International : C’est tendu ! (revue de presse)
Le monde est en ébullition. Sur le plan économique les nouvelles internationales sont très très médiocres. Le système est au bord de l’implosion. L’Europe est en panne, les US ont des chiffres inférieurs aux attentes malgré la planche à billets, la Chine ralentit, les Russes impactés par les sanctions et par la baisse du prix du pétrole sont en difficulté, une bonne partie du continent Africain se débat entre pandémie, islamisme, famine et affrontements ethniques.. Le tableau actuel n’est pas riant, c’est le moins qu’on puisse dire.
Comme vous le savez, les périodes de crises économiques ne sont pas favorables à la sérénité des rapports entre les peuples.
Petit tour d’horizon des titres les plus marquants :
Pourquoi l’ONU évoque le risque d’une « guerre totale » dans l’est de l’Ukraine
« Je suis très inquiet d’un possible retour à une guerre totale en Ukraine ». C’est par ces mots que le secrétaire général adjoint aux affaires politiques de l’ONU, Jens Andres Toyberg-Frandzen, a mis en garde le Conseil de sécurité à l’ouverture, mardi 12 novembre à New York, d’une réunion sur la situation. Cette réunion – la 26e du genre depuis sept mois qu’a débuté le conflit dans l’Est ukrainien – n’a débouché sur rien, mais l’inquiétude des Occidentaux et des Ukrainiens a fortement cru ces derniers jours.
OTAN: Un général allemand annonce des plans de manœuvres militaires visant la Russie
Soixante-quinze ans après le début de la Seconde Guerre mondiale qui est allée vers une guerre d’annihilation contre l’Union soviétique, l’état-major allemand est une fois de plus en train de préparer une guerre avec la Russie. C’est ce qui ressort clairement d’un article publié vendredi dernier dans le quotidien Die Welt et dans lequel le général allemand de l’OTAN Hans Lothar Domröse exprime ses opinions.
Les remarques faites par ce général quatre étoiles, commandant suprême du Commandement des forces alliées interarmées de l’OTAN à Brunssum (Pays-Bas), l’une des trois composantes de l’OTAN en Europe au sein de la direction opérationnelle, reviennent à une menace de guerre ouverte contre la Russie.
VIA : lesmoutonsenrages
La Turquie et les USA vont former 2.000 opposants syriens
La Turquie et les Etats-Unis ont finalisé leur accord en vue d’équiper et d’entraîner sur le sol turc environ 2.000 combattants de l’opposition syrienne modérée au régime de Damas, a rapporté samedi le journal Hürriyet Daily News.
Les USA se préparent à un conflit avec la Chine
Créée en 1949, l’Alliance a déjà passé plusieurs étapes d’extension. Actuellement, seulement 8 pays européens : l’Irlande, la Suède, la Finlande, la Suisse, l’Autriche, la Serbie, la Moldavie et l’Ukraine restent en dehors de l’OTAN.
http://french.ruvr.ru/news/2014_11_15/Les-USA-se-preparent-a-un-conflit-avec-la-Chine-7062/
ARTICLE COMPLET :
G20 de Brisbane : Poutine saute la clôture pour échapper à la meute et au troupeau
Hier samedi 15 novembre, les médias occidentaux retenaient surtout de ce sommet que l’offensive américaine destinée à isoler Vladimir Poutine aurait atteint son but. Face aux accusations complètement délirantes d’Obama le qualifiant de menace pour le monde, reprises en chœur par la meute des anglo-saxons fanatiquement antirusses (Grande Bretagne, Australie et Canada), il se serait borné, selon les médias, à opposer un visage fermé, comme s’il reconnaissait sa faute et préférait se taire. La pilule a manifestement été trop difficile à digérer pour celui qui persiste toujours à appeler ses tourmenteurs des collègues, il est finalement retourné en Russie ce dimanche 16 novembre en début d’après-midi (heure locale), sans attendre la clôture de la rencontre.
Les autres membres du G20, notamment le club des pays asiatiques, en particulier les deux très grands, Chine et Inde, par ailleurs membres du BRICS avec la Russie, semblent n’avoir rien dit pour contrer les accusations des occidentaux adressées à Vladimir Poutine. Quant à la France ? François Hollande a été moins véhément, mais, à notre grande honte, manifestement il n’a rien fait pour se démarquer de la meute. Il en sera quitte pour perdre sur les deux tableaux, à propos de la livraison du Mistral, remise à ce jour sine die : l’État français va se brouiller avec la Russie et le pays va devoir payer de très lourdes pénalités.
Le silence du BRICS face à la meute occidentale…
On se serait attendu à ce que les pays du BRICS, Russie comprise, s’expriment en répliquant que la crise en Ukraine a été, dès les origines, suscitée par l’Amérique et les pays de l’est-européen pour mettre Poutine dans une situation intenable, soit riposter soit laisser faire, deux réactions qui auraient sans doute signé sa mort politique. Sur un autre plan, ils auraient pu rappeler que le monde affronte de plus en plus de difficultés, doit résoudre de plus en plus de problèmes, et que si le G20 n’aborde pas de front ces difficultés et problèmes, il se révèle n’être qu’une coquille vide.
… cache une riposte de grande ampleur
Mais on peut trouver une autre raison au silence de Poutine, de ses partenaires du BRICS et de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). C’est qu’ils sont en train de mettre en place ce qui apparait comme une puissante machine de guerre, susceptible de diminuer sensiblement la puissance de l’Amérique et de ses alliés de la zone dollar [1].
Il s’agit d’abord des projets de dédollarisation qui se précisent, avec la création progressive d’une monnaie commune, d’un Fond monétaire et d’une banque mondiale utilisant cette monnaie et la mise en place d’un système de paiement alternatif au standard imposé au monde entier par les US-américains, le réseau Swift [2].
Il s’agit ensuite des très nombreux contrats que la Chine est en train de négocier avec ses partenaires, en premier lieu la Russie, dans ce qui a été nommé la Nouvelle route de la soie [3].
Il s’agit enfin, et ce n’est pas le moindre, d’un projet d’accord créant une zone de libre échange pour l’Asie-Pacifique (FTAAP) entre les pays de l’APEC ((Asia-Pacific Economic Cooperation), dont le principe semble avoir a été acquis à la fin de la réunion de cette organisation le 12 novembre à Pékin. Cette zone exclurait explicitement les États-Unis, dont le propre projet de TransAtlantic Trade and Investment Partnership (TTIP) se réduirait ainsi considérablement [4].
Si, comme cela semble très probable, ces dispositifs se mettent en place rapidement, cela sera à juste titre ressenti par Washington et Wall Street comme une menace de première grandeur, non pour le monde, mais pour leur propre domination sur le monde. L’Europe, qui pour le moment s’exclut des projets du BRICS et de l’OCS, comprendra, mais trop tard, qu’elle a joué, en suivant aveuglement l’Amérique, la pire des cartes géostratégiques. Dans ces conditions, on peut comprendre qu’à Brisbane, Vladimir Poutine ait choisi de se taire, laisser dire et de laisser finalement la meute se congratuler entre amis.
Jean-Paul Baquiast
Notes
[1] Poutine signe un plan secret pour écraser l’Otan (vineyardsaker, français, 14-11-2014)
[2] La Russie lance un nouveau système de paiement pour contourner le réseau Swift (vineyardsaker, français, 14-11-2014)
[3] La Chine file une route soyeuse pour la gloire (vineyardsaker, français, 15-11-2014)
[4] « Pivot vers l’Asie » : à Pékin, en pleine réunion de l’APEC, Obama tente le forcing pour imposer le TPP (vineyardsaker, français, 12-11-2014)
La revue de presse internationale des Crises :
http://www.les-crises.fr/rdpi-16-11-2014
Et enfin, une info économique à propos de l’Ukraine qui doit avoir sa place dans l’échiquier :
Selon une organisation bancaire, L’économie ukrainienne est en chute libre
Alors que le Conseil de sécurité des Nations Unies se prépare à se réunir sur la situation instable en Ukraine, une organisation bancaire de premier plan a déclaré mercredi que la situation financière du pays est « vraiment désespérée » et son économie est «en chute libre».
Article en anglais : http://www.cnbc.com/id/102177962