A quoi joue l’OPEP ?
Le prix du baril du pétrole continue sa dégringolade. Hier, vendredi le baril de Brent à Londres a chuté sous 77 dollars. Le baril du WTI sur le NYMEX a baissé jusqu’à 73,82 dollars. Le WTI baisse pour la septième semaine d’affilée et le Brent depuis déjà 8 semaines, un record.
Les deux bruts sont au plus bas depuis septembre 2010. Selon les experts, la dégringolade des prix tient aux projets de l’OPEP de maintenir les quotas de production pendant sa réunion du 27 novembre.
Selon la Voix de la Russie :
Selon le chef de l’Etat russe, en raison des réserves accumulées, la position de la Russie est un peu plus avantageuse que celle d’autres pays. Le gouvernement est prêt à « imprimer » les réserves accumulées, si la situation économique se détériore, mais les fonds seront investis uniquement pour l’efficacité économique, et non pas seulement pour résoudre des problèmes de façon immédiate.(1)
L’Arabie saoudite ne fait rien pour enrayer cette tendance à la baisse et certains se demandent si le royaume n’a pas un intérêt caché à maintenir le cours aussi bas.
Le prix du pétrole chute et l’Arabie saoudite ne bouge pas d’un cil. Le baril de brut est, pour la première fois en quatre ans, passé sous la barre des 80 dollars jeudi 13 novembre. Face à cette situation, l’inertie du royaume, considéré comme le gendarme du prix du pétrole au sein de l’Opep, étonne. “Surtout que tout le monde s’accorde à dire que le prix d’équilibre est aux alentours de 100 dollars”, constate Céline Antonin, spécialiste des questions d’énergie à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).
Mais quelle mouche a donc piqué les dirigeants saoudiens ? Pour Riyad, il n’y a rien de surprenant dans tout cela. “C’est une simple question d’offre et de demande, c’est uniquement économique », a affirmé, mercredi 12 novembre, Ali al-Naimi, le ministre saoudien du Pétrole. Il a rajouté qu’il ne fallait pas croire que l’Arabie saoudite “cherche à politiser le pétrole”.
L’Arabie saoudite vs la Russie, vs les États-Unis
Depuis plusieurs semaines, face au silence saoudien, plusieurs théories ont commencé à voir le jour, faisant du royaume wahhabite le grand instigateur d’un jeu géopolitique qui nécessite un prix du baril bas.
L’une des thèses voudrait que l’Arabie saoudite agisse de concert avec son allié américain pour faire davantage pression sur la Russie. Moscou dépend, en effet, de ses exportations d’hydrocarbure et se porte d’autant mieux que les cours du pétrole sont hauts. Le géant russe du pétrole Rosneft a affirmé, mi-octobre, que Riyad acceptait de vivre avec un pétrole peu cher dans le but de couler l’économie russe. Ce serait une sanction cachée qui s’ajouterait à celles décidées par les États-Unis et l’Europe et qui frappent le Kremlin depuis le début de la crise ukrainienne.
L’autre hypothèse fait des États-Unis et du Canada les victimes d’une supposée politique saoudienne de l’or noir à bas prix. “C’est une sorte de guerre contre les producteurs de pétrole américain”, a affirmé à la chaîne conservatrice américaine Fox News Phil Flynn, un analyste du cabinet de conseil Price Futures Group. “L’Arabie saoudite et d’autres pays africains peuvent davantage se permettre de supporter un pétrole moins cher que les États-Unis », explique Céline Antonin. En effet, les techniques d’exploration et d’extraction du pétrole non-conventionnel aux États-Unis et au Canada sont plus chères à financer. Leurs marges sont donc plus sensibles à la baisse des prix, ce qui permet à l’Arabie saoudite d’être plus compétitive pour garder ses parts de marché. (2)
NDLR : « Il ne faut pas croire que l’Arabie Saoudite cherche à politiser le pétrole »… Lorsque l’on a compris l’importance du pétro-dollar tant en économie qu’en géopolitique,(3) on peut légitimement se poser des questions.
A SUIVRE DE TRÈS PRÈS….
(3) (2ème partie de l’article)
https://lesbrindherbes.org/2014/09/30/comprendre-geopolitique-troisieme-guerre-mondiale/