UKRAINE : Réfléchir posément.
Je désespérais un peu en sillonnant le net de trouver ce que je cherchais à propos de l’Ukraine aujourd’hui. La déclaration tonitruante de Flamby le Malbrouk moderne provoque des réactions un peu trop émotionnelles ou partisanes de part et d’autres et cela me gênait. Grâce à l’un de nos fidèles guetteurs, j’ai trouvé dans mes mails ce que je cherchais précisément. C’est sans doute ce que l’on appelle la « loi de synchronicité » !
A propos de synchronicité, je voudrais simplement faire une remarque, style « bistro de la gare » :
L’engagement de la France dans le conflit Ukrainien (si conflit il y a) ne fait guère de doute. Nous sommes beaucoup, au fond de nous-mêmes, qui pensons que l’occasion serait trop belle pour les gangsters de la pyramide de faire un reset de leur système merdique avec une 3ème mondiale… Par le biais de l’Ukraine, de la Syrie, de l’Iran les prétextes fallacieux ne manquent pas. Je dis fallacieux car il n’y a pas de paix qui ne puisse perdurer lorsque la raison est le seul guide. Lorsqu’il s’agit d’argent, évidemment, les cartes sont différentes.
Donc, imaginons le pire, imaginons qu’il n’y ait pas de traité de Minsk, qu’aucun accord soit trouvé. Ce sera la guerre à l’arme lourde en Ukraine avec risque d’extension en conflit mondial.
Êtes vous prêts à entrer en guerre ? Non, n’est-ce pas ? Et ce que l’on peut prévoir c’est que les moutons brutalement sortis de leur hébétude voudrons descendre dans la rue pour le crier en chœur..
Ça tombe quand même drôlement bien pour le pouvoir que nous soyons sous un régime d' »alerte attentat maximum » qui justement interdit les manifs ! C’est étonnant la synchronicité, non ? Et puis c’est bien aussi pour faire passer sans protestations cette loi Macron scélérate.. mais c’est un autre sujet.
Mais je vous le disais, ce n’est qu’une remarque comme ça, sur le zinc. Vous le savez, je fais montre souvent d’un mauvais esprit lorsqu’il s’agit de politique.
Voici les deux articles sur l’Ukraine qui m’ont semblé mériter votre attention :
Moscou, Munich et Minsk
Le processus de négociations sur l’Ukraine, dont la visite à Moscou de Mme Merkel et de M. François Hollande le 6 février a été un épisode, est clairement appelé à continuer. Ces deux dirigeants ont prévu de se rencontrer, le mercredi 11 février, à Minsk avec le Président Poutine et le Président de l’Ukraine, M. Poroshenko[1]. Les responsables des Républiques de Donetsk et de Lougansk seront aussi de la partie. On peut donc s’attendre à une négociation enfin sérieuse. Mais que la route est longue qui va de Moscou à Munich et de Munich à Minsk. Cette route nous renvoie aux pires moments de la Guerre Froide, que l’on croyait défunte.
Un parfum de guerre froide ?
Car c’est dans une situation très dégradée que cette négociation va s’engager. Pourtant, il est bon qu’elle s’engage. L’urgence humanitaire dans le Donbass l’exige, et la situation désespérée des troupes de Kiev l’impose. Mais, rien ne dit qu’elle aboutisse. Pour cela, il faudra que le Président Poroshenko fasse des concessions substantielles, qui pourraient le mettre en difficulté dès son retour à Kiev. Et rien ne dit qu’il soit de l’intérêt des Etats-Unis que les combats s’arrêtent.
Le Président François Hollande a dit, samedi 7 février à Tulle, une chose juste : la seule alternative serait la guerre, ou plus exactement la poursuite de cette guerre civile que Kiev camoufle sous le nom « d’Opération Anti-Terroristes ». On ne peut qu’adhérer à ce constat. Le sommet sur la sécurité, qui s’est tenu lui aussi le samedi 7 février à Munich, a cependant bien montré à quel point nous en sommes arrivés. Très clairement, une partie des journalistes américains et britanniques présents ont tout cherché pour ressusciter un climat de guerre froide. Dans une atmosphère délétère, faite d’accusations insensées, on a plus cherché à mettre la Russie en accusation qu’à avancer vers un accord. Le « show » pathétique du Président ukrainien, M. Poroshenko, agitant des « passeports » russes, a participé de cette atmosphère délétère. Pourtant, dans son allocution, le Ministre Russe des Affaires Etrangères, M. Sergueï Lavrov, a dit des choses importantes, qu’il faut écouter et surtout entendre, même si l’on ne partage pas son point de vue[2].
Autisme occidental.
Un des points qui ressort de cette conférence est l’autisme des dirigeants occidentaux au discours tenus par les responsables russes depuis 2007. La presse occidentale peut évoquer un soi-disant autisme de Vladimir Poutine[3]. On sait bien qui, en réalité, se refuse à entendre l’autre. Vladimir Poutine s’est exprimé avec constance sur la désintégration du cadre de sécurité résultant de la politique américaine, telle qu’elle était menée depuis 1995-1996. Jamais on a pris ces propos au sérieux. La crise actuelle en résulte dans une large mesure.
La vision politique de l’environnement international du XXIème siècle qui caractérise Vladimir Poutine et ses conseillers est nettement plus pessimiste que celle de ses prédécesseurs[4]. Elle tire le bilan de l’intervention de l’OTAN au Kosovo et de l’intervention américaine en Irak en 2003[5]. Si l’on reprend son discours de Munich, prononcé le 10 février 2007, et qui est un document fondateur de la politique étrangère russe, on remarque qu’il y fait le constat suivant :
« Le monde unipolaire proposé après la guerre froide ne s’est pas non plus réalisé. Certes, l’histoire de l’humanité a connu des périodes d’unipolarité et d’aspiration à la domination mondiale. L’histoire de l’humanité en a vu de toutes sortes. Qu’est ce qu’un monde unipolaire? Malgré toutes les tentatives d’embellir ce terme, il ne signifie en pratique qu’une seule chose: c’est un seul centre de pouvoir, un seul centre de force et un seul centre de décision. C’est le monde d’un unique maître, d’un unique souverain. En fin de compte, cela est fatal à tous ceux qui se trouvent au sein de ce système aussi bien qu’au souverain lui-même, qui se détruira de l’intérieur.
Bien entendu, cela n’a rien à voir avec la démocratie, car la démocratie, c’est, comme on le sait, le pouvoir de la majorité qui prend en considération les intérêts et les opinions de la minorité. A propos, on donne constamment des leçons de démocratie à la Russie. Mais ceux qui le font ne veulent pas, on ne sait pourquoi, eux-mêmes apprendre. J’estime que le modèle unipolaire n’est pas seulement inadmissible pour le monde contemporain, mais qu’il est même tout à fait impossible. Non seulement parce que, dans les conditions d’un leader unique, le monde contemporain (je tiens à le souligner: contemporain) manquera de ressources militaro-politiques et économiques. Mais, et c’est encore plus important, ce modèle est inefficace, car il ne peut en aucun cas reposer sur la base morale et éthique de la civilisation contemporaine »[6].
Ce pessimisme incite donc le pouvoir russe à prendre ses précautions et à se prémunir contre ce qu’il appelle « l’aventurisme » des Etats-Unis. Cela le conduit aussi à souhaiter une réhabilitation rapide des capacités technologiques et industrielles du secteur des industries à fort contenu technologique et de l’armement. En fait, de là date la priorité dont bénéficient ces secteurs. La politique économique devient alors pour une part déterminée par l’analyse de la situation internationale. Comme pour la Chine on peut constater ici aussi que les décisions économiques sont dictées par une analyse politique. En Russie aussi, depuis 2000, la politique est au poste de commandes. Il faudra bien un jour se résoudre à l’admettre.
L’urgence d’un réel cessez-le-feu.
Mais, pour l’instant, les esprits sont focalisés sur la négociation en cours. Il faut donc en comprendre les blocages, qu’ils soient immédiats ou de plus long terme. Le premier porte sur les conditions d’un cessez-le-feu dont l’urgence s’impose. L’idée de revenir aux accords de Minsk, si elle peut se comprendre d’un strict point de vue diplomatique, est absurde sur le terrain. Ces accords n’ont jamais été appliqués et ne pouvaient l’être. Les positions des forces insurgées comme celles de l’armée de Kiev étaient trop imbriquées pour qu’il puisse en résulter un cessez-le-feu vérifiable. Les déclarations du Président Poroshenko à ce sujet cachent mal sa volonté de voir effacer sur la table de négociations la défaite militaire que ses forces ont subie. Il ne peut en être ainsi.
Aujourd’hui, avec l’élimination progressive des « poches » contrôlées par l’armée de Kiev, un cessez-le-feu sur la ligne actuelle des combats est beaucoup plus logique. Il faut ici dire cette triste vérité. Il aura fallu une nouvelle défaite militaire des forces de Kiev pour rendre peut-être possible un cessez-le-feu. Telle était la constatation que je faisais il y a déjà plusieurs jours[7].
Kiev ne peut plus aujourd’hui se masquer la réalité : il n’y aura pas d’issue militaire dans ce conflit, point qu’a d’ailleurs rappelé la Chancelière Angela Merkel à Munich. Il est donc urgent que des négociations s’ouvrent entre Kiev et les insurgés, et que ces négociations soient garanties tant par l’Union Européenne, la Russie que les Etats-Unis. A cet égard, vouloir inclure la Russie et non les insurgés n’a aucun sens. C’est faire fi de l’indépendance acquise par les gens de Donetsk et de Lougansk. C’est ne pas comprendre que Poutine ne peut exercer une pression trop forte sur eux, sous peine de se voir rejeté par une large majorité de la société russe qui soutient les insurgés.
Les conditions de la viabilité d’un cessez-le-feu
Mais, un cessez-le-feu ne vaut que s’il est respecté, et en particulier si cessent les bombardements meurtriers sur les civils dont les forces de Kiev se rendent coupables. Il faut ici redire que le comportement sur le terrain de certaines des forces de Kiev relève du crime de guerre. Ces bombardements ont été trop systématiques pour qu’il s’agisse d’erreurs de tir. Rappelons que les forces de Kiev utilisent des bombes et des obus au phosphore, des bombes à fragmentation[8], pour des attaques contre la population civile. Des missiles tactiques de type « OTR-21 Totchka-U » ont même été utilisés[9]. C’est dire l’urgence qu’il y a à aboutir à un cessez-le-feu qui soit réellement respecté.
Pour cela, il faut impérativement une force d’interposition. Cette force sera chargée de vérifier qu’il n’y a aucune arme lourde d’un côté et de l’autre à une distance de plusieurs dizaines de kilomètres de la ligne de cessez-le-feu. Cette force ne peut à l’évidence inclure ni l’armée de Kiev, ni aucun des pays de l’OTAN, car cette organisation est désormais partie prenante du conflit, ni la Russie.
L’article étant très développé, j’ai choisi de n’en publier qu’une partie vous trouverez la suite ici :
http://russeurope.hypotheses.org/3413
Europe – Ukraine – Russie : l’Europe doit choisir son chemin-Par Roland Pietrini*
La récente initiative franco-allemande sur la crise ukrainienne, avec la visite de Merkel et de Hollande à Kiev suivie, et c’est un fait nouveau, d’une rencontre avec Poutine à Moscou, marque un tournant dans l’appréciation de la crise ukrainienne. Nous comprenons enfin, qu’il est exclu de résoudre la crise ukrainienne uniquement par le biais de sanctions envers la Russie. En affaiblissant l’économie russe, tout en surajoutant une crise supplémentaire à celle de l’Europe, qui n’en a pas besoin, nous détournerions la Russie vers l’Asie ce qui aurait pour conséquence de nous affaiblir inévitablement à moyen terme.
De manière générale, la diplomatie passe nécessairement par un dialogue avec toutes les parties et ce dialogue ne saurait se faire dans le cas de la crise ukrainienne, (comme au Moyen-Orient) sans la Russie. Signe nouveau enfin, l’Europe par le biais du couple franco-allemand semble timidement se désolidariser de la position américaine. Il est réaffirmé d’ailleurs, en filigrane des propos du président Hollande lors de sa dernière conférence de presse du 4 février 2015, que l’Ukraine n’a pas vocation à entrer dans l’OTAN, que celle-ci ne saurait faire partie en l’état de l’Europe, et que donner des armes à L’Ukraine serait une erreur stratégique.
J’ai donc choisi mon camp, j’imagine déjà les réactions outrées de quelques lecteurs, ils ne manqueront pas d’arguments pour m’accuser d’être passé à l’ennemi, sauf qu’ils devraient réfléchir à deux fois avant de désigner auprès de quel ennemi j’ai rejoint les rangs.
Dans cette « guerre » entre la Russie et l’Ukraine, puisque j’ai choisi mon camp, il faut que je me justifie.
Je ne fais pas partie de cette étrange coalition qui fait de Vladimir Poutine un nouveau héros. On y trouve à la fois des amis dans la droite extrême et d’autres venant de l’extrême gauche.
Cela n’est pas suffisant, pour autant, pour fermer mon esprit, cela, bien au contraire, me contraint à réfléchir en toute modestie.
Je reconnais à Monsieur Poutine une qualité, celle d’avoir redonné à son pays ce qui nous manque tant chez nous, l’indépendance et l’honneur d’appartenir à une nation indépendante et forte et cela est loin d’être parfait. La Russie (Fédération de Russie) a changé, est-elle plus ou moins rassurante que l’ex URSS ? La question se pose. Elle se pose pour nous, pas pour le peuple russe. Certes, elle n’a pas conservé de l’URSS le meilleur, la corruption est présente, mais, objectivement, elle n’est pas la création de Poutine, les droits de l’homme sont bafoués, ne l’étaient-ils pas déjà auparavant ? Rien de nouveau ! Mais où en serions-nous, nous, les donneurs de leçons si nous étions issus d’une histoire comparable ? Nous, qui sommes incapables de régler nos problèmes, celui de nos fractures, celle de nos contradictions et de notre incapacité au consensus malgré quelques sursauts. Celle de notre impossibilité aussi à renouveler notre classe politique et celle de notre incapacité à réduire cette oligarchie prégnante conséquence de nos incorrigibles faiblesses toutes parfaitement identifiées mais jamais corrigées tant l’hypocrisie est de règle.
Oui, Poutine peut fasciner une partie de l’opinion française et européenne car Poutine est un chef, cela dérange, cela fait mal et cela nous renvoie à nos contradictions et à nos lâchetés.
Il a eu raison contre tous et avec nous contre la guerre en Irak, sans nous en ne condamnant pas la Syrie au nom de la lutte contre le terrorisme islamiste, sans nous, en s’abstenant au conseil de sécurité lors du vote pour l’intervention en Libye. Depuis le conflit du Kosovo, en 1999, la Russie s’est opposée systématiquement à l’interventionnisme. Dans le cas de la Libye, la Russie avait conscience que cela pouvait déboucher sur un conflit de plus grande ampleur dont les conséquences sont lourdes. Nous en constatons aujourd’hui les dégâts. Nous avons nié par le mépris l’expérience de la Russie acquise en Afghanistan, où nous n’avons pas fait mieux, et critiqué son action en Tchétchénie, compte tenu de la violence de la répression. Aurions-nous fait mieux dans les mêmes conditions ?
Après le 11 septembre, la Russie a tenté de se rapprocher de l’Europe et a reposé en de nouveaux termes la question de ses frontières orientales. Celles des Pays Baltes, de la Biélorussie, de l’Ukraine et de la Moldavie. Le basculement de l’Ukraine de Kiev dans un semblant de démocratie suite à un coup d’état, a précipité les choses. La corruption est pire qu’auparavant, l’économie est un désastre, des milices d’influence nazi et ce n’est pas de la désinformation s’y déploient et c’est parce que nous avons fermé la porte au dialogue et au juste équilibre en emboîtant le pas des Etats-Unis que nous sommes aujourd’hui en partie responsables de la situation en Ukraine. Oui, la Crimée est indexée à l’encontre de toute loi internationale, le Donbass risque de l’être tout autant. On ne peut nier la volonté d’une partie de la population russophone du Donbass à se rapprocher de la Russie, après qu’elle ait mesuré le faux espoir donné par le pouvoir central de Kiev. Et d’ailleurs les bombes et les obus d’artillerie n’ont pas de couleurs différentes lorsqu’ils tuent les populations. Peu importe leur provenance. Ni l’armée ukrainienne ni les milices pro-russes ne font la guerre en dentelle.
Au-delà et pire encore, le problème de la Serbie n’est pas encore réglé et personne n’en parle : En 2013, Poutine déclarait en parlant de la Serbie : « Nos relations ont un caractère non seulement amical et stratégique, mais aussi complètement particulier, qui s’est formé au cours des siècles grâce à nos peuples », la même année un sondage réalisé en Serbie montrait que les Serbes étaient plus favorables à une union avec la Russie qu’avec l’Union européenne. Il faut se souvenir qu’après la chute de Milošević, la Serbie du président Zoran Đinđic s’est tournée vers les États-Unis et l’Union européenne. En 2003, Jovica Stanišić, chef de la Sûreté d’État de Serbie (DB), avait fourni aux forces américaines les plans du réseau de bunkers de Bagdad, construit et mis en place au cours des années 1970 par la Yougoslavie de Tito. Cela a été le point de départ d’une ère nouvelle des relations américano-serbes et cause d’une humiliation supplémentaire pour les Russes.
Les Etats-Unis qui souhaitent étendre leur influence en Europe de l’Est par le biais de l’Otan, contraignent ses membres à les suivre dans leur course à l’hégémonie mondiale. Nous en récoltons aujourd’hui les fruits en Europe. Cette politique hasardeuse à laquelle nous avons adhérée en bradant notre indépendance (en Roumanie l’aéroport de Constantza est désormais une zone militaire américaine), non remise en cause par les socialistes, nous la devons en France au président Sarkozy, qui se voyait grand à l’égal d’un Obama et qui ne fut que valet. Cette politique est-elle sur le point de changer ?
La reconstruction de l’armée russe est désormais en cours et cette reconstruction patiente après la quasi disparition de l’armée rouge ne saurait s’arrêter.
La Fédération de Russie reconstruit depuis 5 ans une armée blindée et mécanisée dont l’allègement est tout relatif. Elle reste à mon sens quasiment calquée sur le modèle précédent de l’URSS, en faisant un effort sur la marine et la défense aérienne, elle s’appuie sur un stock d’armement considérable dont une partie provient des stocks de l’armée rouge.
Sans entrer dans le détail complexe de la réorganisation, « la réforme Serdioukov » est fortement remise en question aujourd’hui mais un certain flou demeure et le concept de « dissuasion classique » qui consiste à privilégier la masse est une constante pérenne de l’art militaire russe.
Cette capacité, au nom d’une conception dissuasive basée sur le nucléaire, nous ne la possédons pas, nous l’Europe et peut-être les Etats-Unis ne peuvent même plus en donner l’illusion.
Pourtant, qui songerait aujourd’hui à envoyer des bombardiers nucléaires stratégiques, dont seule la France a conservé cette capacité en Europe, pour l’Ukraine et le ferions-nous le cas échéant pour la Pologne ? Cette capacité de résistance classique nous l’avons bradée, les budgets de la défense continuent à baisser en Europe, Pologne exclue, alors que partout ailleurs ils explosent, nous faisons la même erreur que dans les années 30, nous ne pouvons même plus donner le début du commencement d’une illusion. Nous sommes désormais des chiens nus. Et d’ailleurs il est symptomatique de constater, que plus les budgets de la défense diminuent sous prétexte d’économies plus la crise économique sévie et plus le chômage est exponentiel. Il faudra que les économistes nous l’expliquent.
Pour mémoire et pour l’anecdote, la France ne pourrait déployer au mieux qu’un bataillon de 40 chars Leclerc dans l’hypothèse où nous devrions renforcer notre présence en Pologne.
Le retour à un affrontement est-ouest est, avec la déstabilisation du monde musulman, un danger majeur. J’ai choisi mon camp, celui de la France et celui d’une Europe enfin responsable. Celui d’un retour à une politique d’indépendance confiante, orientée vers des valeurs simples: rigueur, autorité, confiance, souci d’équité et de responsabilité, en rompant résolument avec des structures administratives et contre productives qui éloignent les peuples européens de la grande idée européenne lancée au tout début par de Gaulle et Adenauer – une manière de prendre son indépendance vis-à-vis des Etats-Unis dont les intérêts en Europe et dans le monde ne sont pas tout à fait les nôtres.
Le chien a beau avoir quatre pattes il ne peut emprunter deux chemins à la fois (proverbe africain). L’Europe doit choisir son chemin.
(Article inspiré du précédent article Russie – Europe, complété et réactualisé)
http://www.athena-vostok.com/russie-europe-j-ai-choisi-mon-camp
Roland Pietrini
Athena-Defense
http://lavoiedelepee.blogspot.fr/2015/02/europe-ukraine-russie-leurope-doit.html
* QUI EST ROLAND PIETRINI ?
http://www.athena-vostok.com/bio-de-l-auteur-du-blog
Merci à Jean-Michel