Vol MH17 : Le symbole de notre décrépitude
298 victimes innocentes. Ce fut le triste bilan du crash du vol MH17 abattu en Ukraine… Quelques lignes dans la presse au moment du rapport préliminaire du 9 septembre qui révélait des impacts de projectiles « en grand nombre » puis, plus rien. Ce drame a été utilisé pour une campagne de communication internationale anti-russe et les sanctions qui l’ont suivie. Il a servi. Il n’a plus aucun intérêt. Les passagers sont morts deux fois. Une fois dans l’avion, une deuxième fois engloutis dans le mensonge, puis le silence.
Il est difficile dans cette folie guerrière devenue permanente de se faire un idée juste des événements, de leur motivation, de leur utilisation, de leur but.
Il est des barbaries déclarées, évidentes, assumées. Elles sont claires, encore que le motif de leur affichage puisse donner lieu à des spéculations sur les intentions cachées de leurs promoteurs.
Il en est d’autres masquées par la manipulation, la complicité ou la lâcheté des informateurs, ou peut-être le partisanisme aveugle et l’irrationalité idéologique. Ce n’en sont pas moins des barbaries. Abattre froidement un avion de ligne en est une., indiscutablement. Et il est maintenant pratiquement certain que ce sont nous, Occidentaux donneurs de leçons qui en sommes les auteurs et les complices.
C’est pas moi diront certains, c’est : les autres, le « pouvoir » !
Ce pouvoir, les peuples occidentaux l’ont mis en place, peut-être par naïveté ou inconscience. Mais malgré des décennies de preuves sur sa corruption, ils (nous) continuent inlassablement de le faire.
Le choix proposé est une illusion et nous le savons : ce sont toujours les mêmes marionnettes dont seule la couleur de l’habit change.
Que ce soit par l’acquiescement ou le silence, nous sommes complices. Ce n’est pas de l’auto-flagellation, c’est l’insupportable vérité.
298 Victimes, me direz-vous, qu’est-ce en regard des milliers de morts en Afganistan, Irak, Syrie, Lybie, Palestine, Indonésie, Afrique et j’en oublie, qu’ils me pardonnent.
Ces 298 passager du vol MH17 sont un puissant symbole de notre décrépitude.
Galadriel
LE MENSONGE :
Le commissaire européen Frans Timmermans est un considérable politicien hollandais, c’est-à-dire un démocrate intransigeant, un moraliste rigoureux, un esprit sûr de lui qui n’est pas démuni de la suffisance propre à notre contre-civilisation occidentale ni d’une belle âme pour assurer ses vertus. Les Hollandais déploient, à cet égard, leur propre version, assurée comme l’est leur certitude d’excellence et en général exempte de doute, de l’hybris occidentaliste qui va des articles du Financial Times aux directives européennes, en passant par l’assurance que les Russes, entre Dostoïevski, Tchaïkovski et Poutine, sont une survivance dépassée et obsolète de la barbarie d’antan, qui ne mérite que mépris et haines cuits et recuits.
Comme le montre Jean-François Mattei, la modernité étendue à la postmodernité a pris soin d’instituer sa propre barbarie, dite Barbarie intérieure selon le titre de l’ouvrage qui traite du cas, ce qui permet de méditer sur l’horreur des décapitation en DVD de Daesh par comparaison à l’assassinat chic, clean et “ciblé” par drone, à partir du bureau ovale de la Maison-Blanche pour exécution à 10 000 kilomètres de là.
… Mais cette introduction est, elle aussi, émotionnelle, ce qui nous ramène à notre sujet dont nous commencions à nous détacher. Timmermans avait fait, à l’ONU, quatre jours après la destruction du MH17 en Ukraine le 17 juillet, un discours de haute tenue morale et de grande émotion pour saluer la mémoire des 298 passagers de MH17, dont un grand nombre étaient de nationalité hollandaise, suggérant comme allant de soi que l’avion avait été abattu par un missile de fabrication absolument russe, tiré sans doute-certainement par les séparatistes (dito, les “terroristes”) et peut-être certainement-sans doute par les barbares eux-mêmes (les Russes).
Mais, mercredi, Mr. Le commissaire européen, irrité par des questions insistantes d’un journaliste animateur d’un talk-show où il était invité, a fait une gaffe.
Pressé de questions sur certains aspects “émotionnels” de son discours de juillet et notamment ce point où il avait décrit hypothétiquement les futures victimes terrorisées et désespérées se disant adieu alors que l’avion allait vers sa tragique destinée, Mr. le Commissaire européen fut irrité et répondit, guidé par cette humeur un peu leste, en dévoilant un détail qui ne figure évidemment pas dans le rapport impartial et antirusse rédigé par les Hollandais à propos du MH17.
Le présentateur lui demandait comment il avait pu évoquer cette scène émouvante des victimes dans leurs derniers instants et sachant le sort qui les attendait, alors que le MH17 a été détruit comme on le sait puisqu’on le dit officiellement, quasi-instantanément à l’impact ; vraiment irrité, et on le comprend, Mr. le Commissaire répondit en clouant le bec à l’autre, en lui demandant comment il expliquait qu’on avait retrouvé des preuves que l’un ou l’autre passager portait un de ces masques à oxygène que l’équipage demande aux passagers de porter en cas d’urgence, ce qui impliquait effectivement du temps entre la connaissance du drame imminent et l’accomplissement du drame.
L’argument est péremptoire, mais il révèle ce qu’on nomme un pot-aux-roses, – ou aux-tulipes en l’occurrence. Si l’avion a été détruit par un missile (selon le rapport : «“high-energy objects from outside the aircraft” struck the airplane as it flew at an altitude of 33,000 feet, suggesting it had been struck by a missile»), personne ne pouvait savoir que l’avion allait être détruit avant qu’il le soit quasi-instantanément, ce qui exclut que les passagers aient pu échanger leurs terribles dernières impressions après avoir, pour certains, effectué le geste mesuré et complexe de se saisir d’un masque à oxygène ... Alors, on en serait plutôt conduit à examiner la version, par ailleurs substantivées par divers constats dont le rapport officiel ne s’est guère embarrassé, que le MH17 aurait pu fort bien avoir été attaqué et abattu par un ou deux avions de combat, qui ne pouvaient être qu’ukrainiens, – et là, effectivement, l’équipage et les passagers avaient le temps de réaliser ce qui les attendait… (1)
LE DRÔLE DE SILENCE
Avez-vous remarqué que, depuis début août, on ne parle plus du tout du crash du vol MH 17 en Ukraine dans les médias et les ministères occidentaux? Plus un mot, plus une image, pas un commentaire, silence total, les éditorialistes et les experts si affirmatifs et si vindicatifs quelques jours auparavant comme si l’accident n’avait jamais eu lieu alors que pendant trois semaines on nous a bombardé d’annonces tonitruantes sur les soi-disant «preuves» accusant les séparatistes pro-russes. A peine, le 9 septembre dernier, a-t-on pu voir ici ou là, un petit article ou un bref commentaire pour mentionner la conférence de presse hollandaise indiquant qu’il serait impossible d’établir l’origine du crash avant la remise du rapport final dans un an et que tout ce qu’on pouvait dire, c’était que l’avion avait été abattu par des objets perforants.
Comment expliquer que le lendemain du crash l’ensemble du monde politique et médiatique américain et européen ait été convaincu de la culpabilité russe (ou pro-russe, ce qui revient au même) et que ces belles certitudes se soient envolées du jour au lendemain sans que quiconque se pose la moindre question?
Or il se trouve que ce site, qui se trouvait jusque-là dans un secteur plutôt calme, a commencé à être bombardé par les forces ukrainiennes aussitôt après le crash afin d’empêcher les experts de se rendre sur place, tout en accusant les séparatistes…..
..En clair, et c’est ce que craint la partie russe, il y a de gros risques pour que l’enquête soit bâclée et que, une fois l’émotion passée et le tsunami de propagande antirusse ayant fait son œuvre dans l’opinion publique occidentale, on laisse tomber la chose dans un quasi-oubli et que l’on se contente de publier en catimini des résultats vagues et fumeux au terme desquels on conclurait qu’il serait impossible d’affirmer avec certitude quel camp a abattu l’avion, tout en laissant naturellement subsister le doute qu’il s’agirait naturellement de la partie pro-russe.
Or il est important que la communauté internationale reste vigilante et fasse continuellement pression pour que l’enquête soit menée jusqu’au bout et que la vérité soit établie. Jusqu’ici, il n’en a rien été. La transparence est nulle et les tentatives pour qu’une discussion ouverte et multilatérale sur les causes de ce drame ont toutes échoué. La présentation manipulatoire des faits a même inquiété des responsables du renseignement américains, qui se sont inquiété de la faiblesse des «preuves» apportées par Obama pour accuser la partie russe*.
On se souvient qu’après le drame de Maidan, quand il était apparu que les tirs sur les manifestants ne provenaient pas seulement des policiers favorables à Yanukovitch mais de snipers proches des «démocrates», comme cela avait été relevé par le ministre estonien des affaires étrangères dans sa conversation avec Catherine Ashton, une enquête internationale avait aussi été promise. Enquête oubliée aussitôt l’attention retombée.
Idem après le drame d’Odessa qui avait vu des dizaines de pro-russes périr dans un incendie criminel. Ou après la cascade d’articles qui avaient déferlé dans les médias occidentaux en 2006 et accusaient l’armée russe d’empoisonner les Tchétchène à des fins d’épuration ethnique, accusations qui se sont révélées sans fondement par la suite.
Bref, on voit qu’on n’est jamais loin de la manipulation et qu’il convient d’examiner les choses avec la plus extrême prudence. L’Occident, qui se targue de ses valeurs morales et de sa supériorité en matière de démocratie et de liberté, devrait veiller à appliquer ces beaux principes d’abord à lui-même avant de faire la leçon aux autres… (2)
SOURCES :
(1) ARTICLE INTÉGRAL :
http://www.dedefensa.org/article-mr_le_commissaire_timmermans_bord_du_vol_mh17_10_10_2014.html
(2) ARTICLE INTÉGRAL :