Ukraine : La capitulation ou la guerre ?
L’analyse que vous allez lire n’est pas optimiste, mais elle est frappée du coin du bon sens. Nous sommes en effet avec l’Ukraine sur le fil du rasoir. Tout n’est pas joué, Tout dépend de la réelle volonté des pouvoirs en place de trouver un compromis. Mais de qui et de quoi dépendent cette volonté, et quelle est-elle ? Sûrement pas de Merket et de Hollande qui ne sont que les VRP d’un business que nous soupçonnons mais qui reste dans les coulisses. Nous aurons peut-être aujourd’hui même la réponse.
Nous dansons sur un super-volcan, économique et géo-politique.
Ukraine : Soit quelqu’un capitule, soit ce sera la guerre
Les données à notre disposition ne laissent guère entrevoir d’issue pacifique en Ukraine. Si nous regardons les informations au niveau économique et financier, nous remarquons immédiatement que les réserves de la Banque centrale ukrainienne en valeurs étrangères sont au plus bas, moins de 7 milliards de dollars. La monnaie locale, la Grivna, est en train de plonger de façon abyssale : en deux jours, elle a perdu plus de la moitié de sa valeur déjà très basse.
Dans cette situation, il est évident que l’effondrement financier de Kiev est une question non pas de mois, mais de semaines. Un effondrement financier qui déclencherait également un effondrement institutionnel, politique et social dans le pays, aggravant ainsi ce que les politiques occidentaux irresponsables n’ont pas daigné prendre en compte voilà un an, à savoir que l’Ukraine est un trou noir capable d’entraîner dans le gouffre la sécurité de l’Europe tout entière…
Au sommet de Münich sur la sécurité, les Ukrainiens ont en fait déclaré qu’ils avaient un besoin immédiat de 20 milliards d’Euros pour continuer. Il semble évident que pour les USA et l’Union européenne, l’aventure ukrainienne, déjà absurde au plan politique, se révèle insoutenable financièrement.
Dans ce contexte, les tractations en cours ne représentent pas une vraie recherche d’une paix éventuelle, mais seulement la tentative – d’un côté – de gagner du temps afin de circonscrire l’actuelle débâcle militaire et d’essayer de préserver ce qui peut l’être des quelque 8000 soldats de Kiev (ukrainiens et étrangers) destinés sinon à une mort certaine ; et de l’autre côté, il s’agit d’une tentative européenne de se créer ainsi un alibi face aux opinions publiques, en affirmant avoir recherché la paix par tous les moyens.
Il est évident que pour les USA, l’Union Européenne et l’OTAN – si l’on prend aussi en compte l’effort financier fait jusque là -, la seule paix acceptable serait de voir une capitulation de la Russie.
Autrement dit, l’acceptation par Moscou d’une Ukraine ramenée dans l’orbite occidentale, avec des troupes et des installations militaires de l’OTAN à ses frontières. Des termes clairement inacceptables pour la Russie qui verrait alors sa propre sécurité nationale mise en péril (il suffit d’imaginer le bouclier antimissile de l’OTAN positionné à moins de 500 km de Moscou). D’un autre côté, n’importe quelle autre solution intermédiaire serait une défaite pour le camp occidental, qui perdrait la face devant le monde entier et aurait dépensé des dizaines de milliards de dollars en pure perte, au point de devoir soutenir financièrement pour un temps indéterminé un pays énorme, aux mains d’une classe dirigeante irresponsable, sans en retirer le moindre avantage militaire ou stratégique.
Il est clair qu’à Minsk ce mercredi, face à un tel scénario, Poutine, Poroshenko, Hollande et Merkel ne pourront guère que broder une espèce d’armistice (nécessaire aux Occidentaux pour éviter la débâcle militaire qui se dessine sur le terrain, et utile à Poutine pour gagner quelques mois précieux) déguisé en « accords », lesquels seront immédiatement violés par les troupes ukrainiennes de façon à dissimuler l’inévitable faillite financière du pays.
Malheureusement, vu les contours que prend cette histoire, il n’y a pas de solution intermédiaire : soit la capitulation de la Russie, soit la défaite de l’Occident et des ses sbires nazis-fascistes. Barack Obama a mis sur pied le plus grand désastre diplomatico-militaire de l’histoire des États-Unis d’Amérique, même s’il a eu, à un moment donné, l’occasion de remettre les choses en place, mais il aurait fallu pour cela qu’il suive les conseils du vieil Henry Kissinger, lequel est certes un pur exemple de cynisme et d’immoralité politique, mais il avait tout compris dès mars 2014.
Maintenant, nous voyageons sur le fil du rasoir, avec les hauts responsables de l’OTAN qui poussent vers l’affrontement, espérant sans doute que Moscou capitule sans combattre, tandis que le département d’État US et ses pantins européens, véritablement pris de panique, espèrent encore une issue négociée. Mais la logique veut qu’une issue négociée ne mène nulle part, puisque toute solution – hormis la capitulation de la Russie – signerait de toute façon une défaite pour l’Occident.
Un retrait – éventuellement avec l’honneur des armes que l’Occident serait bien heureux de pouvoir attribuer à la Russie – est-il possible ?
Absolument pas. L’Histoire nous enseigne que les Russes ne veulent pas d’Occidentaux armés sur les rives du Don. Et ils ne se retireront jamais tant qu’ils y verront une arme ou un homme prêt à tirer.
Giuseppe Masala
Source : Megachip, le dimanche 8 fév. 2015, 23 h 05
Traduction : Christophe pour ilfattoquotidiano.fr