La Grèce à la Troïka : Ça suffit ! Gardez votre fric et lâchez-nous les baskets !
LES GRECS N’EN PEUVENT PLUS : 6 ans après son entrée en récession, et 4 ans après la mise en place du mémorandum en 600 points pour installer une austérité qui a laminé la population, les comptes repassent timidement en positif, bien que le montant de la dette représente toujours 175% du PIB…
Les 600 mesures imposées par la Troïka n’ont pas encore été toutes appliquées et celle-ci demande pour verser la troisième tranche d’aide que le gouvernement aille au bout de ces mesures, à n’importe quel prix pour la population déjà laminée.
Le premier ministre Grec est venu à Paris au début de ce mois, pour, en termes simples, demander que la Troïka garde son fric et leur lâche les baskets.
Voilà ce qui nous attend si la France rentre en récession et se voit obligée de faire appel à l’aide internationale. C’est tout simplement écœurant.
Il ne s’agit pas de jouer les cassandres, mais la récente mise en place d’une Europe financiarisée, et la libéralisation du pouvoir chez nous ne laisse rien inaugurer de bon !
Nous nous disons : ils n’oseront pas, nous sommes un trop gros poisson pour l’Europe, et si les Français descendent dans la rue ce sera l’émeute généralisée… Pas si sûr.
Nous ne sommes plus dans les années 70. Les moteurs de la protestation ont été marginalisés et sont refoulés dans une zone baptisée « extrémistes », la classe ouvrière n’est plus qu’un souvenir, les médias prêchent sans relâche la nécessité de retrouver absolument la sainte croissance et parlent de « mesures et de sacrifices nécessaires » les menaces géo-politiques mobilisent les esprits et la télé distrait de plus en plus avec des sujets au-dessous de la ceinture. Pas de quoi stimuler la lucidité la réflexion et le courage citoyen.
EXTRAITS DE L’ARTICLE DU MONDE :
Athènes veut obtenir de ses créanciers un assouplissement des mesures d’austérité
C’est une délégation grecque réduite au strict nécessaire qui devait arriver, mardi 2 septembre, à Paris, pour entamer trois journées de négociations avec les représentants des créanciers du pays (Fonds monétaire international, Banque centrale et Commission européennes). Objectif : convaincre cette « troïka » que la Grèce va mieux, avec comme arguments phares l’excédent primaire de 1,5 milliard d’euros dégagé en 2013 et le grand retour sur les marchés opéré en avril, après quatre ans d’absence.
… Selon le quotidien grec Kathimerini, une liste de plus de 600 mesures doit être finalisée avant que la troïka cesse ses missions de supervision de l’économie grecque.
L’un des objectifs des officiels grecs à Paris est de convaincre leurs partenaires que certaines de ces mesures devraient être reconsidérées à l’aune des troubles politiques ou sociaux que leur application pourrait entraîner.
Selon un cadre du Pasok, « sur la question de la réduction de la fonction publique, par exemple, il nous semble possible d’assouplir l’objectif des 15 000 personnes à licencier jusqu’à fin 2015, ce qui nous obligerait à licencier encore 6 500 agents cette année, alors que le véritable débat est celui de l’efficacité de notre fonction publique et donc l’évaluation de nos agents ».
Socialement, certaines mesures exigées par la troïka sont très impopulaires, telle la levée du moratoire sur les saisies immobilières, par exemple – dispositif empêchant, depuis 2010, la saisie de l’habitation principale d’un foyer surendetté. Mais aussi l’instauration du lock-out, soit la possibilité pour un employeur de fermer son entreprise en cas de menace de grève de ses employés. Ou encore le changement du cadre législatif régissant les licenciements massifs dans le secteur privé.
Le ministre de la justice, Charalambos Athanasiou, ou celui de la croissance, Nikos Dendias, devraient se charger de ces discussions lors de la rencontre de Paris, alors que le ministre de l’économie, Guikas Hardouvélis, devrait se concentrer sur l’épineuse question du « trou » de financement dans le budget de 2015, estimé par la troïka à 2 milliards d’euros.
M. Hardouvélis l’évalue, lui, à 900 millions d’euros et affirme pouvoir trouver des solutions de financement ne passant pas par de nouvelles économies et donc de nouvelles mesures d’austérité. Le ministre de l’économie devrait aussi discuter d’éventuels allégements d’impôts.
La possibilité pour une entreprise ou un citoyen grec de rembourser ses dettes à l’Etat (impôts, cotisations sociales) en plusieurs dizaines de versements est un autre sujet de tensions entre la Grèce et ses créanciers, alors que les situations de ce type très particulier de surendettement se multiplient dans le pays.
Côté grec, on souhaiterait plus de souplesse ; côté troïka, on s’inquiète des écarts que ce retard de collecte pourrait entraîner dans le budget de l’Etat, alors même que de nouvelles dépenses, non prévues initialement, sont à financer.
Plusieurs décisions de justice des tribunaux grecs exigent en effet le rétablissement à leur niveau de 2012 des salaires de plusieurs catégories de fonctionnaires, comme les juges ou les personnels en uniforme. De nombreuses procédures pour des revendications similaires sont en cours dans le pays. Le journal Kathimerini estime à 1 milliard d’euros le coût de ces remises à niveau salariales.
Les questions du versement par le FMI d’une tranche de 3,5 milliards d’euros ou de la renégociation de la dette publique devraient être reléguées à plus tard, après la traditionnelle mission de contrôle de la troïka à Athènes, qui devrait avoir lieu fin septembre ou début octobre.