Comprendre le monde : Enquête sur la technocratie à l’ère de la globalisation

Comment expliquer que les mouvements ou idéologies progressistes (par opposition à conservatrices) s’allient ou même épousent un système technocratique dont nous voyons bien qu’il est catastrophique ? Telle est la question que se posent et se sont posée les électeurs de gauche devant un pouvoir qui n’a de socialiste que son étiquette et ses simagrées..

VOICI QUI POURRAIT VOUS AIDER À COMPRENDRE :

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Voici notre première livraison d’une enquête consacrée à la technocratie, classe dirigeante globale à l’ère technologique du capitalisme planétaire unifié.

LUDD* CONTRE MARX

(Extrait de la présentation)

C’est que le sujet était aussi passionnant que méconnu. L’équivalent de la découverte d’un continent dans l’exploration sociale.

La plupart des gens réduisent la technocratie à la bureaucratie, aux énarques, à ces fonctionnaires de Bruxelles qui réglementent la fabrication de nos fromages : ce n’est qu’une infime part.

La technocratie se définit comme une classe consciente d’elle-même ; la classe de l’expertise et de l’efficacité, de la rationalité maximale. La classe centrale des sociétés technologiques avancées, en quantité et en qualité.

Elle forme avec la bourgeoisie capitaliste (y compris les financiers), un alliage indissoluble dirigé contre les autres classes (paysans, ouvriers, boutiquiers, employés), qu’elle remplace d’ailleurs par des machines.

A l’ère technologique, tout pouvoir doit se faire technocratique ou périr. L’Etat, l’armée, l’entreprise sont technocratiques. Le capital, public ou privé, est technocratique. La Silicon Valley, talonnée par la Chine, présente le type le plus avancé de ce capitalisme technologique et technocratique, qui extermine les espèces, les peuples, les classes, les individus réfractaires à son vampirisme.

Si les anticapitalistes de tradition progressiste, marxistes de toutes nuances, n’ont jamais consacré à la technocratie la critique due à ce fait social écrasant, c’est qu’ils en font sociologiquement partie. Ils ne peuvent pas se voir, même si cet aveuglement est intéressé. C’est qu’ils voient un bienfait dans l’emballement technologique.

C’est que la théorie marxiste n’avait pas prévu l’avènement de la technocratie, dans sa prophétie du duel final entre l’immense prolétariat paupérisé et la minuscule ploutocratie capitaliste. (La prophétie n’est pas forcément fausse mais elle est au moins repoussée.) C’est enfin que Marx n’a vu dans la révolte luddite qu’une rage infantile – voire réactionnaire – du nouveau prolétariat industriel. Or Marx avait tort, et Ludd avait raison : première partie de notre enquête.

Marius Blouin n’est pas diplômé de Normale Sup, ni de l’EHESS. Il ne travaille ni aux Inrocks, ni à France Culture. Il ne fait partie d’aucun collectif. Il n’habite pas Montreuil ni les Cévennes, et d’ailleurs Marius Blouin n’est pas son nom, mais celui de son grand-père exclu du Parti pour avoir commis une bonne action.

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VOUS TROUVEREZ À L’ADRESSE CI-DESSOUS LE PDF (528ko) DE L’OUVRAGE PRÉSENTÉ CI-DESSUS

http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=693

* QUI EST LUDD ?

Ned (ou John1) Ludd (parfois appelé « Captain Ludd », « King Ludd » ou « General Ludd ») est un ouvrier militant anglais légendaire de la fin du XVIII siècle – début du XIX siècle, utilisé comme symbole par un mouvement puissant de contestation sociale, afin de se protéger de la répression 2. (wikipédia)

 

(Transmis aimablement par Eveline)