Ukraine : Le ministère de l’Information (sic) recrute des trolls !

Le ministère de l’Information créé en décembre dernier et appelé par les ukrainiens le « ministère de la vérité »(référence à Orwell)  recrute une cyber armée pour lutter contre la propagande russe. (1).  Si l’on comprend bien, c’est propagande contre propagande.  Le système néo-nazi  progresse dangereusement en Ukraine, Goebels n’est pas mort…

Là encore un nid de vipères est entrain de grossir à nos portes au vu et au su de tous les gouvernements occidentaux et l’on ferme les yeux. Lorsqu’ils seront chez nous, on se lamentera comme pour Daesh ?

Voici qui dirige ce ministère :

Officiellement appelé le ministère de la politique de l’Information, le nouveau bureau sera dirigé par Yuriy Stets, chef du département de la sécurité de l’Information de la garde nationale de l’Ukraine. Un proche allié du Président Petro Poroshenko, Stets était autrefois  producteur en chef de la chaîne de télévision que possède Poroshenko.

Qui est Yurry Stets: ?

Une belle carrière non pas dans le journalisme mais dans des postes politiques où on le retrouve toujours du côté des Etats-Unis, dont il épouse les intérêts. Il a été élu au Parlement ukrainien le  23 novembre 2007 et a été membre du Bloc de légitime défense de notre Ukraine – populaire. c’est-à-dire  une alliance électorale active en Ukraine depuis 2001 jusqu’en 2012, liés à l’ancien Président Viktor Iouchtchenko l’homme de la révolution orange marié à une nazie recrutée par les Etats-Unis, celui qui a remis au goût du jour les héros bandéristes et l’ultranationalisme. La Révolution orange fomentée par les Etats-Unis avec le savoir faire de Soros acquis dans les Balkans.  Il est élu à nouveau le 12 décembre 2012, cette fois en tant que membre du parti de la patrie de Ioulia Timochenko.    Pendant le mandat de l’ancien président ukrainien Viktor Ianoukovitch, Stets a été membre du Conseil politique de l’opposition unifiée.   Le 17 juin 2013, en tant que membre du Parlement pour la patrie, Stets devient chef du parti politique solidarité.    Après la révolution ukrainienne de février 2014, il a été le directeur de la sécurité de l’Information pour la Garde nationale de l’Ukraine. Le 27 août 2014, la solidarité a changé son nom pour « Bloc Petro Poroshenko « , il élit l’ancien Ministre des affaires intérieures Yuriy Lutsenko comme le nouveau leader du parti.  Lors des élections législatives d’octobre 2014, Stets fut réélu au Parlement en tant que membre du Bloc Petro Poroshenko.    Il est nommé Ministre de la politique de l’Information le 2 décembre 2014, annulant son siège au Parlement pour occuper ce poste.

Notons également que cet homme a été directeur de la sécurité de l’information pour la Garde nationale de l’Ukraine, ce qui ne dit pas grand chose au lecteur ordinaire mais qui mérite d’être relevé. Au cours de son existence, cette garde nationale est à la fois une organisation regroupant l’extrême-droite nationaliste anti-russe et anti-soviétique mais prétendant canaliser les éléments les plus turbulents.  Dès le  début, la garde nationale a été indirectement impliquée dans le conflit transnistrien au cours du printemps/été 1992. Par la suite, jusqu’en 1998, les unités de la garde nationale étaient censées épauler les garde-frontières dans des opérations de lutte contre la contrebande menée à la frontière avec la Moldavie et la région sécessionniste de Transdniestrie . En 2014 la garde nationale s’est reconstituée sur la base des Troupes internes de l’Ukraine, avec des plans d’intégration de certains des partis politiques et les organisations d’extrême-droite de l’ Euromaidan. Toutefois ces tentatives d’intégration ont rencontré des résistances de certains qui ont préféré s’intégrer dans les milices de Kolomojski.

On voit que l’homme a fait ses preuves et est tout à fait apte à fonder un ministère de la vérité.

Pourquoi un ministère de la vérité

D’abord il faut être logique quand un pays est arrivé à un tel niveau de faillite économique politique et culturelle et qu’il ne lui reste plus qu’à accepter d’être géré comme le serait une multinationale au service du complexe industrialo-militaire étasunien,  et ses dirigeants recrutés sur le mode habituel des dirigeants des monopoles financiarisés, il doit veiller à son secteur communication et publicité.

 L’objectif officiel est de faire face aux redoutables effets de la propagande de la Russie, Il est vrai que la publicité un tantinet décalée de l’Ukraine comme pays de la liberté et de la démocratie attaquée par un méchant voisin a de plus en plus de mal à passer. D’abord parce que comme l’a dit Lavrov à john Kerry hier: « si vous avez des preuves que les armées russes sont en Ukraine pourquoi CNN ne produit-elle pas des vidéos?  » Ensuite parce qu’en revanche se multiplient les preuves des crimes commis contre les populations civiles de l’est par des bataillons de brutes, des mercenaires ou des fanatiques néo-nazis  et que même si la presse française ne craint pas de transformer ceux-ci en héros de la liberté ces gens n’y mettent pas du leur… pour être crédibles… Difficile de vendre ces gens là comme des héros de la liberté…

[Volontaires du bataillon Azov envoyés dans le Donbass]

ainsi en dehors des fiers héros couverts des pieds jusqu’à la tête de symboles nazis et que l’on a bien du mal à prendre pour des héros de la liberté, on peut également trouver une forme d’humour très particulier comme ce journaliste qui propose au titre des cadeaux de Noël une maison de poupée intitulée Odessa 2 mai:

Entre les chefs de la police de Kiev aux allures porcines et couverts de croix gammées et l’humour vraiment irrésistible des journalistes en accord avec la ligne gouvernementale, on a du mal à vendre l’Ukraine démocratique et sa révolution pro-occidentale…

 mais malgré cette emprise de l’extrême-droite ce gouvernement au main des Etats-Unis, il existe des journalistes qui ne renoncent pas à faire leur métier et si un ministère de ce type a été créé c’est parce que parvenaient fréquemment des zones de l’est des rapports de journalistes dénonçant avec courage les crimes qui s’y perpétraient, les victimes civiles. Avec l’interdiction du parti communiste, la « lustration » c’est-à-dire l’épuration de toute opposition dans l’administration, l’éducation en particulier, le ministère de la vérité verrouille un peu plus les possibilités d’expression démocratique.

Le ministère sera donc  probablement amené à restreindre la liberté d’expression et inhiber le travail des journalistes, en particulier en ce qui concerne l’Ukraine orientale déchirée par la guerre, disent les commentateurs occidentaux. Ils ont raison ! Même Benetton et sa publicité décalée ne prétendait pas nous vendre un produit avec une pareille contrepublicité. Donc on change les dirigeants et nomme un publicitaire de choc, quoi de plus normal!

La position des communistes ukrainiens

les journalistes qui se sont réunis devant la rada de Kiev n’étaient pas tous des communistes, mais partout où ils ont des forces, les communistes ont participé activement à ces rassemblements. Ainsi à Kirovograd, les communistes ont soutenu la protestation  des journalistes contre « Minpravdy » le ministère de la vérité et un meeting de protestation s’est tenue à  Kirovograd, Selon le service de presse du KPU de Kiovograd les manifestants sont opposés à la mise en place d’une politique d’information en Ukraine, surnommé le nation « Ministère de la vérité ».

Malgré le temps glacial sur la place centrale de la ville se sont rassemblés des journalistes, qui ne partagent ne pas l’initiative pour la mise en place de ce bureau. Participent activement  à la campagne, les membres du journal communiste « le pouls de la région de Kirovograd ». Selon un membre du Comité de rédaction du journal, Yuri Grachev, la création « Minpravdy », en fait, légitimerait la lutte contre la dissidence et contribuera à la mise en place de la censure dans le pays et par suite de la limitation de la liberté d’expression.

À l’issue de la manifestation , les participants ont signé un appel au Président et le premier ministre du pays pour éviter la création de « Minpravdy ».

Danielle Bleitrach

Image à la une : Quelques journalistes protestent devant la rada pour dénoncer un ministère de la vérité sur le modèle du big brother

https://histoireetsociete.wordpress.com/2014/12/05/une-autre-innovation-du-gouvernement-ukrainien-sic-le-ministere-de-la-verite/

media

Le compte tweeter de la nouvelle armée virtuelle ukrainienne. Vous remarquerez le blason choisi.  Si vous l’ignorez,  le symbole des grenades croisées est celui  de la 36th SS Waffen Grenadier Dirlewanger Division réputée pour la cruauté de ses exactions.

36th SS Waffen Grenadier Division Dirlewanger Patch

Ce n’est pas franchement reproduit comme sur la photo ci-dessous d’une vaillante combattante ukrainienne, mais c’est une curieuse coïncidence…

(Image « Les Crises »  http://www.les-crises.fr/neonazies-ukrainiennes-la-suite/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+les-crises-fr+%28Les-Crises.fr%29

 

TOUT VA BIEN EN UKRAINE. COMME PARTOUT OÙ L’EMPIRE ET SES ALLIÉS

SONT ALLÉS METTRE LEUR PAGAILLE,  LA DÉMOCRATIE PROGRESSE !

 

(1)  http://rue89.nouvelobs.com/2015/03/07/ukraine-ministere-verite-recrute-armee-internet-257954