Réflexion : Matrix au regard de l’économie

Le dilemme de la gestion, blue pill or red pill ? Par Bruno Bertez

Avertissement 

Ce texte a une portée générale; si vous l’assimiliez, vous comprenez notre démarche et le projet qui est le nôtre en écrivant. Ce projet est celui de vous inciter à prendre la pilule rouge et de vous conduire comme on dit in « The Rabbitt Hole », là où les choses se passent. 

Notre projet est non pas de vous passer le film, mais de vous indiquer, de vous faire découvrir la salle de projection avec ses machinistes. Vous pouvez croire aux ombres, ombres du monde, ombres des autres, ombres de vous-même que l’on, le grand « ON », projette sur l’écran. Vous serez certainement plus confortable, moins angoissé. Mais vous pouvez aussi refuser la pilule bleue démystifier ces ombres, accepter l’angoisse qui en découle et/mais en contrepartie mener une vie plus vraie, plus libre, moins aliénée. 

Je me sers de la finance et de l’économie pour démonter les rouages, dévoiler les mensonges et les manipulations, mais ce n’est qu’un prétexte car au fond, la névrose dans laquelle ils vous font vivre, ce monde faux, bidon est totalitaire. Ils, le grand « ILS » ont tout envahi; Et j’insiste très souvent et de plus en plus, l’aspect « consommation », « dépense » de votre vie est lui aussi entièrement manipulé, cette manipulation contribuant a renforcer votre dépendance, votre soumission. 

Peu d’analystes insistent sur ce côté consommation. Ils parlent de la production, du travail, ils n’abordent pas la question de la consommation, de la manipulation des besoins, des désirs. On commence seulement à entrevoir à quel point la consommation des signes produits par les médias est truquée, mais cela reste superficiel; le trucage des médias est au-delà du mensonge, au-delà du vrai et du faux, il est radical. Il est dans le fait de donner à voir les choses en surface alors que tout se passe en profondeur, en dessous, in the Rabbitt Hole. Il est de cacher, de briser les causalités. Le plus exemple étant bien sur la façon dont ils présentent la crise et ses remèdes. C’est la même chose avec les guerres en cours. 

Les médias ne vous donnent pas à voir comment on fabrique vos destinées, et maintenant, depuis quelques décennies, votre Etre. Ils fabriquent ce que vous êtes; fabriquer ce que vous allez être, voilà leur Projet. 

Il y quelques années, nous analysions la réalité en opposant la société civile à la classe politique, notre idée était l’idée ancienne selon laquelle le politique devait écouter et respecter la société civile, ne pas la brusquer, même quand il était électoralement, temporairement majoritaire. 

D’où notre hostilité aux réformes sociétales qui n’avaient pour but que de satisfaire des minorités déviantes. Maintenant nous allons plus loin, nous sommes plus radical nous considérons qu’ils sont en train de prendre le contrôle de la société civile, de la fabriquer selon leurs besoins, ils ont entrepris de produire eux même la société civile qui leur convient. C’est de plus en plus net sur toutes les grandes questions en cours, réfléchissez-y. En prenant en mains la fabrication de la société civile, ils réussissent des opérations comme « je suis Charlie », qui fait doubler leur taux de popularité en quelques jours et oublier que si les Charlie sont morts, c’est de leur faute à eux, les politiciens qui n’ont pas su les protéger eux, qui multiplient les guerres contre les islamistes. Coup de génie qui polarise la société française sur un thème qui fait oublier les échecs et la scélératesse de leur gestion.

 Beaucoup pressentent que tout cela ne tourne pas rond, que c’est bizarre, anormal qu’il y a « une aiguille quelque part qui dérange ». Mais ils ne réussissent pas à le formuler. 

Pourquoi le peuple est-il si impuissant? Pourquoi font-ils ce qu’ils veulent, par quels moyens? 

Notre réponse est : parce qu’ils ont pris le contrôle de la société civile, ils l’on envahi d’abord et maintenant ils la modèlent, ils la produisent. Ils se mêlent de tout et de beaucoup plus que vous ne le pensez. Ils ont même réussi à faire en sorte que vous perdiez l’envie que cela change. 

D’où l’échec des deux extrémistes, Marine et Mélenchon. Vous ne vous opposez plus, vous ne vous opposez pas, vous jouez la comédie de l’opposition et cela vous donne l’illusion (pilule bleue) de résister et de faire la Révolution. Ils vous tendent le hochet des signes du Changement, de la Révolution alors que le monde réel, celui des machinistes (pilule rouge) n’est nullement affecté par vos votes. Il n’y a plus d’articulation entre le monde de l’illusion dans lequel ils vous font vivre et le monde réel souterrain, le monde de la machinerie, c’est cette déconnexion qui explique l’impuissance qui fait de vous des mouches dans un bocal. 

La finance, en faillite réelle, donne l’illusion de la prospérité parce qu’elle crée des trillions et des trillions de monnaie tombée du ciel. C’est la pilule bleue. Moins il y a de richesses et plus on crée de valeur. L’objectif étant de réussir le Grand Transfert; transférer c’est prendre votre argent excédentaire selon eux, et canaliser vers ceux qui en veulent plus, les banques, les gouvernements, les assistés, les déviants. 

Jour après jour nous tentons de, montrer comment ils font, et cela va plus loin, beaucoup plus loin que le décodage et l’interprétation. Nous descendons dans le « Rabbitt Hole ».

Le film Matrix nous parle d’un univers d’illusion créé pour empêcher les hommes de découvrir qu’ils sont esclaves, soumis à une influence extérieure. Morpheus explique à Neo qu’il a le choix. Il peut, en prenant la pilule bleue, rester dans le monde fabriqué de l’illusion et de l’ignorance de la vérité. Il peut, en prenant la pilule rouge, rester dans le monde réel, celui dur, de la vérité.

Morpheus déclare: « All I am offering is the truth: Nothing else ». Tout ce que j’ai à offrir, c’est la vérité: rien d’autre. 

 

Le monde de l’investissement est un monde à part. Il y a, d’un côté Wall Street, et de l’autre Main Street. Contrairement à ce que l’on peut penser superficiellement, la ligne de partage, ce n’est pas la participation (Wall Street) ou non (Main Street) au jeu financier ; non, le clivage est entre ceux qui travaillent en Bourse à titre de professionnels et ceux qui, même s’ils le font, restent des individus normaux, des hommes disons « de la rue ». 

L’investisseur professionnel, celui qui en fait métier, vit dans une logique propre, créée de toutes pièces par la compétition avec ses pairs. Il a l’épée dans les reins de la performance, du benchmark, bref l’épée dans les reins qui menace sa survie professionnelle et donc sociale. Il lutte à mort, mort sociale s’entend. Il protège sa vie avec… l’argent des autres, ce que les Américains appellent maintenant « the OPM », the other people’s money. 

Tout ce qui a été réussi par les faux magiciens, réels illusionnistes des Banques Centrales depuis 2008//2009, n’a été possible que parce que le monde financier s’est professionnalisé, c’est devenu un métier. Avec sa logique, son langage, ses théories, ce que nous appelons souvent sa névrose. Il n’y a pas complicité subjective entre le monde de l’investissement professionnel et les Banquiers Centraux, il y a isomorphisme, ils fonctionnent de la même façon, ils habitent le même monde. Ils vivent dans un monde de signes, et peu à peu ces signes ont gagné leur autonomie, ils ont leur vie propre. Dans cette communauté, tous prennent la pilule bleue. 

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Le monde de la pilule bleue est celui qui est créé par le coup de baguette « magique » des banquiers centraux. Nous préférons dire des « banquiers centraux », plutôt que Banques Centrales pour bien marquer que tout le monde n’y participe pas, les Allemands par exemple, et aussi pour insister sur le fait que ce dont nous parlons, c’est de la parole des banquiers, des personnes. 

Le monde de la pilule bleue, c’est le monde de la tautologie, du raisonnement circulaire. Excusez-nous si c’est un peu complexe et si nos qualités d’exposition ont des limites. La Bible de la circularité qui crée l’illusion comporte beaucoup de pages, mais nous en trouvons un résumé dans le discours d’installation de Yellen: 

« Il est important pour une Banque Centrale de faire comprendre clairement comment elle ajustera sa politique en réponse à de nouveaux développements économiques imprévus, de telle façon que cela réduise ou annule toutes les conséquences potentiellement négatives. Si le public comprend et s’attend à ce que les responsables se comportent de façon systématiquement stabilisatrice, alors, on va tendre vers une situation dans laquelle on sera de moins en moins affectée par ces développements ».

 En clair, il n’y a aucune raison de jamais anticiper quoi que ce soit de négatif car vous pouvez être assurés que toujours nous agirons de façon à nous y opposer. Et sachez aussi que ce savoir est magique, il se réalise d’être cru. 

Cette affirmation de Yellen devrait être imprimée sur toutes les boites de pilules bleues, elle est fondatrice du monde de l’illusion. Elle devrait figurer au fronton de toutes les maisons de gestion d’actifs.

 L’homme de la rue, l’habitant de Main Street, ne vit pas dans le monde de l’investissement professionnel. Il investit sûrement, mais il le fait avec son argent.  En ce sens, on peut dire que c’est du vrai argent. Avec ses tripes. Avec son appréciation du risque, son appétit, le sien, pour le jeu. S’il gagne, il encaisse. S’il perd, il paie. Il y a un lien, une articulation directe, une sanction qui le maintiennent dans le réel. Dans le réel de peine, d’effort et de souffrance. Il est relié au monde réel, il lui est organiquement articulé. 

Celui-là, on peut dire qu’il prend la pilule rouge. 

Chaque monde a sa logique de raisonnement. L’investisseur peut choisir de faire confiance (prendre la pilule bleue) et considérer que les illusionnistes ne seront jamais pris en défaut, on restera dans le même cadre, sans irruption du réel, sans mise à l’épreuve. Bref à l’intérieur de la névrose. 

Pour être plus pertinente, notre distinction devrait se faire plus fine, entre les professionnels qui font le vrai métier d’investir de l’argent d’épargne, les banques privées, les Family Office, etc.,  et les professionnels qui pratiquent le capitalisme dit d’arbitrage, comme  les banques improprement appelées d’investissement, les Goldman Sachs, Morgan Stanley et les Proprietary Trading. Mais pour le besoin du raisonnement actuel,  on peut négliger cette distinction. Simplement on retiendra que les banques privées se rapprochent plus de la catégorie, homme de la rue, habitant de Main Street, leur lien avec le réel et la sanction est moins distendu. 

Nous examinerons successivement le risque dans le monde de la pilule bleue, puis le risque dans le monde de la pilule rouge. 

 

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Dans le monde de la pilule bleue:

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Un tour d’horizon rapide de la situation économique et l’examen des dernières initiatives bancaires  montrent que les risques de taux négatifs sur les avoirs liquides ne sont pas à négliger. En Allemagne, les grandes banques n’hésitent plus à imposer des taux de -1% sur les dépôts en euros significatifs. On connaît aussi la situation dans certains pays d’Europe du Nord.

Nous en concluons  qu’une politique légèrement moins défensive n’est  pas déraisonnable et certains ont peut-être intérêt à mettre un peu d’argent, actuellement en réserve ou au parking, au travail sur les marchés.  Nous avons tendance à le penser. La poursuite des tendances actuelles au ralentissement des prix et donc à la lutte contre la « déflation » est l’hypothèse la plus probable. 

Cependant, une remise en chantier de la réflexion sur le risque en général incite à une position plus nuancée. Il y a urgence à ne pas se précipiter. Nous aboutissons en effet aux remarques ou conclusions suivantes: 

  • le risque grec est entier, on a tapé dans la boite « kick the can ». On vit sur le double langage, il y a une réalité à usage externe à la Grèce et une autre à usage interne. L’interconnexion bancaire entre la Grèce et la Turquie est une réalité, source de fragilité régionale. L’Allemagne est toujours tentée par la politique du pire, pour l’exemple. 
  • le risque ukrainien est toujours là, les accords ne sont pas respectés, la Russie est à nouveau dégradée. On parle déjà de nouvelles sanctions. 
  • le risque de déstabilisation du Moyen-Orient est sous-estimé, la stratégie d’ISIS/EI n’a de sens que s’il vise la fragile Arabie Saoudite. 
  • le risque lié à la surévaluation généralisée des assets financiers s’est accru avec les hausses  récentes des actions, obligations et des marchés de crédit. La Fed a pointé des tensions sur les évaluations, elle-même, ces derniers jours. 
  • le risque de crédit croît avec la mauvaise allocation de plus en plus évidente des ressources; les statistiques montrent qu’aux USA, plus de 4 prêts sur 10 dans les secteurs auto, credit-cards et prêts personnels sont à nouveau « subprime ». Les taux sont tellement bas que les investisseurs acceptent n’importe quoi: plus de 1,75 trillions de dettes souveraines offrent maintenant des taux… négatifs. Le tout, dans un contexte de croissance plus que modeste en apparence, nulle en réalité. 
  • en Chine, la dette des gouvernements locaux se révèle de plus en plus terrifiante, le gouvernement est dans l’impasse, les sorties de capitaux ne cessent d’enfler, ce qui fait craindre pour le Peg du Yuan. On ignore les effets déstabilisants qu’aurait son décrochage. Le portefeuille de Treasuries US détenu par la Banque Centrale s’effrite depuis 4 mois. 
  • les réserves internationales détenues par les Banques Centrales, non seulement ont cessé de gonfler, mais, depuis le record d’Août 2014, elles sont en recul de plus de 400 milliards. Ces réserves croissaient auparavant au rythme de 6% l’an, c’est un changement radical de la donne dont on ne voit pas bien les conséquences. 
  • au Japon, le Gouverneur Kuroda vient de laisser ouverte la possibilité de nouvelles mesures de stimulation face aux médiocres résultats publiés ces dernières semaines. Le portefeuille de Treasuries du Japon commence lui aussi à baisser. Le Japon et la Chine représentent 2/5 du portefeuille étranger de Treasuries. 

Tout ceci, dans un contexte où la situation économique américaine et la réduction du « slack », justifieraient une hausse des taux ; la Fed est en retard, elle hésite, son doigt tremble sur la gâchette. Ses dernières prestations ont surpris les observateurs par leur caractère plus « dovish » qu’attendu. 

Quelles seraient les conséquences en termes de crédibilité si la Fed était obligée de reconnaître que rien n’est résolu et qu’elle doit différer sa timide tentative de normalisation? 

La hausse du dollar, conséquence normale, mais non prévue et non voulue, du décalage entre les USA et le Reste du Monde, cette hausse du dollar est interrompue. Jack Lew est intervenu pour la ralentir, mais ce qui a surpris, c’est le fait que le dernier FOMC en fait un problème. En effet, les minutes du FOMC s’inquiètent de la hausse du dollar qui « constitue une source persistante de frein à nos exportations ».  

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Dans le monde de la pilule rouge :

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Plus fondamentalement, moins circonstanciellement, nous abordons un changement de période, un changement de phase. On entrevoit une brèche, une déchirure, dans le monde créé en 2008/2009. Les invariants des 6 dernières années peuvent varier. Expliquons-nous. 

Les mesures du risque, les appréciations faites, soit mathématiquement, soit intuitivement, par les investisseurs sont relatives à une période donnée, la période récente. Pour les uns, la mémoire remonte à 2008/2009 ; pour la majorité, ce qu’ils  retiennent, c’est la période marquée par les Quantitative Easing. Les intuitions, les perceptions et les calculs sont fondés sur l’expérience d’une période qui se termine.  Même si la Fed tergiverse et joue les prolongations, après, ce ne sera plus comme avant. 

Les appréciations du risque sont fondées sur une sorte de régime de croisière à laquelle on s’est habitué. Régime de croisière marqué par la toute puissance et l’habilité des Banques Centrales. C’est une donnée qui n’est plus maintenant contestée et qui fait partie du consensus. Sauf chez les irréductibles marginaux qui continuent à annoncer l’Armageddon et la Grande Réconciliation. Le sang et les larmes. 

Les appréciations du risque sont fondées sur l’expérience de la phase montante, la phase d’inflation des bilans des Banques Centrales. Ces politiques non conventionnelles, on n’en connaît qu’un seul sens, qu’une partie, la plus agréable. Le toujours plus!

Les corrélations de la seconde phase, celles du reflux, celles du « moins », celles du retour, ne seront peut-être ni semblables à celles de l’aller, ni même symétriques inversées. La Fed tente une transition et elle doit inventer, rien n’a été testé sauf en éprouvette. 

La transition a été initiée dès Avril 2013, cela ne s’est pas bien passé. On a vu les dislocations qui se sont produites sur les marchés périphériques les plus marginaux, les plus fragiles. En particulier chez les émergents, avec des conséquences inattendues aux USA même. Sans parler des Commodities. C’est ce qui a conduit la Fed à revenir en arrière, à différer: on a mieux préparé le « Taper ». Il est devenu plus lent, plus graduel, et réversible. N’empêche, les conséquences non voulues se sont multipliées avec, en particulier, la chute déstabilisante des prix du pétrole, l’élargissement des spreads de risque,  l’effondrement de nombreuses devises des émergents et bien sûr la montée du dollar. Montée provoquée par les rachats du Dollar-Carry dont les investisseurs sont en fait, objectivement, vendeurs à découvert lorsqu’ils empruntent en dollars pour financer d’autres choses. Le problème du dollar a à voir avec la liquidité mondiale et l’action de création de monnaie par le gonflement du bilan des banques. Il y a un lien entre le pouvoir de création monétaire infini des banques et la rareté et l’abondance de dollars. Et là, nous sommes dans le non linéaire! 

A en juger par les dernières prestations des responsables de  la politique monétaire, la Fed patauge, elle hésite. Elle monte des moutons à cinq pattes, des innovations encore plus éloignées de ce que l’on connait et que l’on ne peut modéliser. Éloignées également de ce que la masse des opérateurs peut comprendre. Ainsi, il va falloir passer d’une politique monétaire définie et calibrée pour faire face au problème du « zéro bound », au problème des taux nuls, à une politique monétaire définie et contrainte par l’abondance et l’excès considérable des liquidités.

Comment concilier l’inconciliable, la nécessité  d’une sortie des taux zéro avec le maintien nécessaire, pour des raisons de sécurité, d’une masse très excédentaire de liquidités. Comment? Grâce à l’innovation! 

Nous ne pouvons résister à l’envie de rappeler ce que J. K. Galbraith, fantastique analyste de l’Histoire Financière écrivait sur ce sujet de l’innovation : 

« Concernant l’histoire financière, l’expérience permet d’établir une règle ferme. Cette règle est que les opérations financières, pour sophistiquées qu’elles soient, ne sont jamais des innovations. Ce qui est célébré comme innovation, c’est une variation sur un schéma bien établi, qui ne fonctionne que grâce à la brièveté de la mémoire financière. Toutes les innovations n’ont qu’un seul but: créer des volumes de dettes de plus en plus colossaux, garantis par des  assets réels de moins en moins adéquats. La sphère financière ne cesse de réinventer la roue ». 

Comment réussir cette opération de rendre l’argent plus cher sans le rendre plus rare? 

Comment réussir pareille opération avec des théories monétaires fausses qui méconnaissent le multiplicateur monétaire infini des banques? Avec des théories qui s’obstinent à croire que les banques prêtent à partir de leurs réserves et des théories qui nient le fait que ce sont les crédits, les prêts qui créent les dépôts et la monnaie et non l’inverse. 

Maintenant, comme dit Morpheus, « à vous de choisir ». 

Si vous choisssez la pilule bleue, chaque échec vous enrichira, puisqu’il faudra créer plus de monnaie et qu’elle sera gratuite. Vous aurez raison tous les jours sauf le dernier. 

Si vous choisissez la pilule rouge, chaque échec vous coûtera, sauf le dernier, l’échec final que vous aurez anticipé. Vous n’aurez raison qu’une fois. La bonne.

 

BRUNO BERTEZ Le Samedi 28 Février 2015 

http://leblogalupus.com/2015/02/28/les-clefs-pour-comprendre-du-samedi-28-fevrier-2015-le-dilemme-de-la-gestion-blue-pill-or-red-pill-par-bruno-bertez/

Merci Jean-Michel