligarchie n’est pas formellement structurée, il s’agit d’une population de psychopathes (*) qui se contentent de partager des valeurs et des intérêts communs.
(*) En témoigne leur degré d’empathie zéro lorsque l’on observe les effets induits par leur politique au niveau mondial. On constate par exemple l’esclavage des enfants, le phénomène des travailleurs pauvres qui se répand en occident, les émeutes de la faim, les bâtiments qui s’effondrent sur les ouvriers (Rana Plaza), etc.
Après avoir analysé les moyens utilisés par l’oligarchie pour assoir son pouvoir, il reste à comprendre le mécanisme de répartition des richesses produites.
LA RÉPARTITION DES RICHESSES
Au sein de l’entreprise, les richesses produites sont donc à répartir entre les 3 acteurs cités plus haut :
l’actionnaire
le patron (et l’entreprise)
le salarié
Le processus de distribution des richesses se fait en 2 temps et en fonction de rapports de force.
Première phase :
La distribution des richesses fait l’objet d’une première négociation entre le patron et l’actionnaire.
Seconde phase :
Ce n’est que dans un deuxième temps que le salarié négocie avec le patron pour la répartition de ce qui reste entre salaires, primes et investissements.
Les chiffres de l’OCDE montrent clairement que la part des salaires dans la valeur ajoutée des entreprises est en baisse constante depuis 30 ans. Il s’agit donc d’un phénomène de vases communicants des revenus des salariés vers ceux de l’actionnaire.
Après la mise au pas du salarié, le cas du patron
Le cas du salarié ayant été réglé, il fallut s’occuper de celui du patron au cas où ce dernier aurait quelques velléités de justice sociale.
On parle ici des grosses entreprises multinationales car dans le cas des PME, le patron n’est guère mieux loti que le salarié.
L’idée fut de transformer le patron en actionnaire à l’aide du mécanisme des stock options et donc de faire en sorte que ses intérêts soient convergents avec ceux des actionnaires.
L’une des conséquences de ce processus fut les fameux licenciements boursiers, l’intérêt de la direction générale de l’entreprise étant directement lié au cours de l’action.
Le démantèlement des états est en cours
A travers ses bras armés de la troïka (UE, BCE, FMI), l’oligarchie exige l’arrêt de la politique de redistribution des richesses. La périphrase utilisée, car la rhétorique est fondamentale, évoque pudiquement le terme de « réformes structurelles ».
La novlangue, concept inventé par Georges Orwell en 1949 est aujourd’hui couramment utilisé en communication politique.
Il existe pourtant un cas où le système privé accorde une utilité aux états. En effet, suite à une spéculation illimitée et très risquée qui explose systématiquement en bulles, les banques et les investisseurs qui sont derrière risquent la faillite.
Dans une sorte de schizophrénie associée à une parfaite mauvaise foi, les banques se tournent alors vers les états pour couvrir leurs pertes.
On nous explique qu’il n’y a pas d’alternatives (TINA) et qu’il faut sauver le système bancaire pour éviter l’écroulement de tout le système.
-> En réalité, ce sont les actionnaires et les investisseurs qui refusent de prendre leurs pertes et qui les font éponger par le contribuable.
Toute « brillante » que soit la politique économique dominante, cette dernière a fini par se prendre les pieds dans le tapis en 2007.
Comment cela a t’il pu se produire avec un système qui d’après l’école ultra-libérale est réputé infaillible ?
LORSQUE LA MECANIQUE S’EST ENRAYEE
La captation des richesses par le capital a eu pour conséquence des salaires qui sont descendus en dessous d’un seuil. Ces derniers ne sont plus assez élevés pour permettre au système consumériste d’écouler sa camelote sur le marché (*).
(*) Avec certes des disparités entre les pays
Informatisation et robotique
Un autre facteur défavorable fut l’augmentation drastique de la productivité, en effet, fabriquer plus avec moins de main d’œuvre a permis d’améliorer les marges.
Cette augmentation grandement aidée par l’automatisation (informatique, robotisation) a en plus diminué le nombre d’emplois humains disponibles.
Disparition de l’emploi
Ces emplois qui ont disparu n’ont pas été remplacés par d’autres. Lorsqu’un salarié est remplacé par une machine ou par un logiciel, ce dernier se retrouve à la rue sans aucun revenu compensatoire (*).
Même si les TIC (**) ont contribué à créer des emplois, le solde net induit par ces dernières est largement négatif, c’était d’ailleurs l’objectif initial.
-> L’emploi humain tend donc à disparaitre.
La valeur ajoutée obtenue grâce aux gains de productivité va directement dans la poche de l’actionnaire car les logiciels et autres robots font partie intégrante du capital.
-> Pourquoi cette question ne fait elle pas l’objet d’un débat ?
(*) Abstraction faite des allocations chômage qui ne durent qu’un temps
(**) Technologies de l’information et de la communication
Les consommateurs ne consomment plus
Dans un premier temps, le système a réagi en proposant la possibilité d’emprunter (moyennant intérêts) à ceux qui n’ont plus les moyens de consommer, cela a fonctionné un temps, cependant un emprunt doit être remboursé et une grande proportion de la population s’est retrouvée dans l’insolvabilité.
Le résultat est une activité mondiale atone, avec de grandes zones économiques sans croissance à la limite de la récession (Europe, États-Unis). Seuls les BRICS (*) présentent encore des taux de croissance significatifs mais ils ne suffisent pas à tirer le reste de la planète dans leur sillage.
(*) Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud
La grande crise (bis)
La crise de 1929 issue de la première mondialisation fut appelée « la grande crise », elle est encore bien présente dans la mémoire des économistes.
Cependant, en 2007, une nouvelle crise financière majeure s’est déclenchée. Elle fut liée à une dérégulation effrénée du système.
Voir l’explication ici.
Cette crise d’abord financière a induit ensuite une crise économique qui a gravement endommagé le système.
La liste des dégâts est longue :
énormes volumes d’actifs toxiques cachés dans les bilans bancaires
déficits et dettes publiques/privées insoutenables
stagnation économique mondiale
extrême concentration des richesses qui freine la consommation
planète exsangue (pollution, réchauffement, …)
etc…
Bien que les banques centrales agissent d’une manière assez habile (Communication et robinet à liquidités pour la BCE) ou très risquée (Planche à billet pour la FED et la BoJ), elles ne peuvent à elles seules résoudre les problèmes majeurs soulevés par cette crise.
L’économie mondiale dont la survie est basée sur la croissance est actuellement en stagnation.
Le système financier mondial est aujourd’hui en état de mort clinique depuis la crise de 2007/2008, mais il ne le sait pas encore.
Il est devenu un véritable zombie, son cadavre ne continue à s’agiter faiblement que sous l’effet de la perfusion en liquidités des banques centrales.
L’oligarchie a déjà obtenu la socialisation des pertes abyssales des investisseurs issues de la crise de 2007. La prochaine pilule que tentent de nous faire avaler les élites concerne le financement des déficits publics induits par la spoliation des recettes fiscales par les multinationales.
Les salaires ont déjà été largement lessivés au profit des dividendes mais cela ne suffit pas, il faut en plus que les dépenses sociales soient ramenées à leur portion congrue pour éviter à tout prix la faillite des états.
A l’heure où l’on commence à envisager un défaut de la dette grecque, on pourrait supposer que les investisseurs accepteront pour une fois de prendre leurs pertes.
Rassurez-vous, il n’en sera rien car ces derniers ont réussi à transférer leurs créances helléniques aux états de l’Union Européenne, autrement dit aux citoyens !
-> Les créanciers ont fini par comprendre que le surendettement des états est devenu en réalité leur propre problème, après tout c’est bien le débiteur qui est en position de force lorsque les montants empruntés ont atteint un certain seuil !
En 1789, si l’on simplifie un peu, les têtes de ceux qui exploitaient la population sont tombées.
Aujourd’hui, elles ont repoussé et le boulot est à refaire, mais cette fois c’est au niveau mondial qu’il va falloir agir…
Par Zevengeur pour :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-capitalisme-deregule-explique-164214