Comme la datation de l’apparition de la vie, l’hominidé vient de prendre lui aussi quelques rides
La découverte d’un fossile de 2,8 millions d’années vieillit le genre humain de 400.000 ans
Voilà qui donne un coup de vieux à l’homme. La découverte en Ethiopie d’une mandibule avec cinq dents datant de 2,8 millions d’années repousse en effet l’origine des humains de 400.000 ans.
Ce fossile, le plus ancien du genre Homo jamais découvert, donne un nouvel éclairage sur l’émergence du genre Homo, estiment les scientifiques dont les travaux paraissent mercredi dans la revue américaine Science. «La mise au jour de cette mâchoire inférieure aide à réduire le fossé dans l’évolution entre l’Australopithèque -la célèbre Lucy datant de 3,2 millions d’années- et les premières espèces du genre Homo comme l’erectus ou l’habilis», expliquent ces paléontologues. «Ce fossile est un excellent exemple d’une transition des espèces dans une période clé de l’évolution humaine», ajoutent-ils.
Source: Livescience.com
Depuis des décennies, les scientifiques cherchent des fossiles en Afrique pour trouver des indices des origines de la lignée Homo mais sans grand succès puisqu’ils ont découvert très peu de fossiles de la période jugée critique allant de moins trois millions d’années à moins 2,5 millions d’années. De ce fait, les experts ne sont pas d’accord sur la période de l’origine de la lignée Homo qui a abouti à l’émergence des humains modernes, l’Homo Sapiens, il y a environ 200.000 ans.
Le changement climatique est responsable de l’émergence du genre Homo?
Mais les chercheurs notent qu’ils ne sont pas en mesure de dire avec cette seule mâchoire s’il s’agit ou non d’une nouvelle espèce du genre Homo qui aurait abouti en évoluant à l’homo sapiens. Une recherche complémentaire parue mercredi dans Science met en évidence un changement climatique qui a rendu l’environnement plus aride il y a 2,8 millions d’années. Ces scientifiques ont découvert des fossiles de mammifères contemporains de Ledi-Geraru montrant qu’il y avait surtout des espèces vivant dans des habitats dominés par de petits arbustes et la savane où les arbres étaient rares. Alors qu’à l’époque de Lucy qui était encore un grand singe, la végétation était plus verdoyante avec des forêts.
«Mais il est encore trop tôt pour dire si le changement climatique est responsable de l’émergence du genre Homo, il nous faudra avant cela examiner un plus grand nombre de fossiles d’hominidés que nous continuons à rechercher dans cette région», a-t-elle ajouté. Avec la disparition des arbres, les singes ont dû s’adapter à un nouvel environnement. Leur cerveau est devenu plus gros ce qui leur a permis de fabriquer des outils pour survivre et de moins dépendre de mâchoires puissantes et de grosses dents, supputent les scientifiques.