Archéologie interdite (8) Ces migrations qui dérangent

Fouiller l’archéologie est vraiment passionnant ! La découverte et l’accumulation de preuves qui démontrent que l’histoire du peuplement des terres et l’origine des civilisations est beaucoup beaucoup plus complexe que l’on a bien voulu nous l’enseigner. Là encore, les manuels  sont à revoir. Les continents n’étaient pas étanches, les populations et leurs habitus se sont mélangées et les Africains ne descendent pas des bananiers. Ils ont été de grands explorateurs…  On comprend bien qu’il y en a que ça dérange….

I- Contacts trans-océaniques précolombiens

Les contacts trans-océaniques précolombiens désignent les rencontres entre les peuples indigènes d’Amérique et les navigateurs d’autres continents antérieures aux explorations de Christophe Colomb.

Le seul à être historiquement avéré est relaté dans deux sagas scandinaves, qui décrivent deux colonies au Groenland fondées vers l’an mil par Érik le Rouge. Les vestiges matériels de ce contact ont également été retrouvés lors des fouilles de quelques sites scandinaves et indigènes au Groenland, dans l’Arctique canadien et à Terre-Neuve.

D’autres présumés contacts se basent sur des découvertes archéologiques controversées et sur des récits légendaires. Ils sont donc sujets à caution, et certains relèvent tout simplement du mythe. Les contacts précolombiens font depuis des siècles l’objet d’une certaine fascination, cherchant notamment à disputer à Colomb et à l’Espagne la découverte et l’exploration de l’Amérique.

(source wikipédia)

Ainsi plusieurs découvertes majeures permettent d’affirmer cette théorie selon laquelle l’Amérique aurait connu plusieurs explorations avant Christophe Colomb. Je vais tenter ici de les énumérer.

Contacts entre Afrique et Amérique

– Luzia, une africaine en Amérique du sud vers 11 500 avant J. C.

– Des crânes découverts au Brésil montrent que ce sont bien des Africains qui ont posé les premiers le pieds en Amérique du Sud.

(Article publié par le site cybersciences.com. Brésil, États-Unis Auteur : Anick Perreault-Labelle 12/04/2001)

Six crânes intacts découverts au Brésil suggèrent que les Africains auraient « colonisé » l’Amérique du Sud bien avant qu’apparaissent… les Indiens d’Amérique !

Cette hypothèse, proposée par l’anthropologue Walter Neves et ses collègues lors du congrès de l’American Association of Physical Anthropologists, va à l’encontre des théories actuelles sur le peuplement du Nouveau Monde. La plupart des experts, en effet, estime que les asiatiques ont été les premiers à emprunter le détroit de Béring – alors une bande de terre ferme – pour passer de l’Asie à l’Amérique. De fait, les crânes des autochtones américains d’aujourd’hui ressemblent passablement à ceux des asiatiques.

Mais les fossiles âgés de 8 000 à 11 000 ans qu’ont exhumés les chercheurs brésiliens et américains ont une boîte crânienne étroite et allongée, et des orbites relativement basses : ils témoignent, en d’autres mots, d’une parenté davantage africaine qu’asiatique.

Un autre crâne sud-américain, le plus vieux jamais découvert en terre américaine, avait lui aussi cette parenté africaine : le crâne de Luzia, âgé de 11 500 ans.

Selon Walter Neves et son équipe, les Africains ont d’abord émigré en Asie, puis ils ont continué leur chemin : certains sont partis vers le sud, allant jusqu’en Australie pour donner naissance aux aborigènes, tandis que d’autres sont montés vers le nord, jusqu’en Amérique. Une hypothèse qui ne fait pas consensus. Si les Sud-Américains avaient des morphologies très diversifiées, soutiennent ainsi certains chercheurs, c’est peut-être un hasard si certains crânes semblent africains. Il semblerait donc qu’avant d’éclairer l’histoire pré-européenne de l’Amérique, ces six nouveaux crânes « africains » alimentent surtout les débats.

Des douzaines de crânes intacts découverts à l’est du Brésil ( Lagoa Santa ) âgés de 11 500 à 8000 ans, étroits et allongés, les orbites basses, signent une parenté africaine. Cendres et outils lithiques montreraient une occupation humaine de 50 000 [4,5] ans au moins. Avec ceux dispersés depuis le début du XIXe siècle, notamment par le naturaliste danois Peter W. Lund, la région a fourni les vestiges d’au moins 400 individus.

Le plus ancien fut baptisé Luzia d’après la Lucy ( autralopitecus afarensis, 3 200 000 BC ) trouvée en 1974 par Donald Johanson et Yves Coppens. Luzia mourut vers 20-25 ans, ses vestiges sont les seuls de la caverne Lapa Vermelha dans le Minas Gerais. Walter Neves, du Laboratoire d’Etudes Evolutives Humaines de l’Université de São Paulo remarqua l’absence sur ces squelettes de certaines caractéristiques qui définissent les plus modernes : le crâne est étroit et ovale, le visage avancé et prognathe… Il demanda à Richard Neave, spécialiste en anthropologie et médecine légale à l’Université de Manchester, une reconstitution par tomographie informatique. Présentée en mars 1999, elle fit le tour du monde : elle ressemble aux Africains ou aux Aborigènes australiens.

Ces preuves soumises à l’American Association of Physical Anthropologists sont contraires aux théories établies des premiers peuplements américains. Selon Neves, les ancêtres de Luzia pourraient venir d’Afrique, entreprise plausible si l’on tient compte des vents et courants sur les quelque 2000 km seulement qui séparent la corne ouest de l’Afrique et l’extrême est du Brésil. Mais il penche pour une origine asiatique de ces Africains qui, quittant l’Afrique voici 100 000 à 150 000 ans, auraient migré en Asie avant de se scinder en deux groupes, l’un vers le nord et l’Amérique, l’autre vers le sud et l’Australie

Reste alors à expliquer comment ils couvrirent les 13 500 km qui les séparaient de l’Amérique. La réponse est peut-être dans les peintures pariétales de Kimberley en Australie du nord : Grahame Walsh, expert en art rupestre, a trouvé la plus vieille peinture au monde, dont le style date d’au moins 17.000 ans, voire 50.000 ans… Elle figure une pirogue géante, inconnue des Aborigènes actuels, avec un détail crucial : une proue haute, signe d’une utilisation en haute mer, inutile en eaux calmes.

Or les premiers Aborigènes possédaient incontestablement de tels bateaux de mer pour coloniser les îles mélanésiennes, où ils furent bien plus tard remplacés, parfois totalement, par les Polynésiens. Une telle odyssée résulterait certainement d’un accident : pour preuve voici quelques années, trois pêcheurs africains pris dans une tempête furent balayés en quelques semaines vers les côtes d’Amérique du Sud, au terme duquel un seul survécut.

Christina, habitante de Terre de FeuSelon Neves, entre 7000 et 5000 Av JC, les crânes d’abord exclusivement négroïdes deviennent exclusivement mongoloïdes. A part les Olmèques bien postérieurs, les seules traces de survivants négroïdes sont en Terre de Feu, où les derniers autochtones présentent des traits hybrides, négroïdes et mongoloïdes. Or les peintures pariétales à Serra da Capivara à l’extrême nord-est du Brésil figurent des costumes et rituels proches de ceux en Terre de Feu. Elles illustrent des scènes violentes d’homicide entre deux groupes distincts, suggérant que ces Paléo-indiens furent massacrés par des envahisseurs asiatiques. S’il ne reste plus de paléoindiens aborigènes en Brésil, les photographies des habitants de Terre de Feu et leurs derniers descendants comme Christina, semble montrer un phénotype mélangeant traits négroïdes et mongoloïdes

COMPLEMENT D’INFORMATION

Un lecteur qui lira l’article cité en référence pensera qu’il s’agit d’une information inédite. En fait, il n’en est rien, c’est un très vieux débat.

Quelle est la problématique ?

On a trouvé depuis très longtemps en Amérique du sud des vestiges archéologiques qui confirment la colonisation de l’Amérique du sud par l’Afrique.

De plus, les témoignages des chercheurs sud-américains même confirment cette donnée. Là-dessus, les chercheurs occidentaux tournent autour du pot car certains mettent du temps à admettre officiellement la vérité.

Naturellement, tous évitent soigneusement d’affronter les spécialistes sud-américains, afro-caribéens, africains et africain-américains, tels Runoko Rashidi ou Yvan Van Sertima, sur cette question. Mais ceux qui ont fait l’effort d’analyser en toute objectivité, les vestiges archéologiques, tels Léo Wiener, Jean Mazel ou encore Walter Neves ont officiellement approuvé la thèse de la colonisation africaine.

La thèse d’un passage par le détroit de Béring vers 12 000 avant JC. qui aurait engendré la première colonisation du continent américain est battue en brèche par la découverte de vestiges archéologiques africains datant de plus de 12 000 ans avant J.C. en Amérique du sud (Brésil). Il convient donc d’admettre que le premier chemin emprunté ne fut donc pas le détroit de Béring.

En fait dès 1900, la présence de Noirs en Amérique ne pouvait plus être perçue comme une farce. Mais naturellement en Europe, en raison de l’idéologie coloniale, il y avait de forts mouvements de réticence. Déjà en 1871, un savant américain du nom de John D. Baldwin, affirmait qu’il n’est pas :

« Difficile de penser que des groupes de Phéniciens ou d’Ethiopiens qui étaient établis tout autour de la Méditerranée et même au-delà du détroit de Gibraltar, aient pu avoir des liens avec l’Amérique, avant même que Tyr et Sidon ne soient construites » [1].

Un anthropologue français lors de la conférence de Barcelone en 1964, refusait d’admettre la présence d’africains en Amérique du Sud, tant du moins que l’on n’avait pas exhumé de squelettes sur place. En février 1975, la preuve anthropologique fut donnée : à l’est de Porto-Rico, dans les îles Vierges, deux tombes ont été découvertes. Le sol où elles furent creusées datent de 1 250 avant J.C. En analysant leurs dents, on découvrit qu’elles portaient toutes des traces de mutilations typiquement africaines.

Plus tard, en 1980, un craniologiste polonais, le professeur Weircinski, affirma que près de 13,50 % des squelettes du cimetière Olmèque de Tlatilco étaient négroïdes ainsi que 4,5 % de celui de Cerro de Las Mesas.

Peter de Roo, confirma encore que des Noirs s’étaient installés dans l’hémisphère Ouest et avaient même créé des liens avec les premiers américains [2].

Mendoza relata encore, qu’il avait rencontré des Nègres en Amérique tout comme Balboa qui, lors de son expédition pour la découverte de l’océan pacifique, découvrit encore des Africains dans la région de Quareca, à environ deux jours de marche du golf de Darien, autre lieu d’implantation Nègre.

Philologue à l’université de Havard, Léo Wiener, consacra en 1920, une étude sur ce sujet qui confirma la thèse de Mendoza et de Balboa. Chose intéressante pour nous, il constata même une forte influence africaine dans les langues amérindiennes [3] :

« Quand nous nous référons aux appellations de la patate douce et du yam en Amérique, nous ne trouvons que des formes africaines. Là-bas, comme ici, les deux sont confondus et tout spécialement ces noms ont survécu, comme le précisait déjà en 1494 le docteur Chanca, compagnon de Christophe Colomb. Il appela la plante ainsi décrite qui ne pouvait être que la patate douce, à la fois nabi et yam« .

Au Sénégal justement, en Wolof, la patate douce se dit Nyambi. La parenté phonétique, comme le souligne le professeur Mazel, est nette. Yam est bien la simplification de Nyambi. Aux Antilles, nous désignons certains tubercules du nom de Zyam.

Mais le plus décisif, est que Christophe Colomb a lui-même décrit ces communautés africaines vivant en Amérique. Elles venaient selon lui, de Guinée. Ces africains étaient d’après lui, des commerçants spécialisés dans le travail de l’or appelé Guanin à l’époque et dont la composition, le nom et les caractéristiques rappelaient l’or que l’on trouvait en Afrique, au Sénégal par exemple (or brut non raffiné, souvent mélangé avec du cuivre et dont le titre est d’environ 4 carats de métal précieux).

« Lorsqu’en 1492, Christophe Colomb découvrit par hasard les Antilles, croyant se trouver aux Indes, et lorsque Pedro Alvares Cabral, à la suite d’une erreur de cap, jeta l’ancre devant les côtes brésiliennes, en l’an de grâce 1500, on peut affirmer qu’il y avait déjà des Noirs en Amérique, voire même une influence culturelle majeure en certains lieux. Pendant longtemps une telle affirmation aurait été considérée par la science officielle comme une vue de l’esprit. Mais il y a aujourd’hui, suffisamment d’éléments puisés tant dans l’archéologie que dans les textes, dans des découvertes récentes ou plus anciennes, mais interprétées récemment, pour affirmer que des contacts ont existé entre l’Ancien Monde et le Nouveau Continent, contacts dont les Noirs n’ont pas été exclus, bien au contraire (…) Il y a tout d’abord dans le golfe du Mexique, ces immenses têtes, ces sculptures monumentales représentant des visages, dont les traits sont manifestement négro-africains (…) On peut donc affirmer que des Noirs jouissaient, entre 500 et 100 avant J.C., sur les rives du golfe du Mexique, de positions aussi éminentes que celles de rois ou de personnages divinisés. Comme le souligne le professeur Joel A. Rogers, certaines éminentes personnalités même du Mexique attestent de cette présence. Le professeur mexicain Marquez dit textuellement à ce sujet : « Le type nègre existait dans les plus anciennes sculptures du Mexique. Des nègres sont mentionnés ou sont présents dans les plus anciennes traditions de notre pays« ,Souligne encore le professeur Jean Mazel [4].

De son côté Riva Palacio, un historien mexicain, déclare : » Il est indiscutable que dans des temps très anciens, la race noire a occupé notre territoire, le Mexique. Les Mexicains se souviennent d’un Dieu noir, Ixtilton, ce qui veut dire « figure noire« .

Selon les historiens arabes, l’empereur du Mali, le Sultan Moussa, a envoyé une expédition de 2 000 hommes, à bord de navires vers l’Amérique. Nous savons encore que le Roi Bacary II, autre roi du Mali, a lui aussi effectué le voyage vers l’Amérique avec une importante flotte navale, en suivant tout simplement le courant chaud (Gulf Stream) qui relie l’Afrique aux Amériques. Les historiens disent que seule une partie de la flotte fit le voyage retour.

Cela veut aussi dire, que les africains ont rencontré les premiers, les Indiens à Madinina nom indien de la Martinique et Karukéra nom indien de la Guadeloupe qui étaient sur leur trajectoire, avant d’y revenir en tant que captifs de la traite négrière. Car, comme le confirme Jean Mazel qui a d’ailleurs rencontré Aimé Césaire en Martinique, il est impossible qu’ils n’aient pas atteint les contrées américaines et les îles de l’archipel Caribéens, d’où le signalement de leur présence en Amérique :

« Impossible qu’aucun des 2000 individus répartis dans plus de 100 embarcations n’ait atteint les Antilles ou l’extrême est de l’actuel Brésil » [5].

Mais le champion toute catégorie de cette problématique reste le professeur guyanais Yvan van Sertima. Un article publié en France dans le magazine « Ca m’intéresse », lançait à son sujet sur un ton plutôt cynique :

« Que des Noirs aient pu faire œuvre de civilisation il y a deux mille huit cents ans parut inconcevable à bien des historiens, sauf à Ivan van Sertima, un anthropologue guyanais à l’université de Rutgers. Depuis des années, il accumule les faits, indices et témoignages à l’appui et tous les documents semblent bien lui donner raison, ce serait bel et bien les Noirs qui auraient découvert l’Amérique, des Noirs venus de Nubie, du bassin du Nil entre Assouan en Egypte et Khartoum au Soudan« .

Pour appuyer ses dires Sertima s’appuie entre autre sur les faits suivants :

– Des têtes de Nègres de plusieurs tonnes ont été sculptées durant l’antiquité en Amérique du sud et y étaient vénérées par les peuples locaux, exemple : les Olmèques.

–  Les datations effectuées sur les objets trouvés,

–  Les rituels religieux d’Amérique du sud révèlent de nombreuses similitudes avec ceux de l’Egypte antique, exemple : le rituel d’ouverture de la bouche pour la momification du défunt,

Les témoignages même des historiens indiens sont formels sur cette présence africaine en terre américaine. Et ce ne sont pas les seules preuves de cette présence africaine en Amérique.

Le professeur René-Louis Parfait ETILE de l’Institut Africamaat ajoute que : le site de Pedra Furada au Brésil, semble battre tous les records. En effet, des charbons ont été trouvés dans un foyer. Les échantillons ont été analysés aux Etats-Unis et en France (datation au carbone 14). Les analyses ont permis d’établir la datation à 50 000 BP. Un vrai record ! A cette époque, seulement les Noirs peuplaient la terre.(A titre comparatif, Lascaux, en France, c’est 17 000 BP). Sans commentaire ! [6].

Références bibliographiques:

[1] Cf. John D. Baldwin, L’Amérique ancienne : Notes sur l’archéologie américaine

[2] Cf. Peter de Roo, Histoire de l’Amérique avant Christophe Colomb

[3] Cf. Léo Wiener, L’Afrique et la découverte de l’Amérique. Deux autres volumes suivirent en 1922

[4] Cf. Jean Mazel, Présence du Monde noir, éd. Robert Laffont

[5] Cf. idem

[6] Historia N° 654 juin 2001, Quand l’ADN bouscule l’histoire.

(source http://www.africamaat.com/article.php3?id_article=9)

II – LES ÉGYPTIENS EN AMÉRIQUE DU SUD ?

« Au moment de la momification,son torse avait été rempli de nombreux produits désinfectants : les embaumeurs avaient utilisé un fin « hâchis » de feuilles de Nicotiana L., trouvé contre les parois internes du thorax, à côté de dépôts de nicotine, certainement contemporains de la momification, mais qui posent un problème, car ce végétal était inconnu en Egypte, semble-t-il. »

Chr. Desroches-Noblecourt, Ramsès II, la véritable histoire, page 50, Ed. Pygmallion 1996.

Un mystère botanique

Uniformément répartie dans tous les prélèvements et jusque dans les endroits les plus inaccessibles de la momie, ce qui exclut l’hypothèse d’une supercherie, l’analyse révèle la présence d’une plante appartenant au genre nicotiana L., auquel appartiennent entre autres, le tabac et le pétunia. Des investigations poussées (recherche d’alcaloïdes spécifiques à la famille des solanacées) ont permis de déceler la présence de nicotine. L’espèce exacte n’a malheureusement pu être déterminée mais il semble évident, sans aller jusqu’à invoquer d’hypothétiques voyages transatlantiques, que les Egyptiens ont connu ces espèces plus tôt qu’on ne le croyait.

Le problème continue d’échauffer l’imagination des chercheurs « sérieux » comme des amateurs de mystère…

Des traces de nicotine et de cocaïne dans des momies égyptiennes

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Svetla Balabanova
toxicologue et médecin légiste

Nous sommes en 1992, au Musée égyptien de Munich. Svetla Balabanova, toxicologue et médecin légiste, examine la momie de Henoubtaoui, une prêtresse de la XXIème dynastie (1085-950 avant J.C.). Avec stupéfaction, elle constate que l’examen révèle des traces de nicotine et de cocaïne. Or, ces deux substances ne seront connues dans l’Ancien monde qu’après l’expédition de Christophe Colomb, soit plus de 2500 ans plus tard ! Leur présence dans une momie égyptienne est donc totalement impossible. Afin d’en avoir le cœur net, elle refait une série d’analyses qui, contre toute attente, confirment la première : il s’agit bien de nicotine et de cocaïne. Persuadée qu’il s’agit d’une erreur de manipulation, Svetla Balabanova envoie des échantillons à d’autres laboratoires. Les nouvelles analyses corroborent les siennes. Cette fois, le doute n’est plus permis : la momie de Henoubtaoui recèle les traces de deux substances qui n’apparaîtront en Égypte que vingt cinq siècles plus tard, au moins !

Afin de faire part de sa surprenante découverte, Svetla Balabanova publie un article, qui relance aussitôt la polémique. La réaction ne se fait pas attendre. Elle reçoit quantité de lettres de menaces, voire d’injures. On l’accuse d’avoir falsifié les tests. Pour les archéologues et les historiens, les voyages vers l’Amérique avant Christophe Colomb constituent une impossibilité totale.

De nouveaux examens confirment la présence de la nicotine et de la cocaïne

Svetla Balabanova envisage alors une autre possibilité. Peut-être la momie a-t-elle subi une contamination extérieure. Prudente, la toxicologue effectue un nouveau type d’examen. Elle a travaillé pour la police en tant que médecin légiste. Une méthode infaillible permet de déterminer si un défunt a réellement absorbé de la drogue. Il suffit pour cela d’analyser la gangue des cheveux. Celle-ci conserve les traces des molécules correspondantes pendant des mois, ou indéfiniment en cas de décès. Ce procédé, qui a déjà permis de confondre des criminels, est reconnu par les tribunaux. Une fois encore, l’incroyable résultat s’impose : la gangue des cheveux d’Henoubtaoui contient nicotine et cocaïne. L’hypothèse d’une contamination extérieure ne tient donc pas.

Une première piste : les fausses momies

Rosalie David, conservatrice du Musée d’égyptologie de Manchester, est bouleversée par l’article de Svetla Balabanova. Comme ses collègues archéologues, elle ne croit pas un instant à la possibilité d’un trafic commercial transatlantique sous l’Antiquité. Pour elle, il n’existe que deux explications : soit un élément inconnu altère les résultats, soit il s’agit de fausses momies. Cette hypothèse est parfaitement plausible : au XVIème siècle, la poudre de momie était très demandée en Europe. Selon certains médecins, le bitume qu’elle contenait était censé guérir nombre de maladies. Le terme « momie » vient d’ailleurs du persan « mumia », qui signifie pétrole. Des marchands égyptiens peu scrupuleux fabriquaient de fausses momies à partir des corps de condamnés à mort, auxquels, après dessiccation dans le sable du désert, on faisait subir une momification grossière. Le phénomène connut un nouvel essor au XIXème siècle, avec l’intérêt suscité par l’Égypte après l’expédition de Bonaparte en 1798. Des fausses momies arrivèrent en Europe par bateaux entiers. Certaines étaient même vendues par morceaux.

Cependant, après un voyage à Munich, Rosalie David ne sait plus que penser. En raison de la polémique, on ne lui a pas laissé approcher les momies du musée. En revanche, elle obtient le compte rendu des recherches et en conclut que, compte tenu de la qualité de la conservation et de la qualité des bandelettes, la momie de Henoubtaoui est probablement authentique. Intriguée, elle effectue alors des analyses sur ses propres momies. La conclusion est identique : deux d’entre elles présentent des traces de nicotine. Cette confirmation prouve donc, de manière indéniable, que l’on connaissait le tabac sous l’Antiquité. Toutefois, elle ne démontre pas qu’il existait à l’époque un trafic commercial entre la Méditerranée et les Amériques.

Pour information, il faut se rappeler que le tabac a été ramené par Christophe Colomb.

Pour la contamination par la nicotine, lorsqu’on sait que le nicotine servait d’insecticide au XIXème siècle, la lecture suivante est édifiante :

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Momie de ramses 2

Le Pacha d’Egypte ordonna le déshabillage de la momie de Ramsès II, ce qui fut fait en présence de celui-ci et de ses ministres le premier juin 1886. En 1907, Pierre Loti visita le Musée de Boulaq et constata la présence de champignons sur les téguments de la momie de Ramsès II. Il précise qu’un bain complet au mercure fut réalisé pour tenter d’endiguer sa prolifération.

En 1935, au départ de Pierre Lacau alors Directeur du Service des Antiquités, les momies quittèrent leur salle d’exposition, qui avait été interdite au public, et son successeur , le Chanoine Etienne Drioton eut la surprise de les retrouver debout, posées contre les murs du salon de l’ancienne maison de Gaston Maspéro où il devait habiter. Les momies regagnèrent alors le Musée des Antiquités où lentement leur dégradation commença.

« La nicotine est un alcaloïde fréquent chez les solanacées ( tabac, tomate, aubergine, pomme de terre,…). On la trouve également dans le chèvrefeuille. La nicotine ne peut se former que par une voie biosynthétique végétale (la synthèse chimique est académique et d’accès difficile). Comment les analyses peuvent-elles écarter l’erreur et la contamination ultérieure ? En effet du fait de la forte tension superficielle de la nicotine il suffit qu’une personne fume dans un local pour que l’on retrouve l’alcaloïde dans tout l’environnement. La contamination d’analyse par la nicotine est fréquente dés lorsqu’une personne fume aux alentours d’un laboratoire.

Par ailleurs la nicotine était l’un des rares insecticides dont l’on disposait au XIXe et la momie peut avoir été traitée contre les insectes dans un but de conservation ou avoir été environnée de fumeurs. »

« Une variété de nicotiana native, a été découverte sur le continent africain en 1975 par Merxmüller et Butler : nicotiana africanum, découvert en Namibie. La grande diffusibilité de la nicotine, due à sa forte tension de vapeur, permet de s’interroger sur sa conservation dans un matériau pendant 3000 ans. Une analyse botanique des restes végétaux découverts dans les momies permettrait peut-être d’éclaircir la situation. »

Certes la Namibie, située au-dessus de l’Afrique du Sud, sur la façade Atlantique, est très loin de l’Egypte. Mais il n’est pas exclut que cette variété, dans l’Antiquité ait existé en un lieu qui faisait commerce, directement ou indirectement avec l’Egypte.

(source http://www.toutankharton.com/Les-egyptiens-et-la-drogue?artsuite=0)

La palette dite de « Battlefield »

Cette image est extraite du livre :
« Les Égyptiens: à l’ombre des pyramides« , texte de Jaromir Màlek, photographies de Werner Forman, aux éditions Atlas, 1988.
Titre original : « In the shadow of the pyramids« , MacDonald and Co.Publishers.

Dans ce livre, on apprend que cette palette à deux faces servait à broyer du fard pour les yeux. Elle aurait été trouvée dans la région d’Abydos et sa datation est difficile à établir. D’après le style, la palette aurait été fabriquée à l’époque prédynastique de la civilisation égyptienne ( vers 5000/4500 av. J.C à 2925 av. J.C ).

Version « officielle » : il s’agit d’une gazelle et d’une dinde ! Comme chacun peut le constater...

 

Encore une fois une image peut s’avérer être trompeuse…

 

Voici la palette dîte de « Battlefield » ( champ de bataille ) complète et l’explication officielle est que c’est une girafe !

 

On s’étonnera donc seulement de la différence « purement artistique » de représentations de girafes entre la palette du champ de bataille ( à gauche ) et, par exemple, la palette des « chiens » ( à droite ) où l’on peut voir sur le verso des girafes… avec leurs cornes caractéristiques, celles-là…


Palette du « champ de bataille »

Palette des « chien

III – Immigration venue d’Europe

Dennis Stanford fait aussi et surtout l’hypothèse surprenante d’Européens du Néolithique traversant l’Atlantique vers 18.000 Av-JC :

« il existe en Amérique quatre types de populations issues d’un même tronc originaire d’Asie centrale. Or on a récemment découvert deux autres marqueurs génétiques ne possèdant pas de caractéristiques asiatiques. L’un appelé U n’apparaît que dans les squelettes préhistoriques. L’autre, baptisé X est présent chez les Algonquins [Est du Saint-Laurent] et certains Indiens actuels du Nouveau-Mexique, mais aussi en Europe, dans les ossements d’hommes du Solutréen de la péninsule ibérique et du sud de la France. Or ces derniers avaient mis au point une technique particulière de taille de pierre ressemblant étrangement… à celle des pointes de flèches découvertes dans les plus anciens sites américains comme Cactus Hill. A cette époque, une grande partie de l’hémisphère Nord était prise par les glaces et le niveau des mers était beaucoup plus bas qu’aujourd’hui : la distance entre les côtes d’Irlande ( où l’on a trouvé des vestiges solutréens ) et celles du continent américain n’étaient alors que de 2.500 km [soit en gros la longueur de la Méditerranée, du Levant à Gibraltar]. Des bandes de terre et de banquise où vivaient de nombreux animaux marins s’é-tendaient alors au nord de l’Atlantique. Il devait être relativement facile à ces chasseurs de caboter le long de cette ligne avec de petites embarcations, en campant sur la glace. »

En effet, la plupart des cultures du haut-paléolithique d’Eurasie sont unifaces, alors que celles de Clovis et du Solutréen sont bifaces et, qui plus est, de technologie et ancienneté similaires. Or on retrouve sur les deux continents des cachettes avec ces bifaces, souvent associés à de l’ocre dont on ignore la signification. Stanford reconnaît l’absence de vestiges d’embarcations, sans doute des pirogues recouvertes de peaux depuis décomposées dit-il, mais rappelle qu’on en trouve davantage en Australie que les Aborigènes gagnèrent voici 50~100.000 ans par mer. On sait aussi que les Guanches, issus de Cro-Magnons de France ou Espagne, surent naviguer jusqu’aux Canaries.

La North Atlantic Bio-Cultural Organization récemment créée par des scientifiques de part et d’autre de l’Atlantique étudie les cultures partageant les mêmes adaptations en Mer du Nord. La récente découverte par le Centre d’Etudes Artiques du Smithsonian d’anciennes cultures maritimes ( Red Paint People of Maine ou Maritime archaic ) renforce l’hypothèse. Ainsi, l’environnement océanique est-il perçu comme une force formatrice des Nouveau et Vieux mondes. Le Center for the Study of the First Americans de l’Oregon State University étudie d’ailleurs les gènes des deux côtés de l’Atlantique… Affaire à suivre. ».

IV – DES ROMAINS EN AMÉRIQUE ??

Tecaxic_calixtlahuaca_head.jpg

La tête de Tecaxic-Calixtlahuaca est une tête d’homme barbu portant une sorte de chapeau pointu, de style romain, probablement fragment d’une figurine en terre cuite, découverte en 1933 dans une tombe précolombienne de Tecaxic-Calixtlahuaca – vallée de Toluca, à environ 65 km de Mexico. Aucune hypothèse expliquant sa présence sur le site n’a encore été confirmée.

Pompéi : au cours de fouilles archéologiques dans la villa de l’éphèbe à Pompéi, une peinture murale est découverte représentant un fruit ayant l’aspect de l’ananas.

Cette œuvre d’art est à présent conservée au sein du musée archéologique de Naples. Certains fruits de l’Ancien Monde ont un aspect extrêmement proche de l’ananas : cycas d’Afrique et sagoutier indien. En 1982, l’épave d’une galère romaine ayant de nombreuses amphores dans sa soute, est découverte dans le fond de la Baie de Guanabara, au Brésil.

(Source Wiki)

V – DES CAUCASIENS VENUS D’ASIE ?

Voilà que depuis 1996 on exhume des crânes caucasoïdes! En effet, trois découvertes fossiles trouvées aux Etats-Unis montrent des crânes aux traits distinctement caucasoïdes.

1 . L’Homme de Kennewick :

Il fut découvert le 28 juillet 1996 près de la rivière Columbia, dans la région de Kennewick, petite bourgade de l’Etat de Washington. Il connut un retentissement médiatique considérable, pour trois raisons :
  1. le squelette, d’abord vu comme résultat d’un homicide récent, ainsi que le gros morceau de pierre sur son os iliaque, intriguent l’anthropologue James Chatters. En effet, l’examen au radiocarbone donne ~7 000 BC, signe que l’os eut le temps de croître et serrer la pointe du projectile : l’homme avait donc survécu à ses blessures.2. Ensuite, le crâne, atypique, allongé et étroit, et non pas large et aplati comme ceux des Amérindiens, le conduit à demander à Thomas McClelland une reconstittion des traits selon les dernières techniques ostéométriques et anthropométriques de médecine légale. 
Le résultat est surprenant : ils sont caucasoïdes et semblables à ceux de l’acteur Patrick Stewart ( Star Trek ).
  Cela raviva les revendications de tribus indiennes qui considèrent l’Homme de Kennewick comme un ancêtre, qu’ils appellent l’Ancien ( the Ancient One).

2 . L’Homme de Spirit Cave

C’est la plus ancienne momie naturelle d’Amérique du Nord. Trouvée le 11 août 1940 à Spirit Cave au Nevada par le couple Wheeler, il ne put être daté de 7400 BC par radiocarbone qu’une décennie après. L’homme vécut aux abords du lac Lahontan, aujourd’hui asséché. Il avait la main droite brisée, souffrait d’hernie discale, d’une fracture au dos et de douleurs chroniques dorsales ( arthrite ). Un coup porté à la tempe gauche en fractura l’os, qui portait néanmoins des signes de réparation à sa mort, suite à la blessure ou aux deux abcès identifiés sur ses mâchoires.

Enterré sur son flanc droit à faible profondeur, le climat préserva des lambeaux de peau et des cheveux noirs à hauteur d’épaule qui virèrent au rouge-brun au con-tact de l’air. Il portait des habits tissés à partir de fourrure de lapin, deux étoles en fibres de roseau, et des mocassins à semelle faits de trois types de cuir animal et cousus avec chanvre et tendons. Ses intestins desséchés contenaient les arrêtes d’un dernier repas…

3 . L’homme de Wizard’s Beach

Daté de 7.200 BC, il fut trouvé en 1978 à quelque 150 km de Spirit Cave, grâce à une grande sécheresse qui abaissa le niveau du lac Pyramide. Celui-ci étant plus élevé à l’Holocène, l’endroit d’exhumation suggère qu’il mourut lors d’une sécheresse semblable. La moitié du squelette manque à cause l’action des vagues du lac, mais l’analyse montre qu’il était grand ( ~1m70 ), musclé, plus robuste et en meilleure santé que l’Homme de Spirit Cave.

 

4 . Points Communs

L’analyse osseuse de ces trois fossiles lui donne une mort vers 45 ans, avec des traits très différents de ceux des Amérindiens : la morphologie les rapproche des populations caucasiennes actuelles.

Le docteur Steele de l’Université A&M du Texas les a soigneusement étudiés : ils ont des similitudes statistiques avec certaines populations d’Asie-Pacifique et d’Europe. James Chatters n’exclut pas une possible origine européenne, mais il voit plutôt une migration béringienne, ou par le Pacifique, apparentée au peuple Ainu aujourd’hui acculé à la seule île de Hokkaido.

Photo de Ainu, fin XIXe sieclePeinture japonaise de AinuPhoto d'un Ainu metissé contemporain

Mais les découvertes de ces squelettes dérangent les autorités américaines autant que les minorités indiennes. En effet, pour arrêter les pillages et profanations de sépultures indigènes, la Native American Graves Protection and Repatriation Act ( NAGPRA ) fut adoptée en 1990, obligeant tout artefact funéraire à être retourné aux tribus qui le réclameraient. Partie d’un bon sentiment, elle devient une sérieuse entrave à la science, malgré une dérogation en cas d’intérêt national : l’association Friends of the American Past basée à Portland a recencé six cas d’ossements remis de force pour enterrement, perdus à jamais pour la recherche en raison de la putréfaction inéluctables après inhumation :

1. les crânes d’une jeune femme de Buhl ( Idaho ) vieux de 10 750 ans et d’une jeune fille de 7 800 ans trouvé au même endroit ;
2. les restes d’un homme de 40 ans de 8 000 ans, ou le crâne très particulier, large et court, nez court et dents longues de cette femme des rapides du Pélican ont ainsi tous été remis aux tribus qui en firent la demande, de manière souvent musclée ;
3. L’Homme de Kennewick lui-meme dut etre retourné ;
4. une femme de 9 700 ans du Colorado ;
5. un bébé de 10 800 ans du Montana ;
6. et des momies naturelles vieilles de 9 400 ans au Nevada ont vu leurs recherches interrompues en attendant le résultat de plaintes indiennes.

 La scénario par le Détroit de Bering n’est pas écartée pour autant, mais une piste parallèle est avancée : les recherches de Reinhard Pienitz  de l’Université de Laval montrent vers 13 500 BC l’ouverture d’un long et étroit passage ( environ 1.000 km ) sur la côte ouest, avec les flore et mégafaune de l’époque. Ce deuxième corridor, côtier et recouvert par le glacier 4 000 ans plus tard, gît aujourd’hui par 150 mètres de fond au large des îles Queen Charlotte, en Colombie Britannique ( Canada ) :
les sismographes ont décelé d’antiques lits de rivières et lacs, des montagnes et vallées, des plages et bassins.
L’équipe trouva aussi des bifaces vieux de 10 200 ans et un crâne humain de 9 880 ans dans une grotte de l’Ile du Prince-de-Galles plus au nord. Pienitz put reconstituer les conditions climatiques d’alors en étudiant les diatomées, ces algues microscopiques à la charnière des règnes animal et végétal à coque de silice qui en fait de magnifiques fossiles exploitables, omniprésentes ( 200 à 300 espèces dans tout échantillonnage ) et en quantités dans toutes les eaux…
SITE DE CET EXCELLENT ARTICLE PUBLIÉ EN JANVIER 2012

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