Déconstruire le réel par l’absurde : Une stratégie pour nous empêcher de raisonner
Il n’est de vérité que du tout, le réel est contradictoire, tout à un coût !
Par Bruno Bertez
L’article- Les Clefs pour Comprendre du Jeudi 25 Décembre 2014: Avoir une vision juste, mais qui ne se révélera correcte que dans très longtemps est aussi dangereux que d’avoir des intuitions fausses ! Par Bruno Bertez – constitue une tentative de tracer l’enchaînement des événements majeurs de la période. C’est un survol qui simplifie mais va à l’essentiel utile.
Son apport et son originalité sont dans cette démarche qui vise à mettre à jour les articulations entre les différentes phases. C’est un travail qui n’est fait nulle part pour des raisons que je qualifierai d’idéologiques.
Leur pouvoir repose sur le fait qu’ils vous imposent une vision éclatée, fragmenté donc absurde du monde. Grâce à cet absurde, ils vous mettent en position non pas de raisonner, mais de ressentir, d’être le jouet de vos émotions.
Regardez, observez, analyser la technique de Sarkozy et de ses communicants pour se remettre en selle! Ils emploient la technique dite de la segmentation. Entendez-vous un exposé sur la situation, un diagnostic, une vision ? Non, on enfile les thèmes les après les autres, un jour le mariage homo, un autre la laïcité, un autre … On coupe en 4, on saucissonne pour agglutiner et nier la complexité, les contradictions. Quand on juxtapose sans jamais chercher les articulations, alors les contradictions disparaissent, c’est le monde des manants, des serfs, un monde où l’on n’a pas à choisir, un monde où rien n’a de coût, où il y a des free-lunchs, où on rase gratis…
Je considère que l »Histoire est un continuum et que ce qui importe pour l’analyste c’est d’en faire ressortir la continuité et bien sûr, les causes majeures. L’histoire existe parce que nous rencontrons des limites, nous devons surmonter des contradictions, résoudre des antagonismes, bref parce que nous sommes de loups ou ce qu’il en reste car il faut reconnaitre que le troupeau des moutons ne cesse de grossir.
Je vais oser vous dire pourquoi je suis pour le contrôle humaniste, généreux de l’immigration. C’est parce que l’immigration non régulée fait croitre sans cesse le nombre de ceux qui ne pensent qu’à manger, consommer, profiter.
Elle fait croitre sans cesse le nombre de ceux qu’il faut introduire au BABA de nos acquis. Le Projet Démocratique n’a de sens que s’il repose sur le progrès de la conscience politique des citoyens, qui ne voit que l’immigration tire vers le bas, sans cesse il faut recommencer, c’est le tonneau des danaïdes.
Aux angélistes de l’immigration je réponds par Pascal, « Qui veut faire l’ange fait la bête ».
A ceux qui le nient je conseille d’aller faire un tour dans les écoles. Comment imaginer d’élever le niveau de conscience politique, l’intelligence dirait Chevènement- qui a raté son pari sur ce sujet- s’il faut sans cesse recommencer à zéro, si on est sans cesse tiré vers le bas.
Cette évidence m’est venu alors qu’étant jeune intellectuel en Afrique du Sud, j’ai assisté à la chute de l’apartheid, vu la démolition des bidonvilles, applaudit à la construction des écoles pour m’effondrer par la suite, lorsque j’ai constaté que deux mois plus tard, les bidonvilles étaient reconstruit, les enfants errants et non scolarisés exactement comme avant. Pourquoi? Parce que le progrès, le grand bond en avant de l’Afrique du Sud a constitué un immense appel d’air, tous les pauvres des pays voisins se sont précipités pour jouir eux aussi de la manne; réduisant ainsi à zéro les efforts pour construire une démocratie propre, jeune, intelligente. L’immigration non régulée à cette époque cruciale a tué le potentiel immense qui se dressait pourtant devant l’Afrique du Sud. Le projet démocratique politique? ne peuvent malheureusement pas être fondés sur la compassion, mais sur l’effort pour s’élever et participer dignement, acquérir la dignité de citoyen.
L’idéologie dominante, celle qui sert à vous dominer prétend le contraire, elle découpe en tranches et s’efforce de briser les liens, les séquences afin que vous ne voyez pas la logique des évènements. Que vous ne voyiez que le miroir aux alouettes du plus alors qu’ils cachent le moins derrière leur dos. Le pire c’est qu’à force de mensonges, vous y croyez aux miroirs.
Ainsi qui met en perspective la crise des subprimes de 2007:2008? Puis la crise bancaire mondiale, puis la grande récession, puis les QE Américains, puis la crise de la dette européenne déclenchée par la première tentative de stopper aux USA les politiques conventionnelles, puis la crise bancaire européenne et sa conséquence, l’austérité destinée à assurer la solvabilité des souverains périphériques et de garantir la valeur des portefeuilles obligataires des banques etc etc ? Qui ? Personne! On vous fait dévaler la pente de la régression les yeux fermés.
Il faut analyser, c’est la méthode de pensée positive, mécanique, que l’on enseigne à l’ENA; analyser pour empêcher que l’on considère les choses, le monde, le système comme un tout. La pensée positive c’est ce qui permet de vous tenir à l’écart de votre propre vie, de vous rendre impuissant, impuissant car ignorant des vrais causes, effets, ressorts, motivations…
En ne présentant que des éléments parcellaires, ils gardent l’essentiel pour eux, au sommet.
La compréhension de ce qui se passe, de ce qui vous domine et vous neutralise est essentielle et elle passe par une conception et un mode de pensée différent. Une pensée du Tout et du Mouvement.
Comment comprendre les politiques qu’ils mènent sans par exemple intégrer les conséquences inattendues, non voulues, les dégâts collatéraux?
Regardez l’escroquerie des inégalités! Ils les créent, les produisent, les amplifient et ensuite ils font semblants après les Piketty stipendiés des banquiers et du FMI, ils font semblants de lutter contre.
Comment comprendre la dislocation de la mondialisation en cours, la refragmentation du monde, le retour de la guerre froide, la marche vers les guerres sans revenir aux sources: la volonté américaine de continuer à bénéficier des avantages de l’impérialisme sans en payer le prix autrement qu’à crédit?
Comment comprendre le terrorisme sans intégrer la réalité de la guerre dissymétrique avec les drônes, les bombardements des civils et la volonté des lâches américains de faire la guerre sans avoir de victimes. Le terrorisme est la réponse du faible, odieux, barbare à ceux qui font la guerre derrière les écrans, sans morts de leur côté, avec des drones et des avions furtifs.
Comment comprendre le terrorisme si on fait semblant d’oublier qu’à l’horreur d’une décapitation correspond l’ignoble de la mort de 1247 civils innocents pour 41 terroristes prouvés.
La sagesse vient de loin et c’est pour cela que nous rappelons sans cesse: « il n’est de vérité que du tout ». Jean Bodin
Le parcellaire, l’analytique, le mécanique, le non dialectique sont mensongers.
Quand vous écoutez les discours des Pouvoirs, pensez-y.
Bonne fin d’année, bonne année sur le chemin de la liberté.
BRUNO BERTEZ Le Dimanche 28 Décembre 2014
illustrations et mise en page by THE WOLF
Transmis par JMLC. Merci
(ndlr : Cet article est proposé à votre analyse et votre réflexion. Les propos qui y sont développés n’engagent que leur auteur.)