En 2015, sortir Poutine du Kremlin «les pieds devant…»
L’Occident espère un renversement du Président Poutine dans un proche avenir. Dans les coulisses des manifestations officielles les politiciens occidentaux et stratèges du bloc de l’OTAN réfléchissent intensément à un scénario préparant une révolte à Moscou ainsi que les détails de l’étape «post-poutinienne» de l’histoire de Russie. Cette information a été publiée le 27 décembre dans le journal allemand Bild Zeitung.
Par ailleurs, l’enjeu principal des conspirateurs, dans la meilleure tradition du capitalisme occidental, se joue sur l’avidité des «actionnaires les plus gras», leaders du capital compradore en Russie. Les marionnettistes occidentaux espèrent que «suite aux sanctions et aux dommages occasionnés par les pertes de bénéfices, la pression sur Poutine de la part des puissants oligarques se renforce suffisamment pour qu’il soit obligé de s’en aller à la fin de 2015 », écrit le Bild Zeitung.
Toutefois, il est peu probable qu’on parvienne à faire partir Poutine «tout simplement». L’Occident, Washington en tête, furieux des tentatives de Poutine de faire renaître la puissance russe et de remanier l’équilibre géopolitique global paraît assoiffés du sang du «dictateur du Kremlin» qu’il déteste. Le premier scénario «dur» d’un coup d’État, lié à l’élimination physique du Président de Russie, fut lancé à l’été 2014 par Herbert Meyer, ancien adjoint du directeur de la CIA [à l’époque du Président R.Reagan. NdT]. Dans un article publié dans l’édition du 4 août 2014 du magazine américain The American Thinker, il a déclaré littéralement ceci: «Quand les oligarques russes comprendront enfin que le Président de la République Fédérale, Vladimir Poutine, est leur problème personnel, et que son ambition leur coûtera leur prestigieux yacht et leurs coûteuses maîtresses, les milliardaires s’occuperont eux-même du changement de pouvoir». [Bien que l’auteur écrive qu’il s’agit littéralement des propos repris dans l’article en langue anglaise, on notera que la citation ci-dessus relève d’une réorganisation, plutôt fidèle, mais pas littérale, des termes de l’article paru dans le magazine américain. NdT.]
Meyer, ancien vice-président du National intelligence Council des États-Unis, est convaincu qu’un «lunatique» comme Poutine n’admettra jamais ses erreurs, le punir ne l’arrêtera pas, il ira jusqu’au bout tant que quelqu’un ne lui règle pas son compte par knock-out. C’est pourquoi, selon le vétéran des services de renseignements américains, il appartient à l’Occident de faire comprendre aux milliardaires de Russie que Poutine est leur propre problème, les oligarques se décideront alors à organiser une gentille rencontre au cours de laquelle ils régleront le sort futur de la Russie. Ils pourront convaincre Poutine de quitter le Kremlin «fût-ce avec les honneurs officiels et un salut au son de 21 canons», ou «les pieds devant et une balle dans la nuque, cela nous est indifférent» écrit le chevalier de capes et d’épées américain. Meyer n’a pas non plus exclu la possibilité de l’assassinat du Président de Russie dans un avion, du fait de «rebelles douteux armés de missiles sol-air».
Les collègues européens d’Herbert Meyer préfèrent les expressions plus douces et neutres, mais finalement, quant au fond, rien n’est différent. Ainsi, dans le journal précité, Bild Zeitung il est écrit que des mesures tout à fait nouvelles sont nécessaires, et le journal leur attribue modestement le but de sauver Poutine d’un danger croissant. Selon les informations du Bild Zeitung, la possibilité d’un renversement de Poutine est prise au sérieux jusque dans le milieu gouvernemental à Berlin. Le journal invoque en particulier les propos de l’expert en politique étrangère de la fraction CDU/CSU du Bundestag, Karl-Georg Wellmann, considérant que «la crise économique et sociale en Russie représentent un danger croissant pour l’entourage de Poutine et pour lui-même».
Dans quelle mesure les plans des stratèges européens sont-ils réels? Intervenant à Moscou dans le cadre d’une conférence de presse lourde de conséquences, lors de sa réponse à une question du correspondant de l’agence Reuters, relative à la possibilité d’une révolution de palais, Poutine a répondu sur le mode de la plaisanterie : «Pour ce qui concerne les révolutions de palais, rassurez-vous, nous n’avons pas de palais. Dès lors les révolutions de palais ne sont pas possibles. Nous avons le Kremlin, résidence officielle de la présidence. Il est bien défendu ; voilà également un facteur de la stabilité de notre État. Mais la stabilité est fondée sur ceci : elle est fondée, et il ne peut exister aucune base plus solide, sur le soutien du peuple de Russie». C’est à dire, sur notre soutien et sur le vôtre.
Cela signifie que si nous ne voulons plus de vous, afin que des canailles de tous acabits dans les entrailles des services spéciaux occidentaux ne décident plus à notre place comment la Russie doit vivre et qui doit être à la tête de notre pays, si nous ne voulons pas nous retrouver tel un collectif massif de sans-droits, tel que prévu dans les scénarios conçus par les occupants des hauts-cabinets à Washington et Bruxelles, chacun doit comprendre qu’aujourd’hui même, c’est exactement de lui que dépend le destin de notre pays. Ne serait-ce qu’un peu, un tout petit peu, mais tout de même, réellement de lui. Et de toi, et de moi, et de chacun d’entre nous. De notre audace, de notre diligence, de notre sagesse, de notre courage et de notre endurance, ou au contraire de notre bêtise, de notre couardise, de notre indifférence, de notre manque de volonté et de notre égoïsme.
A chacun de faire son choix. Seigneur, viens à notre aide!