Société : Les drones, des joujoux dangereux à la portée de tous
Lorsque l’on pense « drone », l’on pense : armée. Déjà, penser qu’un soldat assis tranquillement devant un écran avec une bière peut avec un simple joystick semer la mort à des milliers de kms de là pose un grave problème éthique.
Mais ce n’est pas tout. En réalité, ces petits engins volants, dont le prix diminue, ont de multiples usages « récréatifs » qui peuvent interroger également. Munis d’une caméra, mobiles, ils peuvent être utilisés à des fins plus que douteuses si son utilisateur est mal intentionné : Vous espionner au bord de la piscine, aller voir si un logement est ou non occupé, pire, surveiller vos enfants. Ces engins, selon le prix qu’on y met peuvent produire, emmagasiner, traiter l’information, en un mot, violer votre espace privé.
Dans une société dont les repères comportementaux deviennent de plus en plus flous, l’ouverture du marché à un public de plus en plus large pose question. L’utilisation en est en principe encadrée par la loi. Mais comme nous le savons tous, les lois ne sont pas ce qui fait vraiment reculer les tordus ou les voyous.
L’essor des drones pose la question de leur usage et de leur encadrement
Le survol de centrales nucléaires par des drones non identifiés pose la question de l’utilisation au quotidien de ces engins volants pilotés à distance dont l’application d’abord militaire puis sécuritaire est à présent largement répandue dans le civil et le secteur des loisirs.
Cette année encore, les drones de loisir feront probablement un tabac à l’occasion des fêtes de fin d’année, les acteurs proposant des engins de plus en plus sophistiqués et faciles d’usage, qui se commandent notamment depuis un appareil mobile.
Le français Parrot a ainsi vendu plus de 500.000 exemplaires de son AR Drone à usage récréatif entre 2010 et 2013 et annoncé la commercialisation cet été de deux mini-drones, le Rolling Spider et le Jumping Sumo, qui se commandent également depuis un iPhone, un iPad ou une tablette fonctionnant sous Android.
En France, le marché, encore balbutiant, est aussi porté par les drones civils destinés à des usages multiples (inspection d’infrastructures, agriculture de précision, thermographie, lutte contre le feu…) qui disposent d’un énorme potentiel, selon une étude du cabinet Xerfi publiée au printemps.
Ce marché est émergent mais en plein essor en France, indique-t-elle en expliquant que c’est la baisse drastique du prix des drones et un cadre réglementaire inédit qui ont donné le véritable coup d’envoi au secteur dans l’Hexagone.
Le chiffre d’affaires des constructeurs et exploitants français de drones n’a pas dépassé 100 millions d’euros en 2013 mais il devrait tripler d’ici 2015 pour atteindre 288 millions d’euros en 2015, soit une augmentation de 70% par an depuis 2012, pronostique l’étude.
– plus de 650 opérateurs déclarés –
Selon les chiffres de la Fédération Professionnelle du Drone Civil (FPDC), plus de 650 opérateurs de drones se sont déclarés auprès de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) et 42 constructeurs de drones opèrent en France.
Une myriade de start-up s’est lancée sur le marché, souligne ainsi Xerfi, dont certaines avec succès à l’instar d’Airdrone, Delta Drone, Fly-n-Sense ou Redbird.
Ce dernier s’est spécialisé dans les drones à usage industriel et agricole (imageries aériennes, cartographie, topographie…) et propose des engins destinés à la surveillance des réseaux de transport ou d’énergie mais aussi d’ouvrages d’art ou de sites sensibles ou encore la construction et l’agriculture de précision.
Les drones permettent aussi de réaliser des plans aériens spectaculaires pour les événements sportifs ou des documentaires à un coût bien moindre que l’usage d’hélicoptères.
Le coup d’envoi de l’essor du drone en France a été donné par la mise en place d’un cadre réglementaire en avril 2012, qui a fixé les conditions de développement du secteur des drones à usage civil.
Suite et fin de l’article : http://www.romandie.com/news/L039essor-des-drones-pose-la-question-de-leur-usage-et-de-leur/533540.rom
CNIL : Drones, innovations, vie privée et libertés individuelles
(1) http://www.cnil.fr/fileadmin/documents/La_CNIL/publications/DEIP/LettreIP6.pdf
Drones : ce que l’on peut faire, et ce qui est interdit par la loi
http://www.lejdd.fr/Societe/Drones-ce-que-l-on-peut-faire-et-ce-qui-est-interdit-par-la-loi-697702
Tout savoir sur les applications civiles des drones