Alerte guerre froide : La note de la Russie dégradée à BB+ (spéculative)
L’opération de démolition économique de la Russie continue.
Dernière attaque en date, le déclassement à BB+ de la Russie par Standard&Poors. Naturellement le rouble a réagi négativement sur les places financières.
« Le rouble ne vaut plus… un kopek » titrait déjà triomphalement le Courrier International à propos de la chute du pétrole.
Vous noterez que lorsqu’il s’agit d’un déclassement qui touche la France, il y a de nombreux économistes qui vous expliquent doctement que ces agences de notation ne sont pas vraiment crédibles, qu’il s’agit de manœuvres… Lorsqu’il s’agit de la Russie, c’est pris au sérieux. C’est d’autant plus surprenant que la Russie est peu endettée par rapport à l’endettement des États-Unis qui atteint des niveaux stratosphériques (1)
Endettement Russe : 12,7 % du PIB (2) (Lire les analyses des risques au niveau du trading)
« L’endettement extérieur de la Russie a baissé de près de 130 milliards de dollars (112,26 milliards d’euros) en 2014, selon des statistiques publiées mardi par la banque centrale, sur fond des sanctions occidentales liées à la crise en Ukraine ». (3))
En comparaison, la dette américaine est de : 103% et pourrait atteindre 115% en 2016, selon une étude du Moniteur des Finances publiques publiée en 2011.
Sa note par Sandard & Poor’s est AA+ .
N’y aurait-il pas quelque chose qui cloche ?
L’Agence de notation Standard & Poor’s avait baissé à BBB la note de
l’Italie au même niveau que la Tunisie, à cause d’un rapport dette/PIB de 129% en 2013. Autrement dit, avec un rapport dette/PIB dix fois moins élevé, la Russie est plus mal notée que la Tunisie ! Ça laisse pensif..
Les Échos posent tout de même la question : s’agirait-il d’un ordre de Washington ? Le mérite leur revient au moins de poser la question, même s’il répondent que c’est « peu probable ». Ben voyons !
V.Poutine a fait jusqu’à présent montre de patience et de retenue. Sa réponse est de se tourner vers l’est et de multiplier des accords avec ses partenaires du BRICS. Deux blocs économiques et politiques sont entrain de se recréer sous nous yeux.
Jusqu’à quand la Russie restera sans réagir à ces attaques répétées ? Car il s’agit bien d’une guerre de harcèlement pour tenter de faire tomber Poutine. D’ici à ce qu’il y ait des infiltrations genre Gladio avec la complicité de quelques oligarques russes de l’opposition, pour fomenter des révoltes « démocratiques » il n’y a peut-être pas loin…
Manifestement, les US cherchent à pousser Poutine à la faute avec la complicité de la plupart des pays européens, dont la France… Qu’ils tentent de le déboulonner, c’est quasiment certain. Mais si ils n’y arrivent pas, dans leur haine aveugle iraient-ils jusqu’à déclencher un conflit via le Moyen-Orient, ou l’Ukraine par exemple en laissant la Russie en porter toute la responsabilité ? Cette guerre des nerfs est inquiétante. Heureusement, pour le moment, le président Russe a montré que ses nerfs étaient solides.
Galadriel
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères estime que la décision de l’agence de notation a été prise « sur ordre direct de Washington ». Un scénario improbable.
La décision de l’agence américaine Standard & Poor’s de reléguer la note de la dette souveraine de la Russie en catégorie « spéculative » correspond à une sanction déguisée décidée « sur ordre direct de Washington », a estimé mardi un haut diplomate russe. Un discours de « victimisation », bien loin des préoccupations des agences de notation, placées aujourd’hui sous haute surveillance.
« Le fait que cette décision ait été prise maintenant n’est pas étonnant: par une coïncidence étrange, elle correspond avec une nouvelle vague d’hystérie antirusse », a estimé un vice-ministre des Affaires étrangères Vassili Nebenzia à l’agence Ria-Novosti. « Je n’ai aucun doute sur le fait qu’elle a été prise non pas sur suggestion, mais sur ordre direct de Washington », a-t-il ajouté. Il a jugé que l’annonce de Standard & Poor’s « entrait dans la logique » des « actions coordonnées entreprises pour saper l’économie » russe qui correspondent à « la partie cachée de la guerre de sanctions ».
Catégorie spéculative
La décision de l’agence de notation, attendue et logique, tombe au moment où Washington et Bruxelles ont menacé Moscou de nouvelles sanctions économiques pour son soutien, y compris selon eux militaire, aux séparatistes prorusses de l’Est de l’Ukraine, où de sanglants combats ont eu lieu ce week end.
Le Kremlin a dénoncé de son côté une décision qui « a un lien minimal avec l’économie mais qui est orientée ». « Les entreprises sérieuses ne vont probablement pas se baser sur de telles notations qui ne reflètent pas la situation réelle », a estimé le porte-parole de la présidence, Dmitri Peskov.
Avec sa décision d’abaisser la note de la Russie à « BB+ », Standard & Poor’s est la première agence internationale à classer le pays dans la catégorie des dettes souveraines « spéculatives », ou « pourries » en jargon financier. Très attendue, cette sanction fait craindre une accélération des fuites de capitaux de Russie, déjà à un niveau record en 2014 à cause de la crise ukrainienne, aggravant ses difficultés économiques alors qu’une profonde récession se profile déjà pour cette année.
Source AFP
Note russe dégradée: la décision de S&P « insensée » (économiste US)
« La Russie dispose de réserves suffisantes pour payer sa dette souveraine (…). Il est difficile de comprendre les causes de cette décision erronée et insensée », a déclaré l’économiste contacté par l’agence Sputnik.
Selon lui, il est inutile de s’attendre que la Russie se retrouve en défaut de paiement, le pays ayant entre autres accès aux réserves de change chinoises.
« La Chine, qui possède 4.000 milliards de dollars d’actifs, est en mesure de fournir à la Russie tout ce dont elle a besoin », explique M.Rickards, auteur du livre « Guerre des devises » (Currency Wars).
L’agence de notation internationale Standard & Poor’s a abaissé lundi la note souveraine de la Russie de BBB- à BB+, lui assignant une perspective négative. L’agence a expliqué sa décision par la baisse de la souplesse de la politique monétaire russe, la dégradation du système financier du pays et la contraction des réserves due aux pressions extérieures.
Il s’agit de la première fois depuis plus de 10 ans que la dette russe est assortie d’un statut spéculatif.
RIA Novosti
http://french.ruvr.ru/news/2015_01_27/Note-russe-degradee-la-decision-de-S-P-insensee-economiste-US-9933/
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(1) http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_pays_par_dette_ext%C3%A9rieure
(2) http://www.coface.com/fr/Etudes-economiques-et-risque-pays/Russie
Note : Standard&Poor’s est une filiale du groupe McGrawHill. Il faut connaître les arcanes économiques américaines pour juger de son indépendance par rapport au gouvernement US. Cependant, ceci suggère tout de même quelques questions :
http://fr.wikipedia.org/wiki/McGraw-Hill
Critiques sur les agences de notation :
(Comme vous le savez, wikipédia est une source d’information plutôt consensuelle..)