Les premiers effets « Charlie »
Voyons rapidement quels sont les premiers effets et conséquences de l’attentat contre Charlie Hebdo :
CUI BONO ? (A qui profite le crime)
En premier, et de façon flagrante, au racisme et à la division.
Si cette grand messe a pu donner l’illusion d’une cohésion populaire quelques heures dimanche dernier, ce n’est pas ce qui ressort ni des commentaires d’articles, ni non plus ce que l’on peut glaner, qui dans la boulangerie, qui au marché ou au bistrot du coin..
Ces braves gens vaguement racistes sur les bords ont maintenant, servi sur un plateau, de quoi alimenter leurs peurs avec des arguments.
Les musulmans de leur côté vont raser les murs, pointés du doigt par un amalgame qui risque d’accentuer la rancoeur et le communautarisme. La couverture provocatrice d’un Mahomet dessiné avec deux b***es, va sûrement arranger les choses. Vive la liberté d’expression !
(La petite m’avait sauté aux yeux, pourtant je n’ai pas un esprit particulièrement salace..) Ça n’aura sûrement pas échappé non plus à nos amis musulmans)
Cohésion nationale, mon oeil !
En second : Au pouvoir.
Comme je l’avais prévu dans mon premier commentaire sur l’attentat, les sondages de popularité de François Hollande et de Manuel Valls ont bondi « historiquement » 40% pour Hollande – 61% pour Valls !!! (1)
Il faut se souvenir qu’à cause du 11/9, Bush junior qui partait battu pour un second mandat électoral, s’est vu remettre une deuxième fois les clefs de la Maison Blanche.
Gagnant, le pouvoir également sur le plan de l’autoritarisme.
Bien que l’article ci-dessous pointe la France, c’est, probablement toute l’Europe qui va subir le tour de vis.
Tandis que nous sommes au bord d’un crack financier, (historique pour le coup), qui risque de créer des troubles, voilà un bon moyen de tenir la foule en laisse. Manifs interdites par le Plan Vigie Pirate passé au rouge, et surveillance accrue d’internet. Normal pensez-vous. Oui, il est normal que l’on surveille les sites promoteurs du jihad. Mais il ne s’agit pas que de cela. Seront englobés dans le plan, le racisme et l’anti-sémitisme. (NB Je n’ai jamais bien compris pourquoi l’anti-sémitisme ne faisait pas partie du racisme)
Comme vous le lirez, l’anti-sémitisme est, pour notre premier sinistre, la même chose que l’anti-sionisme. Nous n’aurons plus le droit de critiquer la politique d’Israël. QUI dans ce cas, fait de l’amalgame ? Gagnant sur ce point : Nathanyahou l’expan-sioniste .
Explications :
Après le terrorisme, les sites antisionistes bientôt bloqués sans juge ?
Pourtant ministre de la justice, Christiane Taubira a proposé que les mesures de blocage ordonnées sans le contrôle d’un juge soient étendues aux sites racistes et antisémites, depuis une liste fixée par le ministère de l’intérieur. Or pour Manuel Valls, les discours antisionistes qui critiquent Israël sont indissociables des discours antisémites. Attention, danger.
Les nouvelles mesures de lutte contre le terrorisme que doit proposer le Gouvernement iront-elles jusqu’à étendre la censure sur simple ordre du ministère de l’intérieur aux sites racistes et antisémites, et par extension fâcheuse aux sites antisionistes ? La question est plus que jamais d’actualité après le communiqué publié vendredi par la ministre de la Justice Christiane Taubira, qui a présenté à l’Ecole Nationale de Magistrature ses propositions de « lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations« .
Selon le communiqué, Mme Taubira a proposé — ce qui est un comble s’agissant d’une garde des Sceaux et ce qui contredit ses positions de l’été dernier — de « confier à l’autorité administrative la possibilité de bloquer les sites et messages de haine raciste ou antisémite« , c’est-à-dire d’étendre à ces délits les mesures de censure policière prévues pour l’apologie du terrorisme et la pédopornographie. Il s’agirait de confier au ministère de l’intérieur le soin d’établir les listes de sites à bloquer sans contrôle de leur illégalité par un magistrat.
Or l’on sait que le Premier ministre Manuel Valls a une vision particulièrement large de ce qu’est l’antisémitisme, puisqu’il y inclut non seulement la haine à l’encontre des Juifs, ce qui ne fait pas débat, mais aussi désormais les discours les plus virulents et systématiques contre la politique interne ou étrangère d’Israël, et contre les personnalités dites « sionistes » qui la soutiennent. La frontière n’est certes pas toujours simple à établir entre l’antisionisme et l’antisémitisme, surtout lorsque le premier sert de faux-nez au second, mais la distinction reste absolument nécessaire en démocratie, et ne peut pas être confiée à l’Etat.
Manuel Valls avait exprimé une première fois la confusion des genres dans un discours incroyable prononcé au Trocadéro le 19 mars 2014, lors d’un rassemblement organisé par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). « Cet antisémitisme, et c’est la nouveauté, se nourrit de la haine d’Israël. Il se nourrit de l’antisionisme », avait-il déclaré. « Parce que l’antisionisme, c’est la porte ouverte à l’antisémitisme. Parce que la mise en cause de l’Etat d’Israël, (…) basée sur l’antisionisme, c’est l’antisémitisme d’aujourd’hui. C’est pour cela qu’il faut être d’une très grande détermination« .
« Nous devons faire corps pour combattre cet antisémitisme nouveau, qui se nourrit de l’antisionisme, qui se déverse sur la toile et sur l’Internet. Il nous faut réfléchir, il nous faut travailler, il faut si c’est nécessaire, légiférer« , avait-il ajouté.
Un an plus tard, Manuel Valls n’a pas obtenu grand chose sur le front du combat contre les sites antisionistes, malgré l’engagement verbal de François Hollande. « Votre gouvernement doit parler d’une voix plus ferme sur ces sujets« , avait intimé le président du CRIF Roger Cuckierman face au président de la République, qui lui avait répondu qu’en effet, « si nous arrivons à lutter contre les images pédophiles, nous devons aussi réussir à lutter contre les messages délibérément racistes et antisémites« .
Mais les attentats commis contre Charlie Hebdo et contre l’épicerie juive de Vincennes ont remis le sujet de la confusion de l’antisémitisme et de l’antisionisme sur le devant de la scène. Manuel Valls a pu profiter des tristes événements pour rappeler sa position. « L’antisémitisme, le racisme, les actes anti-chrétiens sont des délits. Il y a un an face à Dieudonné, je me suis senti un peu seul« , a-il déploré dès le samedi 10 janvier, au lendemain de l’opération menée avec succès contre les frères Kouachi et Amedy Coulibaly.
La tentation de censurer les discours antisionistes (dont il faut rappeler et marteler qu’ils sont absolument légaux en ce qu’ils se contentent de contester une politique pour ce qu’elle produit et non un peuple pour ce qu’il est) n’est pas nouvelle, ni une exclusivité de Manuel Valls. En juillet 2013, l’ancien ministre et actuel député UMP Frédéric Lefebvre avait dit vouloir « éradiquer la propagande antisioniste » sur Internet.
Tant que la justice reste garante de la nécessaire distinction entre antisionisme et antisémitisme, ces discours politiques restent sans grande conséquence. Cependant si la proposition de Christiane Taubira de confier au ministère de l’intérieur le soin de qualifier lui-même les sites qu’il estime être antisémites, et d’en ordonner le blocage immédiat, le risque d’une dérive attentatoire à la liberté d’expression devient extrêmement fort.
EXTRAIT DE L’INTERVIEW DE GIULIETTO CHIESA, LE 12 JANVIER DERNIER :
Est-ce l’État islamique ? Bien sûr : c’est « aussi » l’État islamique, mais il faut se demander ce qu’est vraiment l’État islamique, d’où il vient, qui l’a créé, payé, organisé. Et qui le dirige, profitant de l’énorme force motrice de ces immenses populations déshéritées de par le monde.
Ce qui a été commis à Paris est un acte de guerre contre les peuples européens. Le deuxième après la véritable agression que les États-Unis et les dirigeants européens ont déchainé contre la Russie, en Ukraine, début 2014.
L’objectif ? Les objectifs ? Frapper les droits et les libertés individuelles sur le Vieux Continent, lier fil après fil, le destin de l’Europe à celui des États-Unis, lancer une offensive stratégique contre la Russie, la Chine, l’Iran, et les pays du BRICS.
L’Occident, emmené par les États-Unis, essaie de se remettre au centre du monde. À tout prix. La croisade chrétienne contre l’islam est l’instrument contondant avec lequel on essaie d’inverser l’inévitable chute de l’Empire.
Cela tombait sous le sens de n’importe quel observateur. Pas sous celui de nos journalistes à la botte, apparemment.
Le fait que les bénéfices de l’affaire pointent le pouvoir, ne l’accuse pas forcément, bien que le net bruisse encore de questions non résolues.. Laissons donc la théorie du complot de côté. Il s’agit plus simplement d’une exploitation à son profit d’une « opportunité » (pardon aux victimes) qui leur a ouvert une voie royale vers des mesures liberticides. Celles-ci, n’en doutons pas, seront applaudies des deux pattes par des moutons entraînés dès leur plus jeune âge à la bêtise et à l’irréflexion par TF1 et consort.
Investir dans les médias, ça rapporte.
Galadriel