Quand un responsable de UKIP a une idée lumineuse
Décidément, il ont un humour décapant chez UKIP !*
Pour résorber les bouchons, un candidat britannique veut retirer aux chômeurs le droit de conduire
Les embouteillages empoisonnent la vie de millions de Britanniques tous les jours, mais un responsable du parti populiste UKIP a trouvé la parade. Il suffit d’interdire aux chômeurs de prendre le volant, explique, en substance, Lynton Yates, candidat UKIP dans la circonscription de Charnwood, située entre Leicester et Nottingham, à l’est de Birmingham.
« Nous pourrions facilement enlever 6 millions de voitures des routes si les bénéficiaires des aides sociales ne conduisaient pas. Pourquoi ont-ils le privilège de dépenser au volant l’argent durement gagné par les contribuables, alors que ceux qui ont un travail se battent pour pouvoir continuer à rouler ? », peut-on lire sur un tract distribué aux électeurs de cette circonscription. « When you drive, society becomes an obstacle », disait déjà le journaliste George Monbiot en 2005 (merci goalvolant pour l’info).
Qu’ils prennent le bus ! Selon The Daily Telegraph, le candidat conclut son propos par cette remarque définitive : pour se rendre aux entretiens d’embauche, « ces gens-là n’ont qu’à prendre le bus ». M. Yates, qui siège dans la commission des transports du conseil municipal de Leicester, exhorte également les cyclistes à « rouler sur les trottoirs, tout en laissant la priorité aux piétons ». Les propos ont provoqué un tollé au Royaume-Uni, comme le rapporte la presse locale, nationale, ou gratuite.
Le parti UKIP, crédité de 15% dans les sondages pour les élections britanniques qui se dérouleront au plus tard en mai, se distingue régulièrement par diverses provocations, sur le thème de l’Europe, de la sécurité ou de l’immigration. Et donc, désormais, sur le terrain des transports.
Le candidat « suspendu ». Cette sortie de route n’a toutefois pas eu l’heur de plaire aux instances du parti. Le 22 janvier, M. Yates a été « suspendu » de son poste de candidat dans la circonscription de Charnwood, peut-on lire dans The Dailymail. Un porte-parole de UKIP a précisé que les préconisations pour le moins radicales du candidat en matière de circulation « ne reflètent pas les positions du parti ». Le candidat s’est même excusé.
En France aussi. Ce n’est pas la première fois que des responsables politiques suggèrent, quoique moins violemment, que les personnes les plus défavorisées pourraient modifier leur manière de se déplacer.
En décembre, de ce côté-ci de la Manche, un élu avait également provoqué une polémique en estimant que les plus modestes devaient « limiter leurs déplacements ». Président du syndicat mixte des transports pour le Rhône et l’agglomération lyonnaise (Sytral), Bernard Rivalta, élu (PS) à Vénissieux, avait déclaré lors d’un entretien diffusé sur France Culture : « Quand ils n’ont pas beaucoup de moyens, il faut qu’ils ne se déplacent que dans la mesure où ils en ont besoin et non pas uniquement parce qu’ils en ont envie ».
En octobre dernier, le ministre de l’économie Emmanuel Macron avait été brocardé pour avoir estimé que, grâce à la libéralisation du secteur des autocars, « les pauvres pourront voyager plus facilement ».
*Le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (en anglais United Kingdom Independence Party), plus communément appelé UKIP (prononcer « youkip »), est un parti politique britannique.
Son leader le plus connu chez nous est Nigel Farage, député européen.